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Liban-Onu - Satisfecit de Boukine à la sagesse diplomatique de Beyrouth La 1559, un verdict faisant partie de la légalité internationale, estime Moscou

Visite de courtoisie hier de l’ambassadeur de Russie, Sergueï Boukine, à l’Ordre des rédacteurs de presse. Une occasion pour un entretien à bâtons rompus, sur toutes sortes de questions, depuis le rôle mondial de cette grande puissance, jusqu’à la 1559. À ce propos crucial, le diplomate a dit : « Notre position ne change pas. Nous n’avons pas approuvé la résolution. Cela peut ne pas plaire à tous les Libanais. Nous nous sommes abstenus de voter. Ce qui ne signifie pas que nous nous rangeons dans l’opposition au texte de la résolution. Il s’agit, en réalité, d’une question de principe : il existe dans le texte des éléments qui nous satisfont, et nous ne pouvons aller contre, opposer un veto. Il faut agir avec attention et prudence diplomatiques. La résolution, par exemple, commande un soutien total à la souveraineté comme à l’indépendance du Liban. Naturellement, nous ne pouvons en aucun cas nous opposer à une telle idée. » Réticences Boukine relève ensuite qu’à travers la 1559, c’est en réalité la première fois que le Conseil de sécurité se penche sur le cas libanais sans le lier au dossier régional. Il note que même ce que l’on a appelé la guerre civile, ce qu’il s’abstient de faire lui-même, était étroitement liée à l’absence d’un règlement régional. Dès lors, indique le diplomate, la communauté internationale tente de dénouer l’écheveau libanais en laissant de côté la question régionale. Pour ne voir que celle des forces étrangères basées dans ce pays. Pour la Russie, affirme-t-il, cette dissociation procède d’une logique erronée, irréaliste, désapprouvée. D’autant qu’également pour la première fois le Conseil de sécurité a débattu sans recours officiel de la partie concernée, en l’occurrence les autorités libanaises. Boukine insiste : c’est à tort que l’on a soulevé la question de la présidentielle libanaise, de l’amendement constitutionnel. Et il s’agit bien, à son avis, d’un précédent en matière d’attitude du Conseil de sécurité par rapport à la souveraineté d’un État indépendant. Le suivi Le diplomate a indiqué, au sujet des prochaines étapes, que son gouvernement se concerte de près avec les autorités libanaises. Il a rappelé que la Russie a fait des pieds et des mains pour qu’il ait, suite au rapport Annan, une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité plutôt qu’une deuxième résolution, sans doute plus contraignante. Il juge d’ailleurs que la déclaration convient mieux aux intérêts des parties et des États concernés par la 1559. Recommandation de docilité Boukine décerne ensuite un satisfecit aux Affaires étrangères libanaises qui, à son avis, se sont comportées avec sagesse diplomatique, indépendamment du fait que le Liban a émis des réserves sur la 1559 comme sur la déclaration présidentielle. Le diplomate relève en effet que le Liban a certifié son attachement à la légalité internationale, sa disposition à traiter avec les réalités, dans le cadre de cette même légalité. Sous-entendu donc, sa docilité aux injonctions contenues dans la 1559. Pour l’ambassadeur, il est très sage d’adopter une telle attitude. Car, martèle-t-il, « la 1559 constitue un verdict faisant partie de l’appareil des lois internationales. Il faut l’aborder comme telle », entendre ne pas la rejeter. Questions variées L’ambassadeur a également, dans ses échanges avec les journalistes libanais, traité divers points d’actualité. Il a souligné que son pays, la Russie, traverse une période de transition structurelle, tant au niveau de la société qu’à celui de l’État. Qui se soucie de préserver sa solidité, sous la direction du président Poutine. Sur la cause palestinienne, Boukine a affirmé que la Russie s’en préoccupe autant que le faisait l’URSS jadis. Car sans le règlement de ce problème fondamental, il ne peut y avoir de paix dans la région et de stabilité alentour. La Russie approuve les propositions de règlement internationales, dont la « feuille de route ». Ainsi que les offres arabes du Sommet de Beyrouth et l’initiative du prince Abdallah d’Arabie saoudite. Moscou appuie également le plan Sharon de retrait de la bande de Gaza. Au sujet de l’Irak, il répète que la Russie a déconseillé à ses alliés américains d’y faire la guerre et d’y entrer. Maintenant, il faut traiter avec les faits, pour ne pas laisser l’anarchie s’étendre. En renforçant le rôle des Nations unies, à partir de la résolution 1546 adoptée sur initiative russe en mai dernier. Pour que les Irakiens s’arrangent finalement entre eux, arrêtent la violence et procèdent à des élections. Prié de dire pourquoi Bush l’a emporté dans les sondages en Russie, comme en Israël, sur Kerry, Boukine s’est refusé à toute spéculation sur la présidentielle US. En soulignant que la coopération et le dialogue s’imposent avec toute Administration US ? En raison des considérations et des intérêts stratégiques des deux puissances. Qui luttent pareillement contre le terrorisme international. Enfin, Boukine a mis l’accent sur l’excellence des relations entre Beyrouth et Moscou. En rappelant que les relations diplomatiques remontent, au niveau des ambassadeurs, à 44 ans, après des années d’échanges au niveau des consuls. Il a indiqué que plus de 10 000 Libanais sont diplômés des universités russes et parlent russe. Tandis que quelque 3 500 ont convolé avec des Russes. Les échanges commerciaux, a relevé Boukine, ont atteint l’an dernier un total de 320 millions de dollars.

Visite de courtoisie hier de l’ambassadeur de Russie, Sergueï Boukine, à l’Ordre des rédacteurs de presse. Une occasion pour un entretien à bâtons rompus, sur toutes sortes de questions, depuis le rôle mondial de cette grande puissance, jusqu’à la 1559.
À ce propos crucial, le diplomate a dit : « Notre position ne change pas. Nous n’avons pas approuvé la...