Parmi les problèmes financiers majeurs que connaît l’économie libanaise figure le déficit du compte courant, qui avoisine les 4 milliards de dollars (18 % du PIB). Si la couverture de ce déficit par les entrées de capitaux ne dissimule pas aux yeux des Libanais ses effets négatifs sur la croissance, sur l’équilibre économique et sur la création d’emplois et de richesse, rares sont ceux qui cherchent à donner une explication complète des causes de ce déficit. Le déficit du compte courant traduit en premier lieu l’écart entre les exportations et les importations (déficit commercial). Il traduit en deuxième lieu l’écart entre l’investissement et l’épargne. Vu sous cet angle, il met en relief la baisse dramatique de l’épargne privée par rapport au PIB. Il traduit en troisième...
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Économie Comment expliquer le déficit du compte courant du Liban ?
Par Cordahi Charbel , le 03 mai 2006 à 00h00
Par Charbel CORDAHI *
Parmi les problèmes financiers majeurs que connaît l’économie libanaise figure le déficit du compte courant, qui avoisine les 4 milliards de dollars (18 % du PIB). Si la couverture de ce déficit par les entrées de capitaux ne dissimule pas aux yeux des Libanais ses effets négatifs sur la croissance, sur l’équilibre économique et sur la création d’emplois et de richesse, rares sont ceux qui cherchent à donner une explication complète des causes de ce déficit. Le déficit du compte courant traduit en premier lieu l’écart entre les exportations et les importations (déficit commercial). Il traduit en deuxième lieu l’écart entre l’investissement et l’épargne. Vu sous cet angle, il met en relief la baisse dramatique de l’épargne privée par rapport au PIB. Il traduit en troisième lieu l’excès de la consommation nationale, financée par les entrées de capitaux, par rapport au revenu.
Quelles sont, dans le cas du Liban, les causes du déficit du compte courant ? La première cause est l’énorme déficit budgétaire, qui réduit l’épargne publique et creuse le déficit du compte courant dans la même proportion. De même, le déficit budgétaire accroît la demande nationale (donc les importations) et relève les taux d’intérêt intérieurs. La hausse de ces derniers attire davantage de capitaux étrangers et augmente encore plus le déficit du compte courant.
La deuxième cause est la baisse de l’épargne privée. Les statistiques montrent que l’épargne brute des ménages est inférieure à 13 % du revenu national, et que l’épargne nette (après la prise en compte des transferts extérieurs) est négative. L’investissement est alors financé par des capitaux en provenance de l’étranger.
La troisième cause est le rendement très élevé des titres de dette et des dépôts bancaires. L’écart entre les taux d’intérêt libanais et les taux étrangers explique l’attrait des investisseurs étrangers et des Libanais résidant à l’étranger pour les placements domestiques.
La quatrième raison est la faible compétitivité de certains produits libanais, due à la hausse des coûts de production en partie liés à ceux de l’énergie et des communications. La hausse des coûts provoque une appréciation réelle de la livre libanaise (bien que le taux de change nominal soit fixé) et pénalise les exportations de biens et services échangeables.
La cinquième cause est l’intégration du système bancaire libanais au système financier international, ainsi que la stabilité de la livre libanaise par rapport au dollar.
La sixième cause est la hausse considérable du prix du pétrole. D’une part, cette hausse détériore la balance commerciale (le prix des importations pétrolières augmente). D’autre part, les entrées de capitaux en provenance des pays du Golfe augmentent.
Une dernière cause, ponctuelle celle-ci, est la baisse en 2005 du nombre de touristes rentrant sur le territoire libanais.
La réduction du déficit du compte courant passe par le traitement de ces causes. Pour cela, il faut notamment réduire le déficit budgétaire, baisser la prime de risque-pays (ce qui permet la baisse des taux d’intérêt), et prendre les mesures nécessaires à une diminution des coûts de production.
* Docteur en économie – Centre de recherches et d’études doctorales de l’ESA (CRED).
Par Charbel CORDAHI *
Parmi les problèmes financiers majeurs que connaît l’économie libanaise figure le déficit du compte courant, qui avoisine les 4 milliards de dollars (18 % du PIB). Si la couverture de ce déficit par les entrées de capitaux ne dissimule pas aux yeux des Libanais ses effets négatifs sur la croissance, sur l’équilibre économique et sur la création d’emplois et de richesse, rares sont ceux qui cherchent à donner une explication complète des causes de ce déficit. Le déficit du compte courant traduit en premier lieu l’écart entre les exportations et les importations (déficit commercial). Il traduit en deuxième lieu l’écart entre l’investissement et l’épargne. Vu sous cet angle, il met en relief la baisse dramatique de l’épargne privée par rapport au PIB. Il traduit en troisième...
Parmi les problèmes financiers majeurs que connaît l’économie libanaise figure le déficit du compte courant, qui avoisine les 4 milliards de dollars (18 % du PIB). Si la couverture de ce déficit par les entrées de capitaux ne dissimule pas aux yeux des Libanais ses effets négatifs sur la croissance, sur l’équilibre économique et sur la création d’emplois et de richesse, rares sont ceux qui cherchent à donner une explication complète des causes de ce déficit. Le déficit du compte courant traduit en premier lieu l’écart entre les exportations et les importations (déficit commercial). Il traduit en deuxième lieu l’écart entre l’investissement et l’épargne. Vu sous cet angle, il met en relief la baisse dramatique de l’épargne privée par rapport au PIB. Il traduit en troisième...
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