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ATTENTAT CONTRE Hamadé - Le mort de Rachaya est décédé d’une crise cardiaque, selon les enquêteurs Le parquet menace de poursuivre les auteurs des rumeurs et des fausses informations

Après la tempête provoquée samedi par les déclarations du député Marwan Hamadé, dans lesquelles il dénonçait «l’escamotage» de l’enquête sur l’attentat qui l’avait visé le 1er octobre dernier, et les informations publiées par le quotidien «as-Safir» sur l’éventuelle disparition d’une vidéocassette de l’attentat filmée par les caméras de l’International College, la tendance actuelle est de laisser la justice suivre son cours. D’ailleurs, pour éviter que l’affaire ne prenne une ampleur démesurée et ne discrédite l’enquête judiciaire en mettant en cause l’action de la police judiciaire, le directeur général de la Sûreté générale, M. Jamil el-Sayyed, est entré en contact avec la procureur générale par intérim, Mme Rabiha Ammache Kaddoura, pour lui demander d’ouvrir une enquête sur l’article publié sur le sujet par le quotidien précité. Mme Ammache Kaddoura a demandé une note écrite en ce sens pour ouvrir une enquête. Ce qui fut fait dans l’heure qui a suivi, la Sûreté générale considérant que les informations publiées dans la presse sont trop importantes pour ne pas mériter qu’on s’y arrête. Soit elles sont vraies, estime la Sûreté et cela devrait être prouvé, soit elles ne le sont pas et il faut aussi que l’opinion publique le sache. Mais il n’est pas permis, toujours selon la Sûreté, surtout dans le climat actuel, de lancer des accusations aussi graves sans qu’elles ne soient vérifiées. De son côté, Mme Rabiha Ammache Kaddoura a aussitôt déféré la note de M. Sayyed au juge d’instruction militaire, M. Samih Hajj, qui a immédiatement entamé ses investigations. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le juge a insisté sur la nécessité de garder l’enquête secrète, refusant de donner la moindre indication sur le sujet, qu’il s’agisse des témoins qu’il prévoit d’entendre aujourd’hui ou dans les jours qui viennent ou de la vérification de certains éléments. Le dossier entre les mains de la justice militaire En tout état de cause, la procureur générale de la République par intérim a donc envoyé une note au juge d’instruction militaire M. Samih Hajj, dans laquelle elle lui demande de procéder à la vérification des informations publiées dans as-Safir, notamment en ce qui concerne le film tourné par les caméras de l’International College, qui, selon le journal, montrerait distinctement le visage du chauffeur de la voiture piégée et la plaque d’immatriculation de cette voiture. Toujours selon le journal, les traits du chauffeur de la voiture correspondraient à ceux de l’homme trouvé mort dans la région de Rachaya trois jours après l’attentat et qui, contrairement à ce qui aurait été dit à l’époque, aurait été tué par strangulation. Dans sa note au juge d’instruction militaire, Mme Ammache Kaddoura rappelle qu’il est nécessaire d’ouvrir une enquête sur de telles informations de presse. Au cas où elles s’avèrent erronées, le ministère public se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires contre ceux qui les ont diffusées. Car s’il apparaît qu’il y a eu invention ou diffusion de fausses informations destinées à orienter l’enquête sur une fausse piste, le parquet devra appliquer les lois en vigueur. Le ton est ainsi donné et le principal souci de Mme Ammache Kaddoura est de permettre à la justice de suivre son cours, loin des pressions et des polémiques. De même, la procureur a joint à la lettre dans laquelle elle a déféré la note de la Sûreté générale au juge d’instruction militaire, le rapport établi sur le mort de Rachaya. Selon ce texte officiel, dont la date n’est pas précisée, l’unité de gendarmerie de Rachaya a trouvé le cadavre d’un homme dans une mare dans la région de Rachaya, le 4 octobre dernier. Elle a aussitôt mené ses investigations, sous la direction de l’avocat général de la Békaa, le juge Omar Hamzé. Il est apparu que le cadavre trouvé dans les bois entourant le village de Aïn Ata appartient à Mouhannad Ali Mamnoun, né en Syrie en 1976. Une commission de médecins légistes, formée des Drs Raymond Khazzaka et Tony Skaff, a examiné la dépouille et, après avoir estimé que le décès remonte à la veille, elle a prélevé des tissus du visage, du cou, du poumon gauche et du cœur, pour pouvoir en déterminer la cause avec précision. Les prélèvements ont été envoyés au laboratoire de l’Hôpital libano-français de Zahlé. Les résultats des analyses ont montré que la mort de Mouhannad Ali Mamnoun est naturelle, provoquée par un arrêt cardiaque subit. L’autopsie du corps n’a montré aucun acte de violence ayant pu provoquer la mort, ni la moindre contusion ou blessure. Ce qui prouve que le défunt n’a pas été tué, mais a été victime d’un accident cardiaque. Sur ces conclusions, l’enquête a été clôturée et l’affaire classée... Et la dépouille a été remise aux proches du défunt. Par conséquent, selon l’enquête officielle, le cadavre trouvé dans la région de Rachaya n’aurait rien de commun avec l’homme figurant dans la vidéocassette de l’International College. Une partie de la thèse développée dans le quotidien local serait donc fausse, selon les enquêteurs, même si le journal a apporté dans son édition d’hier de nouveaux détails accréditant sa théorie.

Après la tempête provoquée samedi par les déclarations du député Marwan Hamadé, dans lesquelles il dénonçait «l’escamotage» de l’enquête sur l’attentat qui l’avait visé le 1er octobre dernier, et les informations publiées par le quotidien «as-Safir» sur l’éventuelle disparition d’une vidéocassette de l’attentat filmée par les caméras de...