L’incertitude plane au sujet d’une visite de Ségolène Royal au Liban PARIS, d’Élie MASBOUNGI

L’incertitude plane au sujet de la visite au Liban de Ségolène Royal, annoncée au conditionnel par certaines agences de presse. Alors que le Quai d’Orsay affirmait qu’aucun de ses services, notamment l’ambassade de France à Beyrouth, n’en avait été informé, le PS n’a pas voulu confirmer ou démentir la visite qui devrait permettre à Mme Royal de présenter ses condoléances à la famille Gemayel. La même réserve a été exprimée à l’état-major de campagne de la candidate socialiste à l’Élysée. Des parlementaires socialistes qui suivent de près la situation au Liban indiquent cependant que le projet d’une visite de Mme Royal à Beyrouth aurait été concocté en douce par M. Joseph Tohmé, un cadre libanais du PS, mais qu’une fois l’information ébruitée, des responsables du parti auraient conseillé à Mme Royal de surseoir à son projet en raison de la situation au Liban. Ils ont estimé par ailleurs qu’une visite, même brève et motivée par un devoir de condoléances, pourrait être mal accueillie par l’opposition libanaise. De plus, des députés socialistes ont laissé entendre hier qu’il ne faudrait pas que la position de leur parti en matière de relations avec le Liban soit calquée sur celle du président Jacques Chirac. D’autres cadres socialistes estiment qu’il serait normal de maintenir les bonnes relations entre leur parti et le PSP de M. Walid Joumblatt quelle que soit sa position sur l’échiquier politique local. Après tout, nous a lancé un responsable de la section parisienne du PS, ce ne serait pas une mauvaise chose que les liens d’amitié franco-libanais établis par le tandem Hariri-Chirac soient relayés par un pont Joumblatt-Hollande qui existe déjà et qui se serait consolidé lors de la récente visite au Liban du premier secrétaire du PS, à l’invitation du PSP dans le cadre des activités de l’Internationale socialiste. Pour en revenir à la visite de Ségolène Royal, elle pourrait, dans le cadre d’un compromis entre « les pour » et « les contre », être remise à une date ultérieure et comprendre des visites à diverses personnalités et formations politiques libanaises.