Fouad el-Saad : Le Liban divisé en deux factions, « celle des assassins et celle des assassinés »

Fouad el-Saad, député de Aley et membre du bloc parlementaire de Walid Joumblatt, a noté hier que le Liban « en est arrivé à être divisé en deux factions, l’une qui assassine et l’autre qui est assassinée ». « Nous avons l’honneur de faire partie du groupe qui meurt assassiné au service de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance », a clamé M. Saad dans une déclaration à la presse à l’issue d’un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Pour M. Saad, le pays est actuellement au stade où la Constitution est « en permission », ce qui « vaut également pour les lois ». « L’État de droit est relégué aux oubliettes, la Constitution est violée quotidiennement et toutes les tentatives de la majorité d’y revenir sont avortées », a-t-il dit. M. Saad a accusé le chef de l’État, Émile Lahoud, de « saboter » l’élection partielle du Metn « en dépit de la clarté de l’article 41 (de la Constitution) » et de « torpiller » l’ouverture d’une session extraordinaire (de la Chambre) en dépit de la franchise de l’article 33, puis de « faire échec » aussi aux trains de permutations diplomatiques et judiciaires. Il a aussi reproché à M. Lahoud et au président de la Chambre, Nabih Berry, de s’abstenir de nommer les nouveaux membres du Conseil constitutionnel, avant d’accuser M. Berry de refuser de convoquer le Parlement pour ratifier la convention sur le tribunal international, et cela « malgré la pétition qui lui a été présentée et qui portait la signature de 70 députés ». Il a également dénoncé le gel par le chef du Législatif de la demande formulée par « une majorité absolue de députés réclamant que le président de la République soit déféré devant la Haute Cour pour avoir fait échec à des dispositions constitutionnelles et tourné le dos à la prestation de serment constitutionnelle ».