Santé Double crise en gestation : médicaments et hôpitaux

Une double crise dans le secteur de la santé publique risque d’éclater dans les prochains jours. Le contentieux qui continue à opposer les propriétaires d’hôpitaux privés aux tiers payants publics fera l’objet d’une conférence de presse au cours de laquelle le président du syndicat, Sleiman Haroun, exposera aujourd’hui les démarches à suivre pour faire face aux difficultés qu’affronte le secteur, sachant que les deux parties ne sont toujours pas parvenues à un compromis. Parallèlement, le dossier du médicament risque de susciter des remous après les déclarations du ministre de la Santé, Mohammed Khalifé, qui a annoncé que son ministère envisage « un projet pour baisser le prix du médicament, estimé le plus cher au monde d’après les rapports de la Banque mondiale et des experts du domaine ». « Le système de tarification du médicament adopté au Liban est très ancien, a souligné le Dr Khalifé à L’Orient-Le Jour. Il ne peut plus continuer à être appliqué avec tous les changements survenus sur la scène mondiale, sachant que les systèmes de tarification ont été révisés à la baisse dans le monde entier, sauf au Liban. Cela ne signifie toutefois pas que la réduction des prix se fera au détriment de la qualité. Au contraire, nous continuerons à assurer aux Libanais le meilleur médicament mais à un prix plus abordable. » Et si les importateurs refusent de collaborer ? « Jusque-là les discussions avec eux vont bon train, répond-il. Et s’ils refusent de coopérer, le ministre a des prérogatives qui lui permettent d’amender les décrets. » Le Dr Khalifé, qui avait effectué une tournée dans des hôpitaux au Liban-Sud, a souligné que « certains entreprennent des manœuvres préventives pour faire échouer le projet, alors que d’autres ont justifié cela afin d’introduire le médicament syrien au pays ». « Nous avons gelé les négociations relatives à ce dernier point pour barrer la route aux pêcheurs en eau trouble », a-t-il affirmé.