Rechercher
Rechercher

Actualités

Alliot-Marie et Douste-Blazy à la barre du Sénat pour plaider en faveur du Liban

Paris, d’Élie MASBOUNGI Emboîtant le pas à l’Assemblée nationale, le Sénat français a consacré hier après-midi une séance plénière au Liban en présence de sénateurs représentant les diverses tendances politiques, du Premier ministre, M. Dominique de Villepin qui a donné lecture d’une déclaration, conformément à l’usage (lire par ailleurs), et des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, respectivement Mme Michèle Alliot-Marie et M. Philippe Douste-Blazy, qui ont pris la parole après les interventions des représentants des groupes parlementaires. Parmi les intervenants, M. Adrien Gouteyron, vice-président du Sénat et président du groupe d’amitié France-Liban, Mme Dominique Voynet (Groupe socialiste), Mme Christiane Kammermann, sénateur des Français établis hors de France, qui a vécu au Liban et qui connaît bien notre pays et ses problèmes. Mme Kammermann a brossé un tableau de la situation présente et des besoins de notre pays en matière d’aides dans divers domaines, invitant la France à rester à l’écoute de ces besoins et à y répondre. Elle a également dénoncé les violences que subit le Liban et condamné que ce pays soit victime « des coups que ne peuvent pas se donner entre elles les puissances de la région ». De son côté, le sénateur socialiste Michel Charasse a proposé qu’un hommage soit rendu par le Sénat aux Français qui ont travaillé en France, au Liban et dans les pays environnants pour aider leurs compatriotes, notamment lors des opérations d’évacuation, ainsi que les diplomates et les militaires qui continuent de s’activer au nom de l’amitié franco-libanaise et pour soutenir le Liban. Durant les allocutions des ministres Michèle Alliot-Marie et Philippe Douste-Blazy, la présidence du Sénat a rédigé le texte proposé par M. Charasse, qui a par la suite été approuvé. La parole ayant été donnée aux ministres, Mme Michèle Alliot-Marie a procédé à une rétrospective de ce qui a été fait par la France au plan militaire pour venir en aide au Liban, répondant par la même occasion aux interrogations et demandes de clarification de certains sénateurs. « Vous avez montré lors de vos interventions que vous connaissez le dossier du Liban », a dit notamment le ministre de la Défense, qui a affirmé qu’actuellement le cessez-le-feu est globalement respecté et rappelé les chiffres relatifs aux effectifs français déjà sur place ou attendus. Mme Alliot-Marie a expliqué comment la France a demandé et obtenu les garanties des diverses parties en présence afin d’assurer en même temps l’efficacité de l’action des troupes et la sécurité des hommes. Elle a affirmé notamment : « Nos forces ne sont pas sur place pour désarmer le Hezbollah ou surveiller la frontière libano-israélienne. » Elle a fourni par ailleurs aux Sénat des éléments d’information sur le système adopté pour la chaîne de commandement afin d’éviter, a-t-elle dit, le flou à ce niveau qui a coûté auparavant et dans d’autres opérations des dizaines de vies humaines. Donnant plus de précisions sur la mission de la Finul renforcée, la ministre a affirmé que les soldats ont ordre de tirer à balles réelles s’ils étaient attaqués ou empêchés par la force d’effectuer les missions qui leur seront confiées, expliquant les enjeux de la participation française à cette force internationale et établissant le lien avec la stratégie de lutte contre le terrorisme. Elle a indiqué à cet effet que le terrorisme ne sera pas vaincu par la force mais par la recherche des raisons qui le font prospérer. Il faut, a-t-elle dit, que la France et l’Europe se coalisent pour régler les conflits dans toutes les zones où pousse le terrorisme. Elle a enfin évalué à 120 millions d’euros le coût de la participation de la France à la Finul, ajoutant que ce chiffre n’est pas élevé lorsqu’il s’agit de sauver des vies humaines et d’instaurer la paix. Dernière intervention à la tribune, celle de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, qui a remercié tous les diplomates et les militaires qui sont intervenus dans cette crise, appelant à œuvrer en vue d’un cessez-le-feu durable et à rechercher et trouver des solutions aux crises et au conflit au Moyen-Orient, sans lesquelles il n’y aura de stabilité ni au Liban ni dans les autres pays de la zone. Il a rappelé la demande du président Chirac relative à la relance de l’action du « quartette » pour trouver la solution adéquate au problème israélo-palestinien, avant d’appeler l’Iran et la Syrie à aider à l’application des résolutions du Conseil de sécurité relatives au Liban. Le chef de la diplomatie française a mis en garde contre toute violation du cessez-le-feu et insisté sur le fait que ne remplacera le recours au seul dialogue pour régler la question du désarmement du Hezbollah qu’un dialogue à l’initiative des Libanais eux-mêmes, avec le concours de la Syrie et de l’Iran, a-t-il ajouté. Il a conclu en affirmant que dans les crises, ce sont ceux qui en voient l’envergure et la gravité dès le début qui peuvent trouver des solutions, et que c’est Jacques Chirac qui a vu juste dès les premières heures de la guerre libanaise.
Paris, d’Élie MASBOUNGI

Emboîtant le pas à l’Assemblée nationale, le Sénat français a consacré hier après-midi une séance plénière au Liban en présence de sénateurs représentant les diverses tendances politiques, du Premier ministre, M. Dominique de Villepin qui a donné lecture d’une déclaration, conformément à l’usage (lire par ailleurs), et des ministres de la...