Essence - La CGTL menace de recourir à la grève Des positions antinomiques à prévoir lors de la réunion du cabinet

Le Conseil des ministres débattra jeudi de l’opportunité d’une nouvelle majoration du prix de l’essence, et ce sur base d’une recommandation émise par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, qui propose de fixer à 25 000 LL le prix du bidon de 98 octanes. Dans une lettre adressée hier au secrétariat général du Conseil des ministres, M. Hmayed estime qu’il revient à l’État de subventionner le combustible en question si les prix du pétrole continuent à grimper sur le marché international. Toujours selon lui, le bidon de 95 octanes et celui de 92 octanes ne devraient pas dépasser respectivement les 24 100 LL et les 23 700 LL. Mais le ministre des Finances, Fouad Siniora, ne l’entend pas de cette oreille. Il a indiqué que si le Trésor décide de soutenir l’essence, il devra renoncer aux recettes que lui garantit la taxe sur ce produit. Et de rappeler que de surcroît il n’y a aucune taxe perçue sur le mazout à la douane, et que le gaz n’est pas soumis à la TVA du fait qu’il est à usage domestique. Pour M. Siniora, le seul espoir est que le baril de pétrole revienne à son prix initial, ce qui permettra de fixer de nouveau à 19 ou 20 000 LL le tarif du bidon au Liban. Il a en outre précisé dans une conférence de presse que cette hausse sur le plan international était notamment due aux « tensions politiques dans la région ». Puis, à ceux qui demandent à l’État d’assumer l’augmentation du prix de l’essence, M. Siniora a répondu : « Dans ce cas, les Libanais devront payer la différence avec intérêt, ailleurs. » Étant donné les positions antinomiques des ministres Hmayed et Siniora, il semble d’ores et déjà que les discussions à ce sujet seront très animées jeudi en Conseil des ministres. Sur le front syndical, les choses ont commencé à bouger hier, et le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a affirmé qu’il n’était même pas question d’accepter que le prix de l’essence à la pompe soit fixé à 25 000 LL Au terme d’un entretien avec le ministre de l’Information, Michel Samaha, il a demandé à l’État d’assumer lui-même les augmentations du prix du pétrole sur le marché mondial. M. Ghosn a en outre convoqué le conseil exécutif de la confédération à une réunion qui se tiendra aujourd’hui en prévision d’une mobilisation contre la majoration du tarif de l’essence. Deux options seront évoquées au cours de cette réunion : un sit-in devant le siège du Conseil des ministres ou une grève en bonne et due forme.