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Actualités - CHRONOLOGIE

LETTRES OUVERTES DE DEUX TÉNORS POLITIQUES AU PRÉSIDENT SYRIEN BACHAR EL-ASSAD

Husseini : « Aidez les Libanais à pouvoir exprimer leur volonté » C’est une lettre ouverte qui part du cœur mais qui, avec beaucoup de subtilité, remet certains points sur les « i » et demande directement au président syrien Bachar el-Assad d’« assumer ses responsabilités à l’égard du Liban ». L’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, a sciemment adressé ce message au président syrien à la veille de l’élaboration de la loi électorale, pour lui demander, grâce à l’influence considérable dont il dispose au Liban, de créer un climat favorable à un dialogue interne qui permettrait l’adoption d’une loi « normale », alors que toutes les autres, depuis la fin de la guerre, sont des lois d’exception, qui muliplient les cas particuliers. Une loi « normale », selon l’expression de Husseini, permettrait donc la reconstruction des institutions libanaises, conformément à la Constitution, permettant ainsi à l’État syrien d’avoir un véritable allié, qui ne devrait être que l’État libanais, jusqu’à présent pratiquement inexistant. Pour l’ancien président de la Chambre, il ne s’agit pas seulement pour la Syrie d’accomplir son devoir à l’égard du Liban, mais aussi de pouvoir affronter les défis actuels. Voici de larges extraits de la lettre ouverte de M. Husseini : « Je vous adresse cette lettre ouverte, en tant que simple citoyen, pour de multiples raisons, mais la plus importante réside dans ma conviction que les relations libano-syriennes doivent être préservées. » « Monsieur le Président, vous savez que pour les Libanais la nouvelle loi électorale intervient à un moment historique, car elle pourrait jeter les bases concrètes de la formule de coexistence. Et tous, qu’ils soient d’accord ou non avec la présence et le rôle de la Syrie au Liban, estiment que la contribution de la Syrie dans l’élaboration de cette loi est prépondérante. Personnellement, je demande à la Syrie d’assumer ses responsabilités à l’égard du Liban, puisqu’elle a toujours promis de lui fournir toute l’aide nécessaire. Si l’État libanais était à la hauteur de sa tâche, une telle demande n’aurait aucune raison d’être. Mais la seule voie pour permettre aux institutions étatiques d’être efficaces est l’adoption d’une loi qui permette l’expression de la volonté des Libanais. Et l’État syrien a les moyens d’apporter son aide dans ce domaine. Je vous demande donc d’intervenir dans les affaires libanaises internes, mais pour aider les institutions étatiques à se reconstruire, conformément aux dispositions de la Constitution. » Husseini évoque ensuite les alliés de la Syrie au Liban, affirmant qu’il ne se permet pas de se qualifier comme tel car un État ne peut avoir d’autre allié qu’un autre État. « Mais pour que l’État libanais soit l’allié de la Syrie, celle-ci doit répondre aux attentes des Libanais, sinon ses relations resteront limitées à des individus ou à des groupes. Même si cela peut paraître idéaliste, on peut se demander pourquoi tous les politiciens libanais, anti et prosyriens, réclament de meilleures relations entre Damas et le Liban, si tous ne sont pas unanimes sur ce point. » Husseini demande enfin au président syrien d’aider le gouvernement libanais à prendre les décisions suivantes : « La formation d’une commission nationale, formée de tous les courants politiques, de tous ceux qui travaillent dans la chose publique sans exception, afin de dialoguer pour aboutir à des idées qui serviraient de moteur au gouvernement dans l’élaboration d’une loi électorale, conforme au document d’entente nationale. » « C’est un moment constitutif, qui fera date dans notre histoire. C’est le devoir libanais de la Syrie, mais c’est aussi une occasion arabe pour faire face aux défis. » Hoss : Se redéployer dans la Békaa et cesser les ingérences des SR Dans une lettre ouverte adressée au président syrien, Bachar el-Assad, « dans l’intérêt du Liban et dans l’intérêt de la Syrie », l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss, a demandé hier le redéploiement des forces syriennes conformément à l’accord de Taëf et appelé à l’arrêt total des ingérences des services de renseignements militaires de Damas dans les affaires libanaises. Et insistant sur les nécessaires retrouvailles entre les Libanais autour d’un mécanisme visant à redynamiser la praxis démocratique – à commencer par une loi électorale saine –, Sélim Hoss a estimé qu’il était inadmissible que le fait de demander un changement de gouvernement, la libération d’un détenu ou le retour d’exil d’un banni entrave le bon cheminement de l’unité nationale. «Si la Syrie d’Assad avait fait comme l’Égypte de Sadate ou la Jordanie de Hussein en signant séparément la paix avec l’ennemi sioniste, il n’y aurait pas eu de résistance palestinienne, pas de cause sacrée avec Jérusalem... La Syrie d’Assad continue aujourd’hui d’être le fer de lance du refus arabe d’abdiquer face aux pressions monstrueuses qui s’exercent des quatre coins de la planète », a d’abord souligné l’ancien Premier ministre. Soutenant que si la Syrie a aujourd’hui un poids plus important que ce qui aurait dû être naturellement, c’est, entre autres, grâce à sa présence au Liban, Sélim Hoss s’est ensuite interrogé sur la réalité du rôle de la Syrie. « Il y a deux visages à la présence syrienne au Liban. L’un a pour souci de préserver les relations fraternelles entre les deux pays ; il lui a permis de ne pas capituler face aux pressions exercées contre elle par le sionisme et les grandes puissances. L’autre, lié à ses ingérences dans les affaires libanaises, est aujourd’hui la cible de critiques et de dénonciations d’une partie des Libanais dont le nombre ne cesse de grandir, et qui trouve écho auprès de puissances étrangères ainsi que l’a illustré la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu », a écrit Sélim Hoss à Bachar el-Assad. Pour l’ancien locataire du Sérail, tous les problèmes auraient été réglés si la praxis démocratique avait été juste et saine. « La démocratie est un système, une culture ; elle va de pair avec une bonne représentativité populaire, avec la présence d’un véritable mécanisme d’interpellation et de demande de comptes – et tout cela est toujours inexistant au Liban... », a-t-il déploré. Pour lui, la seule façon d’aller vers l’unité nationale, de la blinder, c’est de combler les lacunes. C’est-à-dire « d’achever le redéploiement dans la Békaa, d’arrêter les ingérences des SR militaires de Damas dans ce qui ne les regarde absolument pas, se mettre franchement d’accord sur ce redéploiement, sur le volume de la présence armée syrienne et sur sa durée, sur la nature des relations entre ces forces armées et les autorités libanaises... » Sélim Hoss estime que tous ces thèmes sont liés « au cœur » de l’unité nationale des Libanais. « Ce n’est pas grave si nous, libanais, ne sommes pas d’accord sur les autres points. Le pluralisme, la multitude d’opinions, de positions, de croyances sont tout à fait naturels au sein d’une démcoratie. Et j’irais même plus loin : tout autre dossier, toute autre question devrait passer en second lieu : la priorité, c’est l’unité nationale », a conclu Sélim Hoss.
Husseini : « Aidez les Libanais
à pouvoir exprimer leur volonté »

C’est une lettre ouverte qui part du cœur mais qui, avec beaucoup de subtilité, remet certains points sur les « i » et demande directement au président syrien Bachar el-Assad d’« assumer ses responsabilités à l’égard du Liban ». L’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, a sciemment...