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Actualités - OPINION

Quand un ponte du droit meurt...

Nous avons reçu de M. Jean-Paul Moubarak, étudiant en droit à l’Usek, l’hommage suivant à la mémoire de Pierre Couvrat qu’il aurait aimé avoir comme professeur de droit : Il est rare qu’un élève rende un hommage à un professeur qu’il n’a pas eu. Pourtant, j’ai estimé nécessaire que je m’exprime au nom de tous ceux et celles qui ont eu l’honneur de vous connaître par l’intermédiaire de votre profession. M. Pierre Couvrat, vous nous avez accordé, par votre présence, qui ne fut – hélas – que brève parmi nous, l’essence de votre science. En effet, et selon ce que j’ai pu déduire des dires de mes amis auxquels vous avez dispensé des cours en DEA, vous les avez imprégnés de l’âme du droit pénal, de cette science juridique pointilleuse dont on ne peut, actuellement, se passer. Il est vrai que, sans le droit pénal, beaucoup de criminels et d’escrocs auraient été libres d’agir à leur gré et en toute impunité. Au fil des siècles, cette science juridique s’est développée pour devenir une science à part entière. Et toute science a besoin de conscience. Ne dit-on pas « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ? Et c’est de cet esprit consciencieux que vous aviez dont je veux parler et de toute cette humanité que vous nous avez révélée durant les cours et durant la maigre connaissance que nous avons eue de vous. Comme affirmait Proudhon, il serait louable de vous dire : « La justice est humaine, toute humaine, rien qu’humaine; c’est lui faire tort que de la ramener, de près ou de loin, directement ou indirectement, à un principe antérieur à l’humanité.» L’humanité dont vous n’avez guère manqué face à vos étudiants et la justice qui était votre emblème pourraient être les deux meilleurs mots pour vous décrire. Maintenant, M. Couvrat, je dois admettre que mes amis qui ont eu la chance de vous connaître sont imprégnés de votre savoir. Non seulement par les connaissances au niveau purement formel du terme, mais aussi par votre humanité et votre approche, probablement, inégalable de la mentalité estudiantine libanaise. En effet, cette mentalité, avant la mise en place du DEA de droit privé né du partenariat entre la faculté de droit de Kaslik et celle de Poitiers, vous était complètement inconnue. Vous êtes venu en tant que professeur étranger, missionnaire de bon sens, et vous êtes devenu un ami, voire un père spirituel pour tous ceux qui ont voulu s’approfondir en droit pénal. Je me rappelle encore les paroles élogieuses que l’on me disait à votre égard et je me disais : serais-je face à un tribun que je n’aurais pas le plaisir de connaître ? Votre humanité nous a tous séduits, votre sensibilité et votre gentillesse nous ont charmés. Les étudiants, paraît-il, buvaient vos paroles et aimaient vous écouter. Vous avez fait d’une matière ardue un outil malléable et accessible à tout étudiant dont le seul titre de la matière aurait effrayé. Empreint d’un esprit de justice, vous avez tenté – et sans doute réussi – à nous l’insuffler, même indirectement. Cette justice qui vous était chère, prônée par Lombroso en tant que criminologue averti, était, probablement, la clé de la résolution de plusieurs conflits, même si parfois, comme on a tendance à le dire et à le répéter, elle est injuste; ou juste si on en fait une bonne application, car l’injustice n’est vue que par ceux qu’elle a lésés par un jugement défavorable. Personne n’est jamais content de ce qu’il a. Et pourtant, M. Couvrat, la vérité est bien présente. Le fût de la justice que vous avez fait boire à vos étudiants a donné ses résultats. Vos élèves, pour la plupart, sont sortis de vos cours incollables en droit pénal. Vos efforts ont porté leurs fruits. Finalement, que dire de vous ? Un ponte, que dis-je ? Un éminent juriste s’éteint d’une manière prématurée. En quelques mots, cet hommage pourrait être réduit à: cher M. Pierre Couvrat, nous vous regretterons ! Jean-Paul MOUBARAK, étudiant en droit à l’Usek
Nous avons reçu de M. Jean-Paul Moubarak, étudiant en droit à l’Usek, l’hommage suivant à la mémoire de Pierre Couvrat qu’il aurait aimé avoir comme professeur de droit :
Il est rare qu’un élève rende un hommage à un professeur qu’il n’a pas eu. Pourtant, j’ai estimé nécessaire que je m’exprime au nom de tous ceux et celles qui ont eu l’honneur de vous connaître...