La Bourse de Beyrouth et les banques étaient fermées hier en raison du chômage décrété par le gouvernement pour la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat du président Rafic Hariri. Elles reprendront leurs activités régulièrement dès aujourd’hui. À l’étranger, le dollar a enregistré encore hier de nouveaux pics contre les autres grandes monnaies, notamment l’euro, avant d’osciller en fin de journée aux alentours de ses meilleurs niveaux de la veille. Il a trouvé appui dans la publication d’une batterie d’indicateurs des deux côtés de l’Atlantique, le privilégiant sur la monnaie unique, pour subir ensuite quelques ajustements avant l’intervention aujourd’hui du nouveau président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, au Congrès. D’un côté, l’annonce par le département américain du Commerce que les ventes de détail ont progressé aux États-Unis de 2,3 % en janvier, après 0,4 % en décembre, a été bien accueillie par les opérateurs qui se sont mis à acheter le dollar. Cela d’autant qu’ils venaient d’apprendre que les stocks des entreprises américaines ont progressé de 0,7 % en décembre, contre 0,6 % en novembre, consécutivement à la hausse des ventes de ces stocks de 1,2 % contre 0,6 % pendant la même période, témoignant de la nette amélioration de la consommation, dont les dépenses représentent les 2/3 du PIB américain. D’un autre côté, l’euro a souffert du repli de l’indice ZEW, qui compile les attentes du secteur financier pour l’économie allemande, de 71 points en janvier à 69,8 points en février, surtout que ce baromètre est considéré comme un indicateur fiable sur l’évolution de la conjoncture en Allemagne. Il s’est ressenti aussi du net ralentissement de la croissance dans la zone euro de 0,6 % au 3e trimestre à 0,3 % au 4e trimestre 2005, et de 2,1 % en 2004 à 1,3 % l’an dernier. Eu égard à toutes ces considérations et compte tenu de la stagnation de la croissance en Allemagne au 4e trimestre 2005 (0,2 % contre 0,6 % au 3e trimestre), en raison du recul de la consommation, et de la baisse de 0,9 % des créations d’entreprises en France en janvier par rapport au mois précédent, les perspectives de hausse des taux d’intérêt en zone euro à plus de 2,25 % sont devenues presque nulles. Cela étant, certains opérateurs, anticipant de voir les taux d’intérêt aux États-Unis atteindre 4,75 %, voire 5 %, ont estimé devoir rester sur la défensive. Mais les craintes éprouvées par d’autres, que les propos de Ben Bernanke devant le Congrès aujourd’hui ne confirment pas les attentes du marché sur les taux américains, ont finalement repris le dessus. En effet, l’euro, qui avait frôlé le seuil de 1,1875 $, est parvenu à se négocier finalement à New York autour de 1,1915 $, sans grand changement sur la veille. Le Dow Jones au-dessus des 11 000 points La Bourse de New York a renoué avec la hausse hier, le Dow Jones repassant au-dessus des 11 000 points pour la première fois depuis un mois. Elle a été soutenue par les bons chiffres des ventes de détail et des stocks des entreprises aux États-Unis montrant que l’activité économique dans ce pays est robuste. La cote a trouvé appui aussi dans le recul des prix du brut ainsi que dans les résultats publiés par certaines sociétés, qui ont relégué au second plan la baisse de 0,4 % des ventes des chaînes de magasins aux États-Unis la semaine dernière. En revanche, les Bourses européennes ont été diversement orientées, les mauvais indicateurs macroéconomiques ayant neutralisé les bons résultats de France Télécom et de certaines banques. Les prises de bénéfices sur les automobiles ont fait le reste. Élie KAHWAGI