Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Éternel recommencement !

Ceci n’est pas une histoire, mais un fait authentique dont je précise, à l’intention des dubitatifs, la date et les personnages. Nous sommes en 1904. Plus d’un siècle déjà ! Mon grand-père, Michel Sader, natif de Dar Bassim, au Liban-Sud, avait trouvé refuge à Alexandrette, avec tout le clan familial, au lendemain des massacres de 1860. Là, il avait épousé ma grand-mère, Julie, née Galy. Et ils avaient eu deux filles, ma mère Clémentine et ma tante Marthe. Cette dernière avait contracté, en 1904, une maladie mortelle à l’époque, la typhoïde. Elle en réchappa miraculeusement, mais cela est une autre histoire que l’on racontait aussi en famille... Le médecin, pour la convalescence, recommanda le changement d’air. Mon grand-père, Michel, décida alors d’envoyer sa femme et ses deux filles, en villégiature, dans son Liban natal. Comme il avait, en tant que notable maronite, l’insigne honneur de représenter le patriarche à Alexandrette, il confia à ma grand-mère une lettre de recommandation à l’intention du prélat. Et c’est ainsi que Julie Sader fut reçue à Dimane, en audience privée. Comme il n’existait pas à l’époque d’hôtel dans la région, ma grand-mère et ses deux filles furent accueillies, à la demande du patriarche, dans la famille d’un notable de Hasroun qui avait des filles de l’âge de Clémentine et Marthe. Un soir, la maisonnée fut réveillée par les cloches des églises qui sonnaient le tocsin. Les femmes et les enfants, réunis à la hâte, allèrent se réfugier dans l’église voisine, tandis que les hommes, fusils au poing, allaient se poster aux entrées du village. Que se passait-il ? Qui allait attaquer Hasroun ? Ce ne fut que le lendemain, au terme d’une nuit d’angoisse, passée dans l’église, que ma grand-mère apprit que les assaillants n’étaient autres que les jeunes gens de Bécharré, qui avaient un compte à régler avec ceux de Hasroun. Il avait fallu l’intervention des autorités religieuses pour calmer les esprits et éviter un bain de sang. Cela se déroulait il y a plus d’un siècle. Alain PLISSON P.S. Heureusement que je conserve des photos d’époque, plus idylliques, des vacances de ma grand-mère, de ma mère et de ma tante à Hasroun, en 1904.

Ceci n’est pas une histoire, mais un fait authentique dont je précise, à l’intention des dubitatifs, la date et les personnages.
Nous sommes en 1904. Plus d’un siècle déjà !
Mon grand-père, Michel Sader, natif de Dar Bassim, au Liban-Sud, avait trouvé refuge à Alexandrette, avec tout le clan familial, au lendemain des massacres de 1860. Là, il avait épousé ma...