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PRIX L’inflation est restée faible en France en 2006 grâce à l’euro

L’inflation est restée très mesurée en France en 2006, à 1,6 ou 1,7 % de moyenne annuelle, notamment grâce à l’euro fort qui joue en faveur du pouvoir d’achat des Français, expliquent les analystes. La hausse des prix à la consommation a été de 0,2 % en décembre 2006 par rapport à novembre, ce qui porte l’inflation à 1,5 % entre décembre 2005 et décembre 2006, selon les statistiques publiées hier par l’Insee. Les conjoncturistes ont immédiatement calculé que cela correspondait à une inflation moyenne de 1,7 % en 2006. L’Insee, qui publiera ce chiffre dans les prochaines semaines, l’évalue à 1,6 %. En tous les cas c’est mieux qu’en 2005, où l’inflation moyenne avait été de 1,8 %. La performance est d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrit « dans un contexte de nette hausse des prix des matières premières », souligne Alexandre Bourgeois (Natixis), même si le reflux des prix pétroliers en fin d’année a joué positivement. Au total, la modération des prix a été « aidée par l’euro fort, la mondialisation et l’accalmie des prix du pétrole », résume Alexander Law, du cabinet d’analyses sectorielles Xerfi. En effet, « c’est bien cette désinflation importée sur les biens manufacturés, conséquence heureuse de la mondialisation et de l’euro fort, qui permet à l’inflation de rester à marée basse et aux consommateurs de dépenser avec tant d’allégresse », selon lui. Alexandre Bourgeois cite lui aussi la « vigueur de l’euro » et « la faiblesse des coûts de fabrication des biens dans les pays émergents » pour expliquer cette faible inflation, qui va de pair avec des importations massives. D’ailleurs, soulignent les conjoncturistes, les seuls prix qui ont tendance à augmenter sont ceux qui ne sont pas soumis à la concurrence internationale, comme les services ou encore les produits frais. Les analystes s’étonnent qu’il y ait un tel hiatus entre la stabilité relative des prix et les perceptions des consommateurs. La modération de l’inflation a en tout cas pour effet de permettre au pouvoir d’achat d’augmenter, souligne Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, qui évalue ce gain à 2,7 % en 2006 « alors même que les salaires n’ont pas connu de fortes revalorisations ». La faiblesse de l’inflation constitue donc un atout pour la croissance française, qui repose largement sur la consommation des ménages. Et il semblerait que le mouvement se poursuive : sous l’effet d’un recul des prix de l’énergie, elle pourrait passer à 1,2 % en moyenne en 2007, selon Mathieu Kaiser (BNP Paribas), voire « un petit 1 % » pour Nicolas Bouzou. Mais cet atout pourrait aussi se transformer en handicap. « On a pour l’instant une sorte de peur de l’inflation, attention de ne pas passer à une peur de la déflation », avertit Éric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui rappelle que « lorsqu’on commence à entrer en déflation, c’est très difficile d’en sortir ». « Ces chiffres ne constituent pas un problème pour la Banque centrale européenne, qui en tout état de cause prend en compte les données sur les prix pour l’ensemble de la zone euro », a estimé l’économiste Jean-Louis Mourier. « Sur l’année, la contribution des prix de l’énergie à l’inflation s’est modérée, mais celle des prix des services a accéléré », a-t-il ajouté.

L’inflation est restée très mesurée en France en 2006, à 1,6 ou 1,7 % de moyenne annuelle, notamment grâce à l’euro fort qui joue en faveur du pouvoir d’achat des Français, expliquent les analystes.
La hausse des prix à la consommation a été de 0,2 % en décembre 2006 par rapport à novembre, ce qui porte l’inflation à 1,5 % entre décembre 2005 et décembre 2006,...