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1559 - Les professionnels sont effarés Le Liban pratiquement en quarantaine

Un ex-ambassadeur, qui a représenté le Liban durant sa carrière dans nombre de grandes capitales, en est toujours sous le choc. La 1559 et la déclaration présidentielle qui l’a suivie mettent pratiquement le Liban en quarantaine diplomatique, dit-il. Ce pays se trouve donc désormais en situation clinique grave, nécessitant une mise sous observation constante. Et, du même coup, il sort de la seule surveillance de son médecin de famille, la Syrie, pour être livré aux mains, aux soins d’une équipe médicale internationale, onusienne. Selon ce professionnel, il est inutile, voire dérisoire, de se consoler, comme le font le Liban officiel et la Syrie, en relevant que la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité est plus faible qu’une résolution. Car, ajoute-t-il, la résolution existe déjà. Le tout est de savoir quand et comment elle va être appliquée. À son avis, il faudra attendre de savoir si c’est Bush ou Kerry qui l’emporte. Et suivre également les préparatifs pour les élections en Irak. Après quoi, les USA pourront se consacrer aux autres questions régionales qui les tracassent, comme l’Iran, la Syrie et le Liban. Dont le nouveau gouvernement devra choisir entre dialoguer avec Annan, pour exécuter la 1559, ou s’obstiner à rejeter cette résolution et en assumer les conséquences. Selon ce diplomate averti, le Liban et la Syrie ont donc devant eux six mois pour se décider. S’ils ne montrent pas patte blanche, en mettant au point un programme de retrait syrien et de désarmement des milices, le rapport Annan dénoncerait leur dérobade. Et ils risqueraient alors une deuxième résolution, qui serait punitive. La personnalité citée s’étonne de l’inanité d’une position libano-syrienne qui perd son temps à soutenir que l’intervention de l’Onu constitue une ingérence dans les affaires intérieures des deux pays. Ce qui est fait est fait. Et à moins de vouloir claquer la porte de l’Onu, ce qui d’ailleurs ne changerait rien à ce qui les attend, le réalisme commande au Liban et à la Syrie de négocier une application en douceur de la 1559. Parce qu’il vaut mieux traiter avec Annan que se mettre sous le coup d’une résolution ordonnant l’envoi au Liban d’une force multinationale, pour obliger les Syriens à se retirer. On peut également parler raisonnablement avec la France comme avec les Américains, en s’appuyant sur une aide diplomatique russe et chinoise. L’ouverture est d’autant plus nécessaire, poursuit cette source, que la Syrie a finalement compris que ses efforts sur la frontière avec l’Irak ne peuvent pas lui servir de carte d’échange, car les Américains ne pensent pas lui devoir quelque chose. Ils estiment même, au contraire, qu’elle se rend de la sorte service à elle-même. Car, autrement, elle aurait eu à subir de redoutables retombées. Rejoignant l’avis de tous les spécialistes, le professionnel souligne par ailleurs que la déclaration présidentielle onusienne n’est pas faible mais forte. D’abord parce qu’elle consolide la 1559, par une proclamation solennelle adoptée à l’unanimité, facteur qu’il ne faut pas négliger. Ensuite parce que la déclaration mentionnant le rapport Annan presse les parties visées à s’exécuter sans faille. Le texte ne donne aucune raison aux arguments présentés par le Liban et la Syrie, mais se contente d’en prendre acte. Il ne répond pas à leur demande de prendre en considération, par écrit, leurs points de vue. Dès lors, le Conseil de sécurité n’a établi aucun lien entre la 1559 et les résolutions qui n’ont jamais été appliquées par Israël. Émile KHOURY

Un ex-ambassadeur, qui a représenté le Liban durant sa carrière dans nombre de grandes capitales, en est toujours sous le choc. La 1559 et la déclaration présidentielle qui l’a suivie mettent pratiquement le Liban en quarantaine diplomatique, dit-il. Ce pays se trouve donc désormais en situation clinique grave, nécessitant une mise sous observation constante. Et, du même...