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Actualités - CHRONOLOGIE

Palestiniens - Inquiétude pour Arafat dans les camps de réfugiés « Personne n’est en mesure de diriger notre peuple dans cette phase cruciale », affirme Sultan Aboul Aynaïn

L’inquiétude régnait hier dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban-Sud, où les habitants étaient à l’affût d’informations sur la santé du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui s’était brusquement détériorée mercredi, selon un reportage de l’AFP. « Je suis bouleversé par la dégradation de l’état de santé du symbole de notre peuple, de sa lutte pour un État. Je zappe d’une chaîne satellitaire arabe à l’autre. Je crains pour sa vie et notre avenir », dit Abou Ali, 60 ans, du camp de réfugiés Bass, près de Tyr. Mais Abou Ali essaie de se rassurer. « C’est un homme exceptionnel. Un combattant qui a survécu à tous les dangers. Il a toujours eu la baraka », la grâce, poursuit-il, les yeux clos comme s’il priait. Un peu plus loin, Ahmed Darwich, un vieil épicier, passe lui aussi d’une station de radio à l’autre pour obtenir les dernières nouvelles. « Je ne peux pas imaginer que “le vieux” nous quitte. Nul n’a sa stature, ni son habileté. Le peuple palestinien se sentira orphelin », dit-il. Hanane Chaabane, 29 ans, institutrice dans le camp voisin de Bourj Chémali, se dit elle aussi anxieuse. « Nul ne sait exactement quel est son état de santé. Dommage qu’il n’ait pas pu nous obtenir un État en dépit de 40 ans de lutte et de négociations », affirme-t-elle. À l’entrée du camp de Rachidiyé trône un grand portrait de Arafat, légendé de l’inscription suivante : « Le chef d’un peuple qui ne capitule pas. » Dans les ruelles de ce camp, l’angoisse se lit sur les visages. « Le ballet des médecins est un mauvais présage. Que Dieu le garde. Je crains pour notre unité nationale car la vacance au pouvoir ouvre les appétits », confie Hatem, un cadre du Fateh. Pour Abou Oussama, « Israël, et plus particulièrement (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon sont responsables de la dégradation de l’état de santé de Arafat », confiné depuis décembre 2001 dans son quartier général de Ramallah, en Cisjordanie. « Après avoir prôné avec (le président américain, George W.) Bush sa mort politique, Sharon attend sa mort physique pour liquider nos espoirs dans un État », ajoute ce cadre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans le quartier général du Fateh, Sultan Aboul Aynaïn, représentant de Yasser Arafat au Liban, essuie une larme naissante et tente, la voix étranglée, de rassurer ses hommes. « Les Américains sont responsables avec Israël de l’état de santé critique de notre président élu. Le plus inquiétant, c’est que personne n’est en mesure de diriger notre peuple dans cette phase cruciale », dit-il pourtant.

L’inquiétude régnait hier dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban-Sud, où les habitants étaient à l’affût d’informations sur la santé du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui s’était brusquement détériorée mercredi, selon un reportage de l’AFP.
« Je suis bouleversé par la dégradation de l’état de santé du symbole de...