2006, année du grand retour de la croissance en Allemagne ? Alors que les signaux conjoncturels positifs se multiplient, le gouvernement devient plus optimiste, mais des économistes craignent un feu de paille qui s’éteigne dès 2007 avec la hausse annoncée de la TVA.
Berlin devrait améliorer son pronostic pour la croissance cette année à entre 1,5 % et 1,8 %, a indiqué hier le ministre de l’Économie, le conservateur Michael Glos, en marge d’une réunion de travail de son parti, la CSU bavaroise. La prévision officielle est pour l’instant de 1,2 %, mais elle sera actualisée le 25 janvier.
Le gouvernement s’engage dans la voie ouverte par les deux instituts de conjoncture les plus écoutés du pays, l’IFO de Munich et le DIW de Berlin. Tous les deux viennent de revoir en hausse leur estimation de progression du produit intérieur brut (PIB) pour cette année à 1,7 %.
« Nous ressentons une reprise de l’économie », a commenté mercredi M. Glos, faisant état de « signaux très positifs en provenance du monde économique ». « La bonne conjoncture internationale commence à rejaillir sur la conjoncture intérieure », a-t-il ajouté.
Effet de l’arrivée au pouvoir il y a bientôt trois mois du nouveau gouvernement de la conservatrice Angela Merkel, ou euphorie à l’approche cet été dans le pays du Mondial de football, le climat conjoncturel n’avait plus été aussi bon depuis longtemps en Allemagne.
Les chiffres des commandes et de la production industrielle ont dépassé les attentes ces derniers mois, et le moral des chefs d’entreprises est au plus haut depuis cinq ans, d’après la livraison de décembre du baromètre de l’institut IFO sur le climat des affaires.
Les exportations devraient continuer de jouer leur rôle traditionnel de moteur de croissance. La Fédération nationale du commerce extérieur et de gros (BGA) s’attend à les voir augmenter de 8 % cette année, après environ 7 % en 2005.
Mais l’espoir semble aussi permis pour la consommation intérieure, talon d’Achille de la première économie de la zone euro. L’institut spécialisé GfK a fait état en décembre d’une propension à consommer des ménages revenue en territoire positif pour la première fois depuis fin 2001.
Un retournement bienvenu pour le commerce de détail, dont les ventes avaient reculé en 2002, 2003 et 2004, et devraient selon les fédérations du secteur avoir plus ou moins stagné en 2005.
Même le marché du travail semble montrer des signes de détente : le chômage vient d’enregistrer sa plus faible progression pour un mois de décembre depuis la réunification, de 75 000 personnes à 4,606 millions, selon les données brutes publiées mardi, qui font référence dans le débat public.
L’Agence pour l’emploi voit du coup une chance de rester cette année en dessous de la barre politiquement sensible des 5 millions.
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