Football - L’ancien capitaine de l’équipe de France a été élu pour un mandat de quatre ans Michel Platini remplace Johansson à la tête de l’UEFA

Le Français Michel Platini, 51 ans, a été élu président de l’Union européenne de football (UEFA), hier à Düsseldorf (Ouest), face au Suédois Lennart Johansson, 77 ans, qui occupait cette fonction depuis 1990. L’ancien capitaine de l’équipe de France a été élu pour un mandat de quatre ans. Il a été désigné au 1er tour avec 27 voix contre 23. Il devient le sixième président de l’UEFA, créée en 1954, et le second Français à occuper ce poste après Jacques Georges (1984-1990). « Je suis énormément ému. Quand j’étais footballeur, après une victoire, on recevait une coupe et on faisait le tour du terrain avec ses amis. Aujourd’hui c’est une grande victoire pour moi, mais je ne fais pas le tour du terrain », a déclaré à la tribune Michel Platini, visiblement ému, qui a immédiatement proposé de nommer son adversaire président d’honneur de l’UEFA. « Tout va commencer. C’est le début d’une aventure. Je remercie tous mes amis qui ont eu confiance en moi. Je suis très heureux de pouvoir représenter le football européen », a-t-il ajouté. Michel Platini va ainsi débuter une troisième vie après celle de joueur et de dirigeant. Le natif de Jœuf (Meurthe-et-Moselle) a d’abord été un joueur vedette, maître es-coup franc sous les maillots de Nancy, Saint-Étienne, Juventus Turin, sans oublier l’équipe de France (il détient toujours le record de buts marqués avec les Bleus, 41 en 72 sélections). Une fois les crampons raccrochés à 31 ans, « Platoche » s’est essayé au métier de sélectionneur (1988-92), démissionnaire après l’élimination de la France au premier tour de l’Euro 92. C’est finalement dans la peau d’un apprenti dirigeant qu’il a poursuivi sa reconversion, découvrant les arcanes du pouvoir sportif en intégrant le comité d’organisation du Mondial 98 sous l’aile de Fernand Sastre. Vice-président de la FFF depuis 2001, membre des comités exécutifs de l’UEFA et de la FIFA depuis 2002, il lui fallait un terrain de jeu à sa taille. C’est chose faite avec la présidence de l’UEFA, troisième vie qui risque de ne pas être de tout repos. Le candidat Platini avait en effet promis beaucoup de changements, telle la limitation des places dans la lucrative Ligue des champions pour les grandes nations comme l’Angleterre ou l’Italie. Gentleman Le président Platini devrait maintenant déménager pour habiter à Nyon en Suisse, une de ses promesses liées aux piques lancées à son adversaire, Lennart Johansson, qui n’était, selon le Français, jamais à son bureau. En gentleman, Platini avait proposé de nommer M. Johansson président d’honneur de l’UEFA. Cette « mesurette » – si elle se concrétise – tombera vite dans l’oubli puisque le candidat Platini nourrit d’autres ambitions, comme celle d’une « régulation plus sociale que financière ». Les programmes d’échange, pas seulement liés à une redistribution financière, devraient sous sa houlette se multiplier entre grands européens du football et petites nations. La présidence Platini devrait sans doute aussi voir s’ébaucher un organisme de contrôle européen penché sur les flux financiers du football dans le Vieux continent. Et l’accès de Platini à un tel poste permet enfin à la France de faire oublier l’échec de Paris 2012, révélateur de l’incapacité hexagonale à s’installer au sommet des instances internationales sportives. Quant à M. Johansson, lui qui avait d’abord annoncé sa retraite avant de se représenter, il devrait pouvoir se consacrer à la pêche, un de ses loisirs favoris.