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Actualités - CHRONOLOGIE

RENCONTRE Bassam Kahwagi opte pour une formule différente Les éditions Alarm: l’outil entre le public et l’artiste d’aujourd’hui (photo)

Les locaux des éditions Alarm, hébergées par un bureau d’architectes, sont aussi clairs et tournés vers un avenir nouveau – le centre-ville en pleine rénovation – que la politique éditoriale choisie et voulue de longue date par leur fondateur, Bassam Kahwagi. «Les éditions Alarm sont le résultat de dix ans d’expérience dans le graphisme, et plus spécifiquement celui du livre, avec la mise en page de presque toutes les parutions des Presses de l’Université Saint-Joseph (PSUJ), explique ce dernier. Et elles bénéficient aussi de vingt ans de parcours dans le monde de l’art, en tant qu’artiste. Et puis, quand on ne trouve pas ce qu’on veut sur les étalages, on le fabrique.» Autant le dire tout de suite, Bassam Kahwagi fait partie du bastion de ceux qui se battent, envers et contre tout, pour que l’art, parent miséreux de l’État, se fasse une toute petite place au soleil. Mais pas n’importe quel art. «Ce dont j’ai envie, c’est de parler des gens qui travaillent aujourd’hui. Où sont les artistes? Comment et pourquoi travaillent-ils de cette manière? Ce sont des questions d’amateur d’art qui attend des réponses. Voilà ce qui m’intéresse.» C’est dans cette optique qu’il propose des livres d’art «plus modestes», dont la première réalisation a été L’autre et le temps, de Lamia Joreige, présentée lors du Salon du livre francophone de novembre dernier. «Ce premier pas a été réalisé en montrant le mieux possible les intentions éditoriales: un livre techniquement de qualité, confectionné en partage avec l’artiste. Cette collaboration aboutira à une dynamique qui se dirigera également vers lui.» Pour l’éditeur, une chose est sûre: «Si l’on montre la progression d’un parcours artistique, l’artiste, forcément, va progresser.» «Livres de conversation» Bassam Kahwagi, après des années d’expérience en tant qu’artiste lui-même, sait de quoi il parle. «Comment l’art peut-il être montré sans un véhicule? Sans musée, avec pour seuls relais les galeries d’art, les artistes sont soit confinés dans leur atelier, soit forcés de publier à compte d’auteur. » Les éditions Alarm n’ont d’autre ambition que de «créer un outil» capable de pallier un tant soit peu le vide abyssal entre la production artistique contemporaine locale et le public. «Je ne me préoccupe pas du jugement de la postérité ou du nombre d’années de travail, ajoute-t-il sans ambages. Il s’agit avant tout de montrer les œuvres et leurs créateurs. Dans vingt ans, l’on se chargera de faire le tri et de retenir ce qu’il faut en retenir.» Et d’ajouter qu’il faut «élargir le cercle de l’art», pour en finir avec cette étrange proportion de «150 artistes pour une quarantaine d’amateurs». Contre son inquiétude pour le créateur oublié dans une situation «dramatique», il publie donc des «livres de conversation». «Actuellement, on ne parle pas d’œuvre, on parle de survie», commente-t-il. Cette toute nouvelle maison d’édition accueille donc les artistes issus de la peinture, de la sculpture mais aussi de la vidéo, comme Lamia Joreige, sans oublier la photographie et le livre pour enfants sous la forme de guide de loisirs. «Nous voudrions faire un long trajet avec les artistes, conclut Bassam Kahwagi. Les publier maintenant, mais aussi dans quelques années, pour témoigner du chemin qu’ils ont accompli.»
Les locaux des éditions Alarm, hébergées par un bureau d’architectes, sont aussi clairs et tournés vers un avenir nouveau – le centre-ville en pleine rénovation – que la politique éditoriale choisie et voulue de longue date par leur fondateur, Bassam Kahwagi. «Les éditions Alarm sont le résultat de dix ans d’expérience dans le graphisme, et plus spécifiquement celui...