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Vers un avenir de lumière Claude ASSAF

Comment les alliés actuels du Hezbollah conçoivent-ils leur avenir au cas où ce parti, qui affiche clairement sa fidélité à la doctrine idéologique de la révolution iranienne, viendrait à s’emparer du pouvoir ? S’il est vrai que, présentement au centre-ville, l’entente est parfaite et le climat harmonieux, nous nous demandons pourtant comment, à l’heure venue, des adeptes fervents de principes si diamétralement opposés arriveront à s’accorder ? On nous rétorquera qu’ils ont en commun beaucoup de points, telles la liberté et la démocratie. Cela prête à sourire car ces valeurs existent dans le régime politique auquel aspire le Hezb, mais elles s’appliquent seulement à l’intérieur d’un contour déterminé. Ainsi, l’Iran, modèle et père spirituel du parti de Dieu, vient de vivre des élections parfaitement démocratiques, mais elles étaient cadrées par un régime d’autocratie religieuse intransigeante. Ce pays jouit également d’une stabilité et d’une sécurité enviables, mais celles-ci sont assurées par un pouvoir obscurantiste, ce qui les vide de leur finalité et fait vivre le citoyen dans la résignation et la soumission. Alors comment ceux qui ont conclu l’entente avec le Hezbollah pourront-ils se rallier à cette idée basée sur la suprématie politico-religieuse d’un autocrate ? S’ils prennent un tant soit peu du recul, ils réaliseront que leur attachement à la liberté de croyance ne pourra tolérer ceux qui rejettent la tolérance, ceux qui refusent qu’autrui puisse penser et agir différemment. Ils réaliseront que leur attitude profonde d’amour du prochain ne s’accordera jamais avec ceux pour qui les signes extérieurs de piété sont plus précieux. Eux qui mettent en avant le pluralisme rejetteront ceux qui jugent que leurs seules valeurs sont les valeurs universelles. Eux qui consacrent la liberté d’expression, cette liberté si vitale de recevoir et de proposer des idées, renieront ceux qui empêchent les pensées de se manifester. Eux qui sont foncièrement orientés vers le progrès ne s’entendront pas avec ceux qui, sans tenir compte de l’époque qu’ils vivent, laissent un droit anachronique les régir. Les divergences sont profondes et il serait plus adéquat de conjuguer d’abord les efforts avec ceux qui partagent les mêmes conceptions des mœurs et de la moralité publique. Disons-le franchement : il est très difficile à ceux qui aiment goûter aux plaisirs de la vie de pouvoir composer avec ceux qui exigent par exemple la fermeture d’un établissement au motif qu’il sert de l’alcool et permet une fréquentation mixte ! Il serait donc plus logique de se rapprocher d’abord de ceux qui ont les mêmes doctrines sociales, politiques et religieuses, à savoir l’ouverture et la tolérance, et non la sévérité exagérée et la rigueur puritaine. Il est plus aisé de discuter des méthodes d’application de principes communs que de débattre de concepts opposés. Ainsi, il est plus facile d’aplanir des obstacles concernant la loi électorale ou le droit à la santé, ou les salaires, ou la corruption, que de trancher le nœud gordien des diverses conceptions d’un État. Les chances d’arriver à une entente sont beaucoup plus probables et plus rapides quand les conflits se situent sous la même coupole. Certes, et ce sera tant mieux, cela n’empêchera pas par la suite de procéder à des concertations avec d’autres parties. Tout accord, toute tentative d’unification, quels qu’ils soient, sont positifs et bienvenus. Toutefois ils seraient autrement prodigieux s’ils étaient tournés non vers l’austérité mais au contraire orientés vers l’espoir, vers la lumière, c’est-à-dire vers la reconstitution de cette vieille, belle et lumineuse image libanaise de société-message. Claude ASSAF Avocate Article paru le Mercredi 03 Janvier
Comment les alliés actuels du Hezbollah conçoivent-ils leur avenir au cas où ce parti, qui affiche clairement sa fidélité à la doctrine idéologique de la révolution iranienne, viendrait à s’emparer du pouvoir ? S’il est vrai que, présentement au centre-ville, l’entente est parfaite et le climat harmonieux, nous nous demandons pourtant comment, à l’heure venue, des...