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Actualités - OPINION

Lahoudland Inc.

Le plus amusant dans les républiques peau-de-bananières – bien au-delà de la médiocrité de la classe politique, somme toute normale dans les bleds de bas morceaux – c’est la claque des excités de base qui, dans un sens comme dans l’autre, se croient obligés de décortiquer les âneries qu’on leur parachute ici ou ailleurs. Cohorte de ventres creux, ployant sous la crise économique et s’éclairant à la bougie, ils ont tout perdu excepté le temps qu’ils sont tout aussi prêts à brader pour refaire l’histoire. Acte I – Le Conseil de sécu dégaine la 1559, une résolution aux relents de mauvaise blague : le texte somme les Syriens, qu’il se garde bien de nommer, de vider les lieux et appelle dans le même temps l’armée libanaise, qu’il nomme bien cette fois, de désarmer – on ne rit pas ! – tout à la fois les barbus et les Palestiniens. Vaste programme ! Surtout quand on connaît la propension des Libanais à sous-traiter ailleurs leur sale boulot et l’espoir nourri par eux de voir les frérots donner le coup de balai. Bref, les opposants avalent le bobard de l’Onu et mettent déjà en vente les billets du cirque à venir. Acte II – Émile 1er s’assoit sur le document onusien, s’octroie une rallonge de trois ans les doigts dans le nez et finit par s’essuyer les pieds sur le rapport annanien. Le temps de digérer l’anaconda, et voilà Rafic à fric qui se met en chasse de sous-fifres ministériels, dans une calinothérapie éhontée en direction de Nasrallah (Sfeir, pas l’autre agité !) et des opposants de la bande à Kornet, qui l’envoient sur les roses. Acte III – Le Phénix de Damas se fend d’un discours ferme et complètement fermé, qui plonge la confrérie des bacharolâtres dans des transes stendhaliennes : Kandil, bien sûr, dont le neurone unique n’attend que ça ; et ce pauvre Ferzli qu’on croyait complexe, subtil et sympa et qu’on trouve brusquement basique, binaire et antipa. Dans leur univers à une dimension, ces deux-là ont enfin trouvé un président qui ne s’embarrasse pas de manières. Du moins quand il s’adresse à la domesticité. Finale – Exit la poubelle locale, et gros plan sur une colonie de vacances à la frontière irakienne où Américains et Syriens se baladent main dans la main en regardant dans la même direction. Dans cette alliance feutrée qu’ils s’apprêtent à conclure, Bachar el-Assad figure le Bon Dieu, George Dobelyou le diable ! Quant aux habitants du Lahoudland, ils s’occupent des bénitiers et des encensoirs. Gaby NASR
Le plus amusant dans les républiques peau-de-bananières – bien au-delà de la médiocrité de la classe politique, somme toute normale dans les bleds de bas morceaux – c’est la claque des excités de base qui, dans un sens comme dans l’autre, se croient obligés de décortiquer les âneries qu’on leur parachute ici ou ailleurs. Cohorte de ventres creux, ployant sous la...