Le patriarche maronite a reçu les avocats FL et les mères des détenus libanais en Syrie Sfeir : « Le Liban est en prison depuis trente ans »

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a dénoncé hier à Bkerké « le fait de sacrifier des citoyens au profit de la sécurité », alors que « la sécurité doit justement préserver la dignité des citoyens ». Mgr Sfeir, qui a tenu ces propos lors de la messe du dimanche, a essentiellement abordé dans son homélie les questions du travail et du chômage, avant de conclure : « Prions pour que la situation au Liban ne dégénère pas. » Le patriarche a ensuite reçu une délégation des avocats des Forces libanaises, présidée par Samir Zaghrini, venue évoquer avec lui la situation du leader FL, Samir Geagea, détenu en prison. M. Zaghrini a déclaré au cours de l’entrevue : « N’oublions pas que Samir Geagea, qui a défendu l’accord de Taëf (...), a été la victime de l’application de cet accord », avant d’ajouter, s’adressant au patriarche : « Nous mettons entre vos mains l’affaire Geagea. » Mgr Sfeir a répondu en remerciant les avocats « d’être venus à Bkerké à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme », ajoutant : « Nous vous soutenons dans vos demandes. » « Si Samir Geagea est en prison depuis dix ans, le Liban l’est également depuis environ trente ans », a-t-il conclu. Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu une délégation des mères des détenus dans les prisons syriennes, qui l’ont exhorté à intervenir auprès des instances internationales. De son côté, Mgr Sfeir a déclaré : « L’affaire des prisonniers est essentielle, et nous l’avons évoquée à plusieurs reprises. Malheureusement, nos efforts et les efforts de ceux qui ont travaillé dans le même sens n’ont jamais abouti. Nous espérons que cette affaire trouvera une issue et que les responsables s’adresseront en toute franchise aux familles des détenus » pour les informer de la situation de leurs enfants, a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Les dossiers en suspens concernent malheureusement tous les Libanais. Vous savez que plusieurs événements ont eu lieu dernièrement sans que la justice n’apporte un quelconque éclaircissement. » « Il est désolant que nous ne sachions pas qui agresse les personnalités et les détenus chez nous. Qu’elles soient du commun des mortels ou qu’elles soient connues, ces personnes ont droit à la vie », a affirmé le cardinal Sfeir.