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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES Indiens d’Amérique et ruines mayas au musée du quai Branly

Mocassins taillés dans un pied d’ours ou premières photographies de ruines mayas: ce sont des pièces rares que le musée du quai Branly présente pour sa rentrée 2007 avec deux expositions de ses collections centrées sur l’Amérique, celle des Indiens et celle des ruines précolombiennes. «Premières nations, collections royales: du XVIIe au XVIIIe siècle, premières rencontres avec les Indiens d’Amérique du Nord» est présentée jusqu’au 13 mai, en même temps que «Le Yucatan est ailleurs: expéditions photographiques (1857-1886) de Désiré Charnay». Le musée du quai Branly, héritier du Musée de l’homme, abrite «la plus grande collection au monde» d’objets indiens d’Amérique du Nord rassemblés au XVIIe et au XVIIIe siècle, indique Christian Feest, commissaire de l’exposition «Premières nations». Quelque 80 de ces objets, ramenés par des missionnaires, des explorateurs ou des officiers pour les cabinets de curiosité des amateurs, rassemblés ensuite dans les collections royales, «ont été conservés grâce à la Révolution française qui en a fait un patrimoine à préserver», dit-il. Issus de tribus sous influence française comme celles des Naskapis, Micmacs, Hurons, Mohawks ou Ojibwas, ils forment un «trésor peu connu» dont l’exposition entend montrer la richesse et la diversité, dit-il. Calumets ornés de plumes, peaux de bison peintes, mocassins brodés de piquants de porcs-épics, carquois en peau de poisson témoignent de «la beauté et de la qualité» des objets fabriqués par ces Indiens « même pour un usage quotidien», dit M. Feest. Aujourd’hui, «on voit leur beauté, on peut indiquer leur fonction, mais on n’en connaît malheureusement plus les symboles», ajoute-t-il. L’exposition est divisée en thèmes, comme la vie quotidienne, la chasse et les armes ou les vêtements, avec des pièces rares ou insolites. Un Wampum (ceinture qui servait de contrat) huron de 1670, le plus ancien identifié, porte une inscription latine de dévotion à la Vierge. Des mocassins, vraisemblablement portés lors d’un rituel magique, sont cousus dans deux pieds d’ours. En parallèle, pour «Le Yucatan», le musée a sorti de sa cave aux trésors une centaine de tirages d’époque et quelques plaques au collodion réalisées par le photographe, explorateur et archéologue Désiré Charnay (1828-1915) dont il conserve le plus gros de la collection de clichés (500 négatifs, 1 000 tirages). C’est «un grand photographe très connu des américanistes», indique Christine Barthe, commissaire de l’exposition, mais dont on «publie toujours la même quarantaine d’images». L’exposition, qui entend montrer un aspect plus large du travail de Désiré Charnay, s’attache particulièrement à quelques expéditions réalisées entre 1857 et 1886, au Mexique surtout, mais aussi Madagascar, Java ou l’Australie. Désiré Charnay, correspondant de multiples sociétés savantes mais voyageant sur ses propres deniers, est ainsi le premier à avoir ramené en 1859 des photographies des ruines précolombiennes de Mitla, Izamal, Chichen-Itza, Uxmal et Palenque. Un an avant, ses premières plaques avaient été détruites par les soldats mexicains, qui le prenaient pour un espion. C’est «miraculeux de pouvoir montrer ces photos aujourd’hui car ce fut un tour de force, à la fois de les réaliser et de les ramener», dit Mme Barthe. Fabienne FAUR (AFP)
Mocassins taillés dans un pied d’ours ou premières photographies de ruines mayas: ce sont des pièces rares que le musée du quai Branly présente pour sa rentrée 2007 avec deux expositions de ses collections centrées sur l’Amérique, celle des Indiens et celle des ruines précolombiennes.
«Premières nations, collections royales: du XVIIe au XVIIIe siècle, premières...