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Actualités - DOCUMENT

Le document de travail commun entre le Hezbollah et le CPL

Appel aux Libanais réfugiés en Israël, dialogue pour les armes du Hezbollah, relations diplomatiques avec la Syrie… Le document commun entre le Hezbollah et le CPL est formé de cinq pages pleines. Nous en reproduisons de très larges extraits : 1- Le dialogue Le dialogue national est la seule voie pour trouver des solutions aux crises dans lesquelles se débat le pays. Un dialogue basé sur des principes clairs qui reflètent une volonté consensuelle. Pour cela, les conditions suivantes doivent être réunies : a) La présence de toutes les parties ayant une existence politique, populaire et nationale autour d’une table ronde. b) La transparence et la franchise, en faisant passer l’intérêt national avant tous les autres, sur base d’une volonté autonome et d’une décision libanaise libre. c) Le dialogue doit porter sur toutes les questions à caractère national qui nécessitent l’approbation de toutes les parties. 2- La démocratie consensuelle La démocratie consensuelle reste la base du système politique au Liban. Elle représente la concrétisation réelle de l’esprit de la Constitution et du pacte national. Toute approche des questions nationales selon le principe de la majorité et de la minorité reste tributaire de la réalisation des conditions historiques et sociales nécessaires à l’application d’une démocratie réelle dans laquelle le citoyen acquiert une valeur propre. 3- La loi électorale La réforme et la réglementation de la vie politique au Liban nécessitent l’adoption d’une loi électorale moderne (la proportionnelle pourrait en être une des formes) qui garantit une représentativité populaire juste. Cette loi contribuera aux éléments suivants : a) Dynamiser l’activité des partis, de façon à aboutir à l’émergence de la société civile. b) Circonscrire l’influence de l’argent politique et des sensibilités confessionnelles. c) Assurer des chances égales dans l’accès aux médias. d) Trouver les moyens adéquats pour permettre aux Libanais installés à l’étranger d’exercer leur droit de vote. Le gouvernement et le Parlement sont invités à adopter la loi électorale dans les plus brefs délais. 4- L’édification de l’État L’édification d’un État moderne, doté de la confiance des citoyens et en mesure d’assurer leurs besoins et leurs aspirations tout en leur donnant la sécurité et en les rassurant sur leur avenir, doit se faire sur des bases stables. Elle ne doit plus être tributaire de secousses ou faire l’objet de crises régulières, à chaque changement important. Pour cela, il faut tenir compte des considérations suivantes : a) L’adoption des critères de justice, d’égalité, de compétence et d’intégrité. b) Une justice équitable et honnête est une condition de base pour l’édification de l’État de droit et des institutions. Elle dépend des facteurs suivants : – L’indépendance totale de la justice et le choix de juges connus pour leur compétence, de façon à dynamiser le travail des tribunaux. – Le respect des institutions constitutionnelles, en les tenant éloignées des considérations politiques et en assurant la continuité de leur action, sans chercher à les neutraliser (comme c’est le cas avec le Conseil constitutionnel et le Conseil supérieur de la magistrature). Ce qui se passe actuellement avec le Conseil constitutionnel est un exemple de neutralisation, notamment au sujet des recours présentés et qui sont toujours en suspens. – La lutte contre la corruption, en commençant par ses racines. Car les actions ponctuelles ne sont plus efficaces et consistent plus en un bluff de la part de ceux qui profitent de la corruption pour continuer à piller les ressources de l’État et du citoyen. Pour cela, il faudrait dynamiser les organismes de contrôle financier et administratif, tout en assurant leur indépendance par rapport au pouvoir exécutif, afin d’éviter leur politisation. Il faudrait aussi effectuer un état des lieux général des foyers de corruption, afin d’ouvrir des enquêtes judiciaires qui permettront de châtier les coupables et de rembourser l’argent dérobé. Il faudrait encore adopter des lois pour combattre la corruption sous toutes ses formes et demander au gouvernement de signer la convention des Nations unies sur la lutte contre la corruption. Il faudrait en plus travailler en vue d’une réforme administrative globale, qui garantit la nomination de la bonne personne à la bonne place, par le biais du renforcement du Conseil de Fonction publique en lui permettant d’utiliser toutes ses prérogatives. Enfin, il faudrait fixer des délais pour effectuer toutes ces tâches, car le facteur temps est devenu vital. Il faut agir vite et avec sagesse, pour éviter que les corrupteurs n’utilisent le temps en leur faveur. 