Crise de l’énergie Le gouvernement examinera ce matin la proposition Hmayed-Siniora

La crise de l’essence sera évidemment la principale question sur laquelle le Conseil des ministres se penchera aujourd’hui. Avec en prime une proposition de règlement préconisée par les ministres de l’Énergie et de l’Eau, et des Finances, Ayoub Hmayed et Fouad Siniora. D’emblée, il semble que le bloc du président de la République s’opposera catégoriquement à ce projet dans la mesure où le ministre Karim Pakradouni avait déjà proclamé mardi son soutien à la position de la CGTL hostile à la barre des 25 000 LL pour le bidon d’essence. Le fils du chef de l’État, le député Émile Émile Lahoud, s’est déclaré lui aussi favorable au mouvement de protestation initié par la centrale syndicale. Il a estimé dans ce cadre que le plafond du bidon de 98 octanes devrait être fixé à moins de 20 000 LL. Mais quelle est au juste la solution préconisée par le tandem Hmayed-Siniora ? Le ministre des Finances a visiblement mis de l’eau dans son vin par rapport à lundi en acceptant d’assumer une majoration du prix de l’essence au-delà du plafond des 25 000 LL à la pompe en sacrifiant une partie du prélèvement fiscal sur le combustible. En revanche, MM. Hmayed et Siniora prévoient de percevoir à nouveau la taxe sur l’essence au cas où le prix du brut venait à baisser à nouveau sur le marché international. Or, c’est là où le bât blesse, car la CGTL insiste à fixer le prix des vingt litres d’essence à 15 000 LL en appelant l’État à cesser de « considérer les taxes sur ce produit comme une source de rentrées faciles pour le Trésor ». Difficile d’aboutir à un compromis dans ces conditions dans la mesure où la centrale syndicale exige tout simplement une refonte du système fiscal dans le pays considéré comme « contraire au principe de la justice sociale ». La crise semble donc vouée à s’exacerber, sauf si la réunion, qui doit se tenir de samedi à lundi prochains à Amsterdam, permettra d’aboutir à une solution au niveau international.