réflexion Le rôle et la vocation des chrétiens du Moyen-Orient

Par Jean Oghassabian, député À l’occasion de la récente publication d’un ouvrage du catholicos Aram Ier, Christian Witness at the Crossroads in the Middle East, le député Jean Oghassabian nous fait parvenir une réflexion sur cet ouvrage dont nous publions des extraits significatifs : « Grand penseur et chef spirituel authentique, le catholicos Aram Ier croit au Moyen-Orient. Dans sa description des éléments constitutifs du christianisme au Moyen-Orient, il adopte une approche objective. Songeant aux aléas de la vie, il sait que les vicissitudes des temps peuvent resurgir à toutes les époques. D’où la nécessité de connaître le passé et d’en tirer les leçons, d’une part, et d’anticiper l’avenir, source à la fois d’inquiétudes et d’espoir. Son ouvrage souligne l’importance du respect mutuel, de la liberté et de la paix. « Pour Aram Ier, il s’agit d’élucider les enjeux complexes auxquels fait face l’Église au Moyen-Orient. L’ouvrage souligne d’abord que le Moyen-Orient est aujourd’hui au centre de l’attention de la communauté internationale. Ses difficultés tiennent en partie à la montée du fondamentalisme, qui nourrit la terreur et la violence. Par ailleurs, les Églises du Moyen-Orient ploient sous le poids de la répression et vivent dans l’anxiété en raison des tensions qui pèsent sur la région. Toute cette instabilité, due à des facteurs politiques, militaires et économiques, affecte les populations de la région, qui optent souvent pour l’émigration comme solution à leurs tribulations. « Dans son ouvrage, Aram Ier appelle à prendre garde aux plans israéliens, qui cherchent à vider Jérusalem de sa population originaire, chrétienne et musulmane, et à la judaïser (...). La réponse à ces menaces, selon Aram Ier, c’est d’agir pour assurer la continuité de la présence chrétienne dans la région et de cimenter l’unité des chrétiens, d’autant qu’ils représentent une force essentielle pour le façonnement du Moyen-Orient. « Le Moyen-Orient, rappelle Aram Ier, est le creuset d’une riche diversité de religions, de races, de cultures et de traditions marquées par de nombreuses ambiguïtés et des tensions certaines. À ces dernières, une seule réponse : le dialogue. L’Église doit entretenir un dialogue permanent dans la région. Il n’y a qu’un seul Moyen-Orient, et les fidèles de toutes les religions ainsi que les partisans des diverses idéologies qui s’expriment doivent être respectés. Partant, les communautés musulmanes du monde arabe, ainsi que les chrétiens, doivent œuvrer pour l’entente, la justice, l’amour, la paix, le respect des droits de l’homme et des droits de toutes les communautés. »