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Actualités - OPINION

Problèmes publics - Les organismes économiques veulent encourager le gouvernement L’électricité largement en tête des soucis de l’heure

Les organismes économiques, voulant encourager le gouvernement, se disent satisfaits de ses déclarations d’intention. Au cours d’une rencontre, le président Omar Karamé et le ministre des Finances, Élias Saba, leur ont assuré que les chiffres prévisionnels du budget 2005, établis sur des bases d’austérité relative par Fouad Siniora, ne seraient pas révisés à la hausse. Donc, il n’y aurait pas davantage de dépenses somptuaires ou improductives. Ni de bond en avant dans le mouvement ascendant de la dette publique. Karamé a indiqué s’être engagé auprès de la délégation de la Banque mondiale et du FMI, qui lui a rendu récemment visite, à freiner le gaspillage, à serrer la ceinture, à respecter les limites budgétaires fixées par Siniora. Pour tenter d’alléger la dette publique et son service (paiement des intérêts), qui pompent toutes les ressources du Trésor, et au-delà. Dès lors, c’est sur base des vues de Siniora qu’Élias Saba concocte la deuxième mouture du projet de budget 2005. Mais des sources loyalistes indiquent que le ministre en place compte retoucher les points relatifs aux réformes administratives proposées par Siniora à des fins financières. Ce qui laisse supposer que les Trente ne vont pas supprimer, comme le voulait Siniora, des organismes dispendieux comme la Caisse des déplacés ou le Conseil du Sud. La procédure va être accélérée car le gouvernement ne souhaite pas gérer en base de la règle du douzième provisoire. Cependant, le nœud reste l’électricité. Car elle pèse assez lourd en termes de dette publique. Les rentrées de l’office ne peuvent couvrir ses frais, avec un baril d’essence à plus de 50 dollars. Le déficit annuel de l’EDL dépasse les 300 millions de dollars. Il faut le combler, pour que le courant puisse continuer à passer en direction du consommateur. Si l’on veut franchir le cap de la fin novembre, date d’épuisement du mince stock de carburants disponible, il faut assurer à l’EDL quelque 150 milliards de livres libanaises, soit 100 millions de dollars. Sans quoi les turbines s’arrêteraient, faute de fuel. Or les institutions, les organismes de l’État, doivent eux-mêmes à l’EDL une ardoise de 200 millions de dollars, pas moins ! Siniora, soucieux d’astiquer ses comptes, ne voulait pas reconnaître cette réalité. Et il freinait des quatre fers quand on lui parlait d’accorder une avance du Trésor à l’Électricité du Liban. Il n’y a pas que l’État. Il y a aussi l’État dans l’État. C’est-à-dire les camps palestiniens protégés par l’extraterritorialité. Ils ne paient pas non plus leur note d’électricité. Et refusent d’installer un compteur collectif à leurs entrées respectives, comme l’a demandé l’office. Ou encore de verser une somme forfaitaire pour leur consommation. Cependant l’EDL, grâce aux efforts de ses cadres, dont Kamal Hayeck, a pu beaucoup éliminer de branchements illicites et améliorer la perception, en réduisant considérablement le nombre de quittances impayées. Cela reste toutefois largement insuffisant avec la flambée des prix de carburant, tandis que le tarif du kilowatt reste inchangé. Dans le même cadre, faire venir de l’électricité de Syrie, comme l’envisage Karamé, n’allégerait pas le problème. Car dans le pays voisin, le prix du kilowatt, qu’il faudra quand même payer, est plus élevé. De plus, attention délicate, la Syrie exige d’être payée d’avance et ne fait pas crédit ou échelonnement. Il faut néanmoins signaler que lors d’une conversation téléphonique, le président Assad a promis au président Karamé d’examiner la question. D’où une prochaine réunion probable de responsables techniques des deux pays. Karamé souligne devant ses visiteurs qu’il faut envisager la privatisation, après réorganisation et fractionnement du secteur. La distribution et la perception seraient privatisées, mais pas la distribution. Des milieux bancaires suggèrent que l’on s’en remette à des sociétés concessionnaires, comme à Zahlé, à Kadicha ou à Jbeil. Ces opérateurs seraient cotés en Bourse et leur mandat serait de 15 ans. De son côté, le ministre de l’Énergie, Maurice Sehnaoui, prépare comme on sait une étude complète et doit l’évoquer demain jeudi en Conseil des ministres. Il s’efforce par ailleurs de régler le problème du mazout, sur base d’un soutien étatique, du moins en hiver. Ces dossiers poussent le gouvernement à tenter d’obtenir l’aide, via des accords déterminés, avec des pays pouvant fournir du carburant à prix privilégié. Car la hausse du prix de l’essence et des dérivés du pétrole risque d’entraîner une hausse de la cherté. Philippe ABI-AKL
Les organismes économiques, voulant encourager le gouvernement, se disent satisfaits de ses déclarations d’intention. Au cours d’une rencontre, le président Omar Karamé et le ministre des Finances, Élias Saba, leur ont assuré que les chiffres prévisionnels du budget 2005, établis sur des bases d’austérité relative par Fouad Siniora, ne seraient pas révisés à la...