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Indonésie - Des pluies torrentielles s’abattent sur la capitale Un péril sanitaire plane sur Djakarta sous les eaux

Les autorités indonésiennes ont lancé une mise en garde hier contre les risques sanitaires pesant sur des centaines de milliers de sinistrés à Djakarta, où de nouvelles pluies torrentielles ont encore gonflé les crues. Le dernier bilan des inondations depuis début février faisait état de 44 morts et d’environ 350 000 sans-abri, qu’il fallait nourrir et tenter d’héberger d’urgence. Environ 40 000 personnes ont été traitées pour des affections diverses de type toux, diarrhées ou problèmes cutanés. Mais des maladies plus graves, transmises au contact des eaux polluées, pourraient éclater. « Nous demandons avec insistance aux habitants de porter des gants et des bottes en caoutchouc pour nettoyer après les inondations », a déclaré le vice-responsable des services de santé de la capitale, Salimar Salim. Beaucoup de sinistrés refusaient d’abandonner leur logis à moitié immergé, craignant de perdre leurs quelques biens sauvés des flots. Le gouverneur de Djakarta, Sutiyoso, a pourtant demandé aux résidents de quitter les quartiers inondés. Les autorités sanitaires ont prévenu des risques d’infections comme la leptospirose, une pathologie bactérienne transmise notamment par l’urine ou les morsures des rats, très nombreux à Djakarta. Le réseau d’assistance médicale SOS International a également effectué une mise en garde. « Des maladies telles que le choléra ou la typhoïde pourraient se déclarer en raison des mauvaises conditions sanitaires », a indiqué l’organisation. « Les eaux d’inondation sont en général polluées par des éléments tels que des carburants et du plomb, ainsi que des organismes vecteurs de maladie comme la bactérie Escherichia coli », a ajouté SOS International. Les médecins ont enfin souligné que la menace représentée par les moustiques augmentait dans les zones de crues, en citant la filariose, des formes d’encéphalites ou la dengue. Hier, l’eau a de nouveau envahi des quartiers où elle avait commencé à descendre, après de nouvelles pluies torrentielles tôt le matin. De nouvelles précipitations étaient attendues hier soir ou aujourd’hui. Les Nations unies se tiennent prêtes à envoyer des secours aux victimes des inondations de Djakarta si le gouvernement indonésien lance un appel à l’aide internationale. Certains ont évoqué un caprice climatique pour expliquer les inondations frappant Djakarta. Mais la catastrophe est surtout imputable aux autorités indonésiennes, selon des experts. Celles-ci ont favorisé ces dernières années un développement excessif de cette mégalopole du Sud-Est asiatique, édifiée sur des marais, au détriment des espaces verts capables d’absorber les précipitations. Une fois la crise économique de 1998 surmontée, les édiles de Djakarta ont distribué avec largesse les permis de construire de vastes complexes résidentiels et des centres commerciaux, sans privilégier le drainage global. « Le gouvernement a changé l’environnement, avec de nombreuses zones d’absorption des pluies au Puncak ou à Bogor (zones situées en amont de Djakarta) converties en villas et en hôtels », souligne Chalid Muhammad, de l’organisation écologiste Walhi. Autrefois très végétalisée, la capitale indonésienne, saturée par le trafic automobile et les autoroutes urbaines, ne compte plus d’espace vert digne de ce nom. Une terrible carence quand on sait la puissance des pluies tropicales. L’urbanisation anarchique « réduit la capacité d’absorption de Djakarta », confirme Togu Manurung, de l’association Forest Watch Indonesia. Selon lui, les autorités « auraient dû tirer des enseignements après ce qui s’est produit il y a cinq ans », quand des crues avaient tué en 2002 plusieurs dizaines de personnes et fait 300 000 sinistrés.

Les autorités indonésiennes ont lancé une mise en garde hier contre les risques sanitaires pesant sur des centaines de milliers de sinistrés à Djakarta, où de nouvelles pluies torrentielles ont encore gonflé les crues. Le dernier bilan des inondations depuis début février faisait état de 44 morts et d’environ 350 000 sans-abri, qu’il fallait nourrir et tenter...