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Actualités - CHRONOLOGIE

« Non à la grande prison arabe, oui au Liban libre, arabe et indépendant », affirme Atallah lors du congrès fondateur du mouvement, hier La Gauche démocratique, une pierre de plus à l’édifice de l’opposition (photo)

C’est bien entouré de ses alliés de toujours – le PSP de Walid Joumblatt en tête, même si ce dernier n’a personnellement pas pu assister à la séance d’ouverture du congrès, pour des raisons qui n’étonneront personne à l’heure actuelle – et de ses « amis » politiques naturels de la gauche et du centre (Kornet Chehwane, le Renouveau démocratique, la Rencontre démocratique, le Bloc national et le Forum démocratique) que la Gauche démocratique, dernier-né de l’opposition, a vu le jour hier, au cinéma Estral, à Hamra. La « nouvelle gauche », comme il serait bon de la prénommer, entend initier une nouvelle dynamique aussi bien au sein de la gauche traditionnelle libanaise, paralysée par un discours archaïque et marginalisée, phagocytée, instrumentalisée, depuis au moins vingt ans par la realpolitik syrienne au Liban, qu’au sein d’une société libanaise, victime, si l’on peut dire, des mêmes maux. Cette vaste mission que s’est assignée la Gauche démocratique, hier, à la fois politique, sociale et intellectuelle, a été exprimée d’une manière claire, courageuse et franche par Élias Atallah, ancien compagnon de Kamal Joumblatt (le nom du « mouallem » a plusieurs fois été applaudi, et son esprit planait hier sur une assemblée des plus rebelles). Atallah n’a pas hésité à fixer trois priorités : le changement social et culturel, la renaissance de la pensée politique et la lutte pour la liberté, face au totalitarisme de toutes sortes. C’est d’ailleurs cette lutte pour la liberté et l’indépendance qui a été le moteur essentiel de son long discours, dans lequel il n’a pas hésité à s’en prendre aux mafias du pouvoir, ou encore à la tutelle syrienne qui a vidé le pays, selon lui, de toute son essence démocratique, institutionnelle et constitutionnelle, et au discours syrien acharné au Liban, alors même que Damas « ne cesse de faire des concessions partout dans le monde », notamment face à Washington et Ankara. Parallèlement, il a évoqué le cheminement sûr de l’opposition vers la réconciliation nationale et le dialogue, par-delà les provocations, par-delà le 7 août, l’annulation de la partielle du Metn ou la MTV. Une confrontation entre la logique négative du pouvoir et la logique positive de l’opposition qui sera aussi évoquée par Samir Frangié. Atallah n’a pas hésité également à prendre la défense de Walid Joumblatt, qui a essayé, a-t-il dit, de créer « un nouveau langage par la libanité arabe pour préserver la présence militaire syrienne et la résistance dans le cadre de la lutte contre Israël, et non plus comme un moyen d’ingérence sur la scène libanaise ». « Le plus étrange est qu’il a été victime d’une agression officielle syrienne à travers une dangereuse évocation du passé et une attaque en règle contre Kamal Joumblatt », a-t-il noté. Atallah a également rejeté l’abolition du confessionnalisme politique, dont la réactivation artificielle et suspecte, après le discours du ministre syrien Farouk el-Chareh sur la question, est perçue par la nouvelle gauche comme une volonté supplémentaire de semer la zizanie au Liban pour justifier le statu quo de la présence syrienne. Mais il va bien falloir revenir à la logique de l’État de droit et de la démocratie « parce que la politique de la domination ne produit que les défaites et les catastrophes. Seule la liberté donne aux peuples la capacité à faire face et à vaincre ». « Non à la grande prison arabe, oui à la liberté, oui au Liban libre, arabe, démocratique et indépendant », a-t-il conclu. Autant de thèmes repris, à l’issue de la séance d’ouverture, par le chercheur Ziyad Majed, qui a présenté en quelques minutes le projet de la Gauche démocratique. À l’issue du congrès, qui s’est terminé en fin d’après-midi, les participants ont élu le comité fondateur du mouvement, dont la présidence est revenue à Nadim Abdel Samad. Michel HAJJI GEORGIOU
C’est bien entouré de ses alliés de toujours – le PSP de Walid Joumblatt en tête, même si ce dernier n’a personnellement pas pu assister à la séance d’ouverture du congrès, pour des raisons qui n’étonneront personne à l’heure actuelle – et de ses « amis » politiques naturels de la gauche et du centre (Kornet Chehwane, le Renouveau démocratique, la Rencontre...