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Actualités - CHRONOLOGIE

ALCOOL La Russie sans vodka après une réforme mal menée

Après une réforme lancée pour lutter contre la contrefaçon, les vins, cognacs, whiskies et même la vodka disparaissent des magasins et restaurants en Russie qui risque de devenir bientôt « un pays sans alcool », selon les experts du marché. Les empoisonnements à l’alcool frelaté ayant pris en Russie l’ampleur d’une « tragédie nationale » avec plus de 40 000 morts par an, les autorités russes ont décidé de mettre de l’ordre dans le secteur en renforçant les contrôles. Une loi entrée en vigueur le 1er juillet impose aux importateurs, grossistes et détaillants de faire passer toutes leurs transactions par un service informatique centralisé, Egais. Mais ce système n’est pratiquement pas opérationnel. Conséquence immédiate, les étalages des rayons d’alcool dans les supermarchés sont désespérément vides. Les principales chaînes de distribution russes risquent de perdre plus de 100 millions de dollars de recettes entre juillet et septembre, estime la société d’études financières Deutsche UFG. Si aucune mesure n’est prise « d’ici à septembre, la Russie pourrait devenir un pays sans alcool », met en garde le président de l’association des entrepreneurs russes Delovaïa Rossia, Boris Titov. Et « un pays sans parfums », puisqu’ils contiennent de l’alcool, ajoutent les médias. Le Premier ministre a ordonné à son gouvernement de « prendre des mesures urgentes » pour régler la crise. Pour l’instant, la réforme censée en finir avec la contrefaçon profite avant tout aux trafiquants, estiment les acteurs du marché. Jusqu’à présent, près de 50 % du marché russe d’alcool appartenait aux trafiquants et producteurs d’alcool frelaté. « Cette part risque d’augmenter jusqu’à 90 % » si le marché légal reste paralysé, estime Piotr Kanyguine, patron de la holding russe Vinnyï Mir qui importe des vins de 35 pays. Et certains experts y voient la main des services secrets. Le service informatique Egais a été élaboré par le centre de recherches Atlas qui travaille sous la tutelle du FSB (ex-KGB), écrit le quotidien des affaires Vedomosti. « Le FSB va gagner 239 millions de dollars » en obligeant les acteurs du marché à payer pour l’installation et la gestion de l’équipement qui permet de se connecter à Egais, estime le quotidien.
Après une réforme lancée pour lutter contre la contrefaçon, les vins, cognacs, whiskies et même la vodka disparaissent des magasins et restaurants en Russie qui risque de devenir bientôt « un pays sans alcool », selon les experts du marché.
Les empoisonnements à l’alcool frelaté ayant pris en Russie l’ampleur d’une « tragédie nationale » avec plus de 40 000 morts...