Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

Les émigrés nous écrivent

Souvenirs d’un séjour au Liban Je remercie L’Orient-Le Jour de me permettre de m’exprimer et de vider un peu mon cœur après un récent séjour écœurant dans mon pays natal, que j’ai quitté il y a 25 ans. J’ai été dégoûté par la saleté qui règne partout, surtout en dehors des villes, dans les campagnes, sur la quasi-totalité des sites archéologiques du pays. Les rivières et cours d’eau que l’on appelle ici des « fleuves » sont de véritables dépotoirs ; les plages, ou ce qui en reste, sont dégoûtantes. Et la fameuse citadelle de Byblos est un véritable dépotoir. De la saleté à l’intérieur des temples de Baalbeck, à l’intérieur de la grotte de Jeïta, sur la totalité de toutes les routes du pays, je dis bien toutes les routes. Le fameux Berdaouni de Zahlé, une ville dont je suis originaire, ressemble à une décharge d’ordures plutôt qu’à une rivière. Les plus belles demeures du pays, architecture unique au monde, sont souvent délaissées, comme en témoigne l’ancien magnifique Hôtel d’Amérique de Zahlé. J’admets quand même que des efforts ont été faits dans la restauration de nombre de sites. Mais la saleté demeure omniprésente. Voici ce que je propose à nos dirigeants : plutôt que d’inaugurer des pseudomusées, vous ferez mieux de nettoyer et d’entretenir les sites archéologiques (par exemple celui de Tyr, qui est dans un état de misère terrible, alors qu’il est inscrit au patrimoine de l’Unesco). Tout de même, ne pourrait-on pas former une brigade de répression de la saleté qui puisse sévir dans tout le pays (amendes fortes ou prison, et au bout d’un an ?). Reboiser tout le pays et non planter quelques arbres ici et là devant les demeures de quelques notables. Enfin la circulation automobile : cette police me paraît bien plus inefficace que celle de Gaza, mais eux au moins ont une excuse. Je réinsiste pour une grande brigade de répression de la saleté, c’est une urgence. Un point positif quand même pour mettre un peu de baume dans le cœur de ceux que j’ai pu blesser : le Mir Amine de Beiteddine est un des plus beaux palaces que j’ai pu visiter dans ma vie Dr Moïse BÉCHARA Paris L’Onu et ses vœux pieux Je me demande quel sera le côté pratique de la demande du Conseil de Sécurité. Car, comment appliquer cette résolution ? Comment forcer les Syriens à partir ou les convaincre de le faire ? Une fois les Syriens partis, qui va désarmer les camps et le Hezbollah, et à quel prix en vies humaines, en massacres et en destructions ? Qui va tenir tête aux intégristes salafistes dont vous avez sûrement entendu parler ? Quelle démocratie aurons-nous et quelles garanties aux minorités, alors que Taëf a distribué les pouvoirs du chef de l’État entre les trois présidences et les ministres ? Je crains que cela ne s’appelle tomber de Charybde en Scylla. Aurons-nous maintenant le chaos ? Au lieu de vœux pieux, le Conseil ferait bien de répondre pratiquement à toutes ces questions, en décidant quelles forces vont être capables de remplacer les forces syriennes dans les conditions sécuritaires actuelles, en trouvant une solution équitable au problèmes des réfugiés palestiniens et en aidant les Libanais à se doter d’une Constitution démocratique viable, garantissant les droits et les libertés des minorités. Je ne crois pas qu’il soit prêt. C’est pour cela que cette résolution me semble être un vœu pieux. J’ai l’impression qu’Américains et Syriens se sont mis d’accord et cette résolution a renvoyé son application aux calendes grecques. Roger AKL Paris Les surprises du feuilleton politique C’est avec grand intérêt que je suis le feuilleton politique de la scène libano-syrienne (dont le registre tragi-comique est devenu une constante) en lisant vos articles que je trouve fort judicieux. Tous les matins, je me gausse d’avance à l’idée de ce que je vais découvrir au fil de la lecture des titres si riches en rebondissements et en suspense, que je suis curieuse d’en connaître la suite. Croyez-moi, notre feuilleton national n’a rien à envier aux feuilletons mexicains ! La surprise nous attend au détour de chaque page, de chaque ligne, de chaque mot, notamment lorsqu’on lit les dialogues de nos acteurs politiques. Et l’on se demande si c’est intentionnellement caricatural ou si c’est du vrai… Toujours est-il que je ne regrette pas d’être loin de la scène car je suppose que, de près, on doit bien grincer des dents. Alice DJERMAKIAN Dubaï piège féodal Le confessionnalisme politique est à la base de la corruption des mœurs politiques au Liban. En effet, dès l’instant ou il s’agit de trouver une personne pour un poste déterminé et que l’on regarde en direction des membres d’une certaine communauté pour la trouver, on a déjà admis « le principe du marchandage », « le principe du passons-nous l’écuelle à chacun son tour », bref le piège féodal dans toute ses dimensions et effets. Pis encore, lorsque les chrétiens, toutes communautés confondues, réclament que les maronites renoncent au système confessionnaliste, du moins dans une première étape, en considérant tous les chrétiens comme une seule communauté, les hommes politiques maronites prétendent que cela est impossible car les musulmans en feront de même. Il est temps que les chrétiens balayent devant leur porte et réclament de leurs frères maronites une égalité de droit. Le laïcisme politique n’est pas une fatalité au niveau des trois présidences et de tous les postes publics. Pour ceux qui craignent d’être écrasés par la majorité, adoptons la formule du Sénat, dont l’objet serait de prendre en charge les questions fondamentales concernant le droit des familles, de l’éducation et de la souveraineté nationale, qui serait élu sur base de la parité confessionnelle. Pierre NAAYEM Paris Au nom des 49 % d’Américains Je vous écris pour vous signaler qu’il y a une grande partie de la population américaine qui se sent déçue à cause des résultats de l’élection présidentielle. Nous, les 49 pour cent qui ont voté pour M. John Kerry, ne sommes pas du tout d’accord avec la guerre en Irak et avec la manière dont sont conduites les affaires au Moyen-Orient. Nous avons voulu changer le régime ici, pour nous ainsi que pour le monde entier, parce que nous reconnaissons l’importance des Étas-Unis dans le monde. Nous voulons assurer nos amis dans le monde arabe que vous avez des amis en Amérique, même s’ils ne représentent pas la majorité en ce moment. Sachez que, en dépit de tout, nous allons continuer dans notre lutte contre les actions injustifiées de l’Administration présente. Doris GRAY USA

Souvenirs d’un séjour au Liban
Je remercie L’Orient-Le Jour de me permettre de m’exprimer et de vider un peu mon cœur après un récent séjour écœurant dans mon pays natal, que j’ai quitté il y a 25 ans. J’ai été dégoûté par la saleté qui règne partout, surtout en dehors des villes, dans les campagnes, sur la quasi-totalité des sites archéologiques du pays....