5- Les disparus de la guerre Tourner la page du passé et réaliser la réconciliation nationale nécessite la fermeture de tous les dossiers de la guerre encore en suspens. Celui des disparus de la guerre exige une attitude responsable pour y mettre fin. On ne peut pas demander aux familles de pardonner sans leur accorder leur droit de connaître le sort de leurs proches. Nous appelons donc toutes les parties et les forces qui ont participé à la guerre à coopérer totalement pour mettre un terme à ce dossier et pour retrouver tous les charniers. 6- Les Libanais en Israël Parce que nous sommes convaincus que la présence de tout Libanais dans son pays est préférable au fait de le voir chez l’ennemi, nous constatons que le dossier des Libanais en Israël nécessite une action soutenue, destinée à les ramener au bercail. Nous pensons qu’il faut tenir compte des circonstances politiques, économiques et sécuritaires qui ont entouré leur départ. C’est pourquoi nous leur lançons un appel afin qu’ils reviennent rapidement dans leur pays. Nous rappelons à cet égard le discours de sayyed Nasrallah après le retrait israélien du Liban-Sud, ainsi que le discours du général Aoun, à la première session du Parlement nouvellement élu. 7- La question sécuritaire a) Les assassinats politiques Tout assassinat politique est condamnable et rejeté, car il est en contradiction avec les droits vitaux de l’homme, avec les fondements du Liban, basés sur la diversité, et avec l’essence de la démocratie. C’est pourquoi nous condamnons vivement l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, ainsi que les assassinats qui l’ont précédé et ceux qui l’ont suivi, jusqu’à celui du député Gebran Tuéni. Nous insistons sur la nécessité de poursuivre l’enquête selon les mécanismes adoptés officiellement pour aboutir à la vérité. Cette vérité ne peut faire l’objet d’aucun compromis, car elle est la condition nécessaire pour faire régner la justice et châtier les coupables, mais aussi pour arrêter le feuilleton de la mort et des explosions. Pour cela, il faut mettre ces dossiers à l’abri de toute tentative d’exploitation politique, qui nuit à leur objet et à la justice, qui doit rester au-dessus des conflits politiques. b) La réforme sécuritaire La réforme des services de sécurité est partie intégrante de la réforme générale des institutions de l’État et de leur réédification sur des bases saines. En raison de l’importance des services pour la sécurité des citoyens, cette réforme doit faire l’objet d’une attention particulière. Le gouvernement est appelé à assumer ses entières responsabilités de la façon suivante : – Mettre au point un plan de sécurité global, basé sur la centralisation et sur la définition claire de l’ennemi et de l’allié, tout en identifiant les foyers à traiter et les menaces contre la sécurité, comme le terrorisme. – Mettre les services à l’écart du clientélisme et des considérations politiques, afin que leurs allégeances soient totalement nationales. – Nommer des responsables sécuritaires connus pour leur intégrité et leur compétence. – Les mesures de sécurité ne doivent toutefois pas être en contradiction avec les libertés essentielles prévues dans la Constitution, à leur tête la liberté d’expression et celle de l’action politique, dans le respect de la stabilité et de la sécurité générales. – La formation d’une commission mixte parlementaire et sécuritaire, chargée de suivre l’opération de réforme et de réédification des services. 