Le sourire du football

Ronaldinho n’est pas le joueur le plus spectaculaire du monde ? Un simple regard sur les performances du joueur du FC Barcelone la semaine dernière devrait convaincre les sceptiques. Le Brésilien a été simplement sublime lors de la victoire 3-0 des Azulgranas au Bernabeu face au Real Madrid, inscrivant deux buts en solo qui ont dégoûté le rival ancestral des Catalans. Quatre jours plus tard, un but sur coup franc et deux passes décisives du prodige de 25 ans ont permis au Barça de battre le Werder Brême 3-1 en Ligue des champions. Ronaldinho est assurément un génie. Il n’est alors guère surprenant que les entraîneurs, les joueurs puis les journalistes de football aient vu cette année en Ronaldinho le meilleur joueur de la planète. Non seulement l’ancien joueur du Paris-Saint-Germain est une individualité rare, mais il pèse comme peu d’autres joueurs sur le jeu de son équipe. Arrivé à Barcelone il y a deux ans en provenance du PSG où il venait de passer deux saisons dans un club peu en adéquation avec son talent, Ronaldinho a rapidement retrouvé le plaisir de jouer. Accueilli par près de 30 000 supporters à son arrivée à Barcelone, le Gaucho a redonné le moral au Barça. La pression qui pesait sur les épaules de cet enfant de la balle était immense. Sans jamais se départir de son sourire juvénile, Ronaldinho a amorcé le retour au premier plan des Azulgranas. Ses feintes balle au pied, ses coups francs et ses passes capables de faire exploser n’importe quelle défense ont permis à Barcelone de terminer deuxième de la Liga après une série de 17 matches sans défaite. Hypnotisant Sa présence au Barça a attiré au Nou Camp des joueurs du calibre de Deco, Henrik Larsson, Samuel Eto’o ou Ludovic Giuly. Un tel mélange de talents a tout de suite donné les résultats espérés. Après un début timide, Ronaldinho a vite retrouvé des couleurs. Cinq minutes d’absence défensive ont coûté au club sa place en quart de finale de la Ligue des champions au profit de Chelsea, mais personne n’a oublié son but à Stamford Bridge. Hypnotisant la défense pourtant très éveillée des Blues d’une samba totalement déhanchée, Ronaldinho marquait d’un pointu peu académique avant même que Petr Cech ne réalise ce qui se passe. Éliminés, les hommes de Frank Rijkaard se remettaient de leur déception en remportant le premier titre de champion du Barça après six ans de disette. Ronaldinho et Eto’o, « pichichi » de la Liga, étaient les héros de la gloire retrouvée du Barça. Sans surprise, le club a rapidement prolongé son contrat de mariage avec le Brésilien jusqu’en 2010. Tandis que ses équipiers prenaient des vacances, Ronaldinho poursuivait sa saison en disputant la Coupe des confédérations. Il fut élu meilleur joueur d’une finale que le Brésil a remportée 4-1 contre l’Argentine. Comme nombre de ses compatriotes footballeurs, il a suivi le traditionnel chemin qui mène des favelas aux terrains de foot. Champion du monde des moins de 17 ans, il a ensuite intégré l’équipe A qu’il a menée à la victoire en Copa America en 1999, marquant six buts en chemin. Membre du groupe champion du monde en 2002, il a inscrit un coup franc spectaculaire lors de la victoire du Brésil 2-1contre l’Angleterre en quart de finale. Il est désormais un titulaire indiscutable chez les Auriverde et tout laisse à croire qu’il partagera le front de l’attaque avec Adriano et Ronaldo lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne.