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Actualités - OPINION

Vérité de l’alliance CPL-Hezbollah

Le pacte conclu le 6 février 2006 entre le CPL et le Hezbollah a été artificiellement appelé « tafahom » (entente) pour ménager la sensibilité chrétienne. En fait, c’est le Hezbollah qui mène le jeu et le CPL accomplit son rôle de suivant. La preuve la plus éclatante en est que, pour exécuter l’action du 12 juillet, qui a entraîné le désastre le plus dévastateur du pays (spécialement 1 200 morts, des milliers de victimes, des centaines d’agglomérations atteintes, la ruine d’une économie convalescente), le chef du Hezb n’a même pas donné notice préalable au général Aoun. Ce jour-là, il s’est contenté de faire cette proclamation au peuple libanais : « Nous avons décidé d’entreprendre cette guerre, que vous le vouliez ou non. » Le chef du CPL a donc appris le déclenchement de la guerre comme tout autre individu, en regardant son téléviseur. Par ailleurs, le chef du Hezb, fin politicien et manœuvrier, utilise adroitement son « allié » pour se donner une couverture chrétienne, qui fera gagner davantage de partisans à l’alliance. Mais le coup de maître, c’est l’acte qui a scellé ce « tafahom » : un écrit de dix longs articles dont la totalité des neuf premiers stipulent des points réclamés depuis longtemps par les Libanais de toutes tendances : dialogues (1), démocratie (2), loi électorale (3), magistrats intègres, arrêt de la corruption (4), réforme administrative (5), organisation de la sécurité (6), condamnation de l’assassinat politique « parce que contraire aux droits de l’homme » (7), bonnes relations avec la Syrie (8), relations libano-palestiniennes (9). Reste l’article 10. Le lecteur, lassé de ces longueurs et de ces lapalissades (comme le refus des assassinats politiques) arrive enfin à cet article intitulé « la défense du Liban ». Il est rédigé d’une façon alambiquée et confuse, mais très adroite, de façon qu’il permette au Hezb d’invoquer le « tafahom » pour revendiquer son droit de garder son armement jusqu’au règlement du problème palestinien. Un avantage notoire pour le Hezb, c’est qu’il utilise le chef du CPL comme fer de lance pour ses attaques contre le gouvernement. C’est le général qui est le plus violent dans ce domaine. C’est lui qui, dans as-Safir, a sommé le chef du gouvernement de partir en l’avertissant : « Vous partirez à un moment plus proche que vous ne pensez, vous n’aurez même pas le temps de rassembler vos affaires. » Et c’est à Rabieh que, dimanche, le général a lu la proclamation de l’opposition « donnant le coup d’envoi de l’escalade ». La vraie opposition, c’est le Hezb, avec le CPL mis en avant. Les autres personnes présentes ce dimanche-là sont des « comparses », selon l’expression d’un membre de la majorité cité dans L’Orient-Le Jour. Si l’on fait un sondage sérieux de l’opinion comme en Europe, on trouverait que les partisans et sympathisants du CPL qui ont lu et « scruté » l’accord qui lie le CPL au Hezbollah seraient un nombre infime. Les autres savent, sur les assurances répétées des dirigeants du CPL, que c’est le général qui, le premier, a fait une entente avec la partie musulmane, comme si l’entente nationale n’était pas déjà dans l’accord de 1943... C’est pourquoi, il a paru utile de montrer en quoi consiste cette alliance. Albert SARA Avocat
Le pacte conclu le 6 février 2006 entre le CPL et le Hezbollah a été artificiellement appelé « tafahom » (entente) pour ménager la sensibilité chrétienne. En fait, c’est le Hezbollah qui mène le jeu et le CPL accomplit son rôle de suivant. La preuve la plus éclatante en est que, pour exécuter l’action du 12 juillet, qui a entraîné le désastre le plus dévastateur du...