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Actualités - OPINION

Bkerké toujours mécontent des orientations du système...

Officiels, cadres du pouvoir et autres proches des décideurs, qui ne sont eux-mêmes pas en reste, ne cessent de chanter les louanges de Bkerké. Mais sans rien donner sur le terrain. Et sans jamais tenir compte des avis du patriarcat, que cette attitude agace ou même irrite. Ainsi, comme la presse en avait longuement parlé, on avait ouvertement proclamé qu’à l’occasion de la présidentielle, il faudrait prendre en considération, en tout premier lieu, le point de vue de Bkerké. On ajoutait que la bénédiction du patriarche serait nécessaire pour introniser tout nouveau président. Autrement dit, qu’il avait un droit de veto concernant les postulants. Il n’en a rien été, son avis on l’a totalement ignoré, pour ne pas dire foulé aux pieds. On a fait le contraire de ce qu’il conseillait. À savoir qu’il fallait respecter la Constitution et le principe démocratique de l’alternance. De plus, circonstance aggravante, des pêcheurs en eau trouble, des sous-marins téléguidés, visitaient Bkerké. Pour laisser entendre ensuite dans leurs déclarations que le patriarche cultivait un faible pour la reconduction, préférant le président Lahoud à des candidats qu’il considérait comme trop asservis à Damas. Cela, ajoutaient les spécialistes de l’intox, du moment qu’il n’y avait visiblement pas moyen de faire élire un homme qui réponde aux vœux indépendantistes de Bkerké comme de la majorité des Libanais. Bien évidemment, ces insinuations n’ont, en réalité, trompé personne : il restait clair que Bkerké n’entrait pas dans le jeu des noms. Et qu’il s’accrochait à la défense des constantes nationales, dont le respect de la Constitution, le rejet de l’amendement ciblé à des fins particulières et des principes démocratiques. Donc, ce n’est pas du tout avec l’assentiment de Mgr Sfeir que le mandat Lahoud a été prorogé. Ainsi le communiqué des évêques maronites du mois de septembre soulignait avec sévérité que l’amendement, anticonstitutionnel, avait été imposé de l’extérieur, en bafouant les institutions ainsi que la dignité des ministres et des députés obligés de force à adopter une position, un choix, contraires à leurs convictions, à leur volonté. Bis repetita Répétition du scénario de négligence, de mépris à l’encontre des vues de Bkerké, lors de la formation du cabinet. Le patriarcat souhaitait un gouvernement d’entente nationale, au vrai sens du terme. C’est-à-dire qu’il ne s’agissait pas de grouper des éléments venus de tous horizons pour qu’ils se disputent à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. Mais de rassembler les parties autour d’un programme commun de redressement, de sauvetage, face à la crise socio-économique aiguë qui frappe le pays. Comme face au constant défi de l’entité, de l’identité nationale, de l’indépendance, de la souveraineté, à relever. Bref, Bkerké aurait voulu une équipe soudée pour traiter les problèmes graves du quotidien et pour engager, dans un esprit positif, un dialogue avec la Syrie sur le retrait, afin de désamorcer la charge de pressions extérieures que la 1559 contient. Or, comme on sait, on n’a voulu mettre sur pied qu’un gouvernement monochrome. Qui accuse des failles certaines, un manque évident d’hommes d’expérience et de savoir-faire, pour traiter les dossiers socio-économiques ou politiques intérieurs. Et qui, sur le plan global, se fond dans la ligne traditionnelle de la sujétion aveugle aux décideurs. Là aussi, on a voulu jouer de la manipulation. En répandant le bruit que le patriarche avait requis, et obtenu, certaines désignations. Il a donc dû mettre les points sur les « i », en se lavant les mains du gouvernement. Et en déclarant : « Nous ne sommes pas de ceux qui parrainent, des noms déterminés. Ce qu’il faut choisir, c’est la compétence et le dévouement au pays. » Il a dénoncé une formation de gouvernement entachée par le fait que certains ont imposé leur volonté abusivement, retenant tel plutôt que tel autre mieux qualifié. Observant que tous les métiers s’apprennent et qu’au pouvoir, aujourd’hui, se trouvent l’ignorance professionnelle, l’inexpérience et le manque de fiabilité. Printemps Mais la présidentielle et le cabinet sont maintenant des faits accomplis. Il faut dès lors se tourner, si l’on espère une correction de trajectoire, vers l’échéance capitale des législatives, prévue pour le prochain printemps. C’est ce que fait l’assemblée des évêques maronites. Qui réclame des observateurs internationaux, du moment que le gouvernement, qui compte nombre de candidats à la députation, est de parti pris. Les prélats veulent une loi électorale qui élimine le risque de parachutages, de bus et de bulldozers. Bkerké ne se limite plus au découpage des circonscriptions mais réclame des garanties sur la régularité, la liberté, la propreté du scrutin, comme sur l’impartialité des autorités. Les évêques soulignent en effet qu’il aurait été de loin préférable, comme l’expérience en a été souvent tentée au Liban, d’avoir un gouvernement des élections neutre, dont aucun des membres ne serait candidat. Faisant écho au patriarcat, des opposants indiquent qu’ils vont à leur tour demander des observateurs internationaux. Faute de quoi ils donneraient à leurs électeurs un mot d’ordre de boycott du scrutin. Ils soulignent qu’en même temps, ils continuent à réclamer le retrait des forces syriennes, avant les élections. Pour faire cesser ces immixtions électorales dénoncées, entre autres, par le père Sélim Abou, ancien recteur de l’USJ, lors d’une récente conférence. Émile KHOURY

Officiels, cadres du pouvoir et autres proches des décideurs, qui ne sont eux-mêmes pas en reste, ne cessent de chanter les louanges de Bkerké. Mais sans rien donner sur le terrain. Et sans jamais tenir compte des avis du patriarcat, que cette attitude agace ou même irrite. Ainsi, comme la presse en avait longuement parlé, on avait ouvertement proclamé qu’à l’occasion de...