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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Graphiste, illustratrice, designer de jupes, artiste Maya Tawil, pour une illustration à la portée du plus grand nombre

Depuis quelques années, la signature arrondie de Maya Tawil est venue, comme une illustration de plus, enrichir les nombreux livres qu’elle a créés et qui font le bonheur des enfants. Elle-même personnage haut en couleur, drôle, un pied dans le meilleur de son enfance, la tête dans les nuages, elle a certainement inspiré ces charmants caractères heureux qui peuplent ses pages. Son bureau ressemble à une boîte de Pandore regorgeant de souvenirs, petits objets, collections, images et photos ramassés au cours d’une vie. Puisés dans la rue, dans un voyage, un magazine, dans son imagination toujours très active. «J’adore les collections», confie Maya Tawil, en exhibant quelques-uns de ses trophées, chaussures et pantoufles minuscules, oiseaux, dessins de chats, timbres pour rire. Pas étonnant, Maya est bien la fille de Sana Tawil, elle en a le sourire, l’éclat de rire, l’impatience et la soif de liberté. «Dès le début, j’ai préféré travailler seule. Le bouche-à-oreille a suffi pour que ça marche.» Elle a également hérité la créativité de sa mère, cet instinct, un talent inné pour l’improvisation qui transforme un objet ordinaire en un charmant trésor. «J’ai commencé à dessiner très tôt, poursuit-elle. Je devais avoir 7 ans. J’ai même gagné un concours organisé par L’Orient-Le Jour, quatre ans plus tard. Le thème était “Beyrouth en l’an 2000”».À ses yeux alors, et jusqu’aujourd’hui, Beyrouth reste une ville de contrastes, de maisons aux tuiles rouges logées auprès de gratte-ciel. Un mélange de culture réussi, dans une société qui doit continuer à évoluer. «J’essaie, dans les livres pour enfants que j’illustre, de moderniser l’image de la femme, tout en épurant. D’introduire de nouveaux détails, des habits plus “à la mode”, une mère coquette, un père plus jeune, un chat. De mettre le fils avec sa mère, la fille avec son père, ce qui ne s’était jamais fait avant dans des ouvrages pédagogiques en langue arabe. Nous devons avoir un regard critique sur les choses pour pouvoir les améliorer.» Le détail qui change Maya Tawil a entamé ses études de graphisme aux Beaux-Arts à Paris avant d’obtenir son diplôme en publicité graphique photographique à l’Académie Charpentier. Elle passe quelques mois au magazine Vogue avant de retrouver le Liban. De logos en brochures, elle va se constituer un portfolio, mais surtout un style qui passe forcément par l’illustration. C’est en observant les enfants qu’elle imagine, qu’elle exécute ses planches. «Ils aiment avoir peur, alors le loup doit gentiment faire peur, ils aiment les dessins simples et les couleurs vives. Ils aiment le détail qui les fait rire, alors je le trouve ou je le crée.» En 2004, elle remporte un concours organisé par Yuki Press pour son affiche Aleph Bâ, Aleph Bâ illustrant l’alphabet arabe. Elle réalise également les autocollants, le livre, le cahier de coloriage et le jeu de cartes Al-Hourouf al-Mousawara. Chaque lettre représentant un animal, à la manière de Maya Tawil, drôle, vive, simple, la poule aura du mascara sur les yeux, la grenouille des taches de rousseur! «Tout m’inspire, un vieux plateau de grand-mère, un oiseau qui passe, un dessin acheté en Inde. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est de faire des livres populaires. De toucher le plus grand nombre d’enfants, avec des ouvrages faciles, agréables et à petit budget. Je veux être populaire, dans le sens le plus noble du terme, et non pas m’adresser à une élite.» Fidèle à ses objectifs, Maya a signé pour la maison d’édition Turning Point deux ouvrages d’une série qui va continuer: Tamara Wa Baba Fil Souk (Tamara et papa au supermarché) et Karim Wa Mama Fi al-Matbakh (Karim et maman à la cuisine), vendus au Liban et dans les pays arabes. Et pour Dar el-Elem Lil Malayin, Kossat Kiss al-Naylon, ou l’histoire du sac en nylon. Enfin, et ce n’est point étonnant, durant un de ses moments d’inspiration, Maya Tawil a conçu et exécuté une série de jupes pour s’amuser et «montrer que l’on peut dessiner aussi sur un tissu, avec un fil et une aiguille». Elle pourrait également reprendre le fameux «la vie est trop courte pour s’habiller triste», en y ajoutant, «pour lire triste, pour être triste, tout simplement»... N’est-ce pas donc la meilleure façon d’aimer la vie?... Carla HENOUD

Depuis quelques années, la signature arrondie de Maya Tawil est venue, comme une illustration de plus, enrichir les nombreux livres qu’elle a créés et qui font le bonheur des enfants. Elle-même personnage haut en couleur, drôle, un pied dans le meilleur de son enfance, la tête dans les nuages, elle a certainement inspiré ces charmants caractères heureux qui peuplent ses...