8- Les relations libano-syriennes Pour établir des relations saines et à pied d’égalité entre le Liban et la Syrie, il faut revoir l’expérience des années passées et en tirer les conséquences qui s’imposent, afin d’éviter la répétition des mêmes erreurs et des mêmes lacunes. Cette révision est destinée à paver la voie à l’établissement de nouvelles relations sur des bases claires de respect total et réciproque de la souveraineté et de l’indépendance, avec un refus de toute forme de retour à la tutelle étrangère. Pour cela, les mesures suivantes sont nécessaires : a) Le gouvernement doit effectuer les démarches juridiques nécessaires pour confirmer la libanité des fermes de Chebaa. Il doit ensuite les présenter à l’ONU, après que la Syrie eut déclaré la totale libanité de ces fermes. b) La délimitation des frontières entre le Liban et la Syrie, loin des tensions qui aboutissent au sabotage de cette opération, que le Liban et la Syrie doivent achever dans le cadre d’un accord entre eux. c) L’État syrien est appelé à une coopération totale avec l’État libanais en vue de déterminer le sort des prisonniers libanais en Syrie, dans un climat qui ne doit pas être provocant, tendu et négatif, car un tel climat serait de nature à entraver le progrès au niveau de ce dossier. d) L’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays en leur assurant des circonstances favorables qui leur permettent de s’inscrire dans le cadre des institutions au lieu de se limiter aux individus et aux groupes. De la sorte, elles seront plus stables et durables. 9- Les relations libano-palestiniennes Le traitement du dossier palestinien nécessite une approche globale basée sur le respect par les Palestiniens de l’autorité de l’État libanais et de ses lois. D’autre part, il doit être l’occasion de renouveler la solidarité des Libanais avec leur cause et avec le recouvrement de leurs droits. a) Les conditions sociales dans lesquelles vivent les Palestiniens nécessitent une attention particulière. Il faut leur assurer une vie décente, dans le cadre de la coopération bilatérale et du respect de la charte des droits de l’homme. Il faut aussi leur assurer des facilités de déplacement à l’intérieur et hors du Liban. b) Le droit au retour des Palestiniens est une question fondamentale et le refus de l’implantation fait l’unanimité chez les Libanais. On ne peut revenir sur ces principes, quelles que soient les circonstances et sous aucun prétexte. c) Les relations entre l’État libanais et les Palestiniens doivent passer par un cadre institutionnel palestinien unique, qui serait le représentant légal du peuple palestinien au Liban. De la sorte, la coopération entre eux sera plus efficace. d) Le dialogue responsable, sérieux et soutenu entre le gouvernement libanais et les Palestiniens est le moyen de traiter le dossier des armes palestiniennes hors des camps et de réglementer la situation sécuritaire dans les camps, de façon à aboutir à l’établissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais. 10- La protection du Liban et la consolidation de son indépendance et de sa souveraineté La protection du Liban et la consolidation de son indépendance et de sa souveraineté sont une responsabilité et un devoir nationaux, garantis par les conventions internationales et la charte des droits de l’homme, notamment face aux dangers et aux menaces, d’où qu’ils viennent. C’est pourquoi le port des armes n’est pas un objectif en soi, mais un moyen noble et sacré utilisé par un groupe dont le territoire est occupé, au même titre que la résistance politique. Dans ce contexte, les armes du Hezbollah s’inscrivent dans une approche globale avec deux limites : La première est qu’elles doivent avoir des justifications qui font l’unanimité nationale et qui constituent une source de force pour le Liban et les Libanais, et la seconde est la définition des circonstances objectives qui élimineront ces justifications et rendront inutile l’existence de ces armes. Comme Israël occupe les fermes de Chebaa et détient dans ses geôles des résistants libanais, tout en menaçant le Liban, les Libanais doivent donc assumer leurs responsabilités et se partager la mission de défendre leur pays, de consolider sa sécurité et de préserver son indépendance et sa souveraineté en : – libérant les fermes de Chebaa de l’occupation israélienne ; – libérant les détenus libanais dans les geôles israéliennes ; – protégeant le Liban des menaces israéliennes, à travers l’ouverture d’un dialogue national destiné à mettre au point une stratégie de défense sur laquelle s’entendront tous les Libanais et à laquelle ils participeront en se partageant les responsabilités et en en bénéficiant tous.
Appel aux Libanais réfugiés en Israël, dialogue pour les armes du Hezbollah, relations diplomatiques avec la Syrie…
Le document commun entre le Hezbollah et le CPL est formé de cinq pages pleines. Nous en reproduisons de très larges extraits :

1- Le dialogue
Le dialogue national est la seule voie pour trouver des solutions aux crises dans lesquelles se débat le pays. Un dialogue...