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ÉTATS-UNIS - Déficit, baisse du dollar, chômage : le vainqueur de l’élection héritera de plusieurs dossiers délicats Qui serait le meilleur président pour l’économie américaine ? (Photo)

George Bush et son rival démocrate John Kerry ont beau affirmer que l’amélioration de la situation économique dépendra du choix que feront les électeurs demain, le vainqueur, quel qu’il soit, aura à affronter divers problèmes et disposera d’une marge réduite pour tenter d’y trouver un remède. Avec le doublement du prix du pétrole par rapport à son niveau des dernières années, et avec un déficit budgétaire record, les analystes estiment que les promesses des deux candidats de relancer la croissance et de créer des emplois sont bien optimistes. Entre George W. Bush et John Kerry, qui serait le meilleur président pour l’économie américaine ? Tout dépend des secteurs, soulignent les analystes. Le vainqueur de l’élection héritera d’une économie dont le taux de croissance devrait passer de 4,4 % cette année à 3,5 % l’an prochain, selon les prévisions de la société d’études Blue Chip, tandis que les taux d’intérêt repartent à la hausse après avoir atteint des niveaux exceptionnellement bas. Les experts craignent que la hausse des cours du pétrole n’aient des retombées sur la consommation et les dépenses des entreprises cet hiver, réduisant un peu plus la croissance et rendant la tâche difficile au futur président en matière d’emploi. Pour le budget, cela devrait être à peu près équivalent. « La discussion autour du déficit a été du niveau d’Alice au pays des merveilles : les candidats ont parlé de discipline budgétaire tout en lançant des propositions qui augmenteraient le déficit », soulignent les analystes de Lehman Brothers. Bush entend, en cas de réélection, réduire de moitié le déficit budgétaire au cours des cinq ans à venir en dopant l’économie et en contrôlant les dépenses. Kerry souhaite parvenir à cet objectif d’ici à la fin de son premier mandat en rétablissant certaines règles budgétaires et en abrogeant les réductions d’impôts consenties sous Bush aux Américains gagnant plus de 200 000 dollars par an. M. Bush veut relancer la croissance en rendant permanentes les baisses d’impôts, mais celles-ci ont été particulièrement peu rentables en favorisant surtout les plus riches, souligne Mark Zandi d’economy.com. Les pérenniser « serait une erreur économique, car cela institutionnaliserait les déficits, d’où une hausse des taux d’intérêt à long terme et cela serait un poids majeur sur l’économie », assure M. Zandi. D’autant que M. Bush n’a mis son veto à aucune loi de dépenses en quatre ans à la Maison-Blanche. Mais « je ne pense pas que la situation serait radicalement différente avec M. Kerry », ajoute l’analyste. Le candidat démocrate veut annuler une partie des baisses d’impôts pour les plus riches. « Mais il veut utiliser cela pour la couverture santé des gens non assurés, ce qui aboutirait à la même situation budgétaire », selon l’analyste. Pour les entreprises, quelques secteurs préféreraient sans doute une présidence Bush, comme dans l’énergie par exemple en raison des promesses du candidat républicain de faciliter les forages. « La pharmacie est l’autre secteur assez nerveux sur l’idée d’une victoire de Kerry, parce qu’ils s’attendent à subir plus de pression pour réduire leurs marges », souligne John Makin de l’American Enterprise Institute. Pour les consommateurs, une victoire de Kerry serait sans aucun doute plus profitable « pour les ménages à bas revenus en raison de sa promesse d’augmenter le salaire minimum », assure Jared Bernstein de l’institut de politique économique. Les ménages à bas revenus profiteraient aussi de son projet de généraliser l’assurance-maladie. En ce qui concerne le commerce, les deux candidats ont une attitude ambiguë, se disant en faveur du libre-échange, mais pestant contre les répercussions de la concurrence en matière d’emplois. Pour les investisseurs, tout dépend des marchés. « À la marge, une victoire de Bush serait meilleure pour la Bourse, essentiellement parce que Kerry veut revenir à la taxation des dividendes pour les ménages gagnant plus de 200 000 dollars par an », souligne Mark Zandi. Pour le marché obligataire en revanche « une présidence Kerry est préférable, parce que Bush a promis de rendre permanentes les baisses d’impôts, ce qui augmenterait les déficits et les taux d’intérêt à long terme ». Quant aux responsables économiques qui pourraient être nommés dans les nouveaux gouvernements, du côté des démocrates rien d’officiel n’a filtré, mais le nom de Roger Altman est évoqué comme possible secrétaire au Trésor. Le conseiller économique de John Kerry, 59 ans, connaît bien les rouages de cette Administration pour avoir été secrétaire adjoint au Trésor sous Bill Clinton. L’équipe de campagne du président Bush a été fort discrète en matière de nomination mais la presse a évoqué le nom de John Mack, une figure de Wall Street qui vient de démissionner de la banque d’affaires CSFB, comme possible remplaçant de John Snow, l’actuel patron du Trésor.
George Bush et son rival démocrate John Kerry ont beau affirmer que l’amélioration de la situation économique dépendra du choix que feront les électeurs demain, le vainqueur, quel qu’il soit, aura à affronter divers problèmes et disposera d’une marge réduite pour tenter d’y trouver un remède. Avec le doublement du prix du pétrole par rapport à son niveau des...