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Actualités - interview

Ce qu’ils en pensent Bazar gouvernemental

Comme chaque fois à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement, la cacophonie est quasi totale et le large camp des ministrables vit une excitation sans limites. Cette fois, les cartes sont pourtant moins brouillées que d’habitude puisqu’on sait qui ne participera pas au futur gouvernement, pour des raisons de principes, d’intérêts ou de simples questions de longévité. Ni Kornet Chehwane, ni Joumblatt, ni même Pakradouni ne feront donc pas partie de la nouvelle équipe. Pour tous les autres, le suspense reste total et les spéculations multiples. La féroce campagne contre l’actuel ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, connaît une nouvelle recrudescence. Est-elle liée à ce bazar ? Nous avons voulu savoir ce qu’en pense l’intéressé. Jean-Louis Cardahi, ministre des Télécommunications Q : La recrudescence de la campagne contre vous est-elle liée à la formation du nouveau gouvernement ? R : « Certainement. C’est malheureusement devenu normal quand il y a des tractations sur la formation d’un nouveau gouvernement que les campagnes de dénigrement foisonnent. En ce qui me concerne, je sais que certaines parties politiques ne souhaitent pas voir Jean-Louis Cardahi au gouvernement, en général, et au ministère des Télécommunications, en particulier. Elles utilisent donc tous les moyens pour tenter d’empêcher cela. » Q : Ce sont donc les mêmes parties qui ont mené la guerre contre vous au cours de ces trois dernières années ? R : « En fait, il y a plusieurs parties. La masse des personnes lésées par mon action à la tête du ministère des Télécommunications est assez importante. » Q : Vous a-t-on fait une proposition précise au sujet du gouvernement ? R : « Non. Aucune proposition claire n’a été formulée. Mais cela ne se passe pas forcément ainsi. Il y a des démarches, des tractations, des calomnies, bref le bazar habituel, en plus violent encore. C’est la période où certaines parties croient que tous les coups sont permis et elles s’en donnent à cœur joie. Dans ma conception de la politique, je refuse de me livrer à ce jeu et de tels procédés me paraissent condamnables. Malheureusement, et la vie politique l’a montré, beaucoup ne partagent pas ce point de vue. » Q : Seriez-vous prêt à accepter le portefeuille des Télécommunications si on vous le proposait, dans un tel contexte ? R : « Je pense que la mission commencée à ce ministère doit être poursuivie. Surtout qu’un plan a été établi et que, jusqu’à présent, son exécution a été une réussite. Il serait donc judicieux de poursuivre sur cette voie, dans l’intérêt de l’État, du Trésor et surtout celui des citoyens. C’est en tout cas ce que j’espère. » Q : Est-il question, comme on l’a dit, de vous confier un autre dossier épineux comme le portefeuille de l’Énergie et de l’Eau ? R : « Je n’ai rien entendu de tel. Personne n’a abordé ce sujet avec moi. » Q : La campagne actuelle porte sur votre bilan au ministère. Considérez-vous qu’il est positif ? R : « C’est certain. Et pour l’affirmer, je me base sur des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. En 2001, c’est-à-dire lorsque j’ai été nommé au ministère des Télécommunications, la contribution nette de ce ministère aux recettes publiques était de 460 millions de dollars. Aujourd’hui, elle s’élève à 870 millions de dollars. Nous avons donc augmenté les recettes de 400 millions de dollars. Il me semble que c’est assez significatif. Même si certaines parties cherchent à camoufler ces chiffres. » Q : On vous reproche aussi des nominations à Ogero... R : « Je ne suis pas en train de les faire en cachette. C’est mon droit de le faire et je l’utilise. Il existe une décision gouvernementale qui fait d’Ogero l’institution qui va regrouper les unités opérationnelles de Liban Télécom. Je suis donc en train de préparer cette structure et tous les employés qui vont rester à Liban Télécom vont passer à un moment ou à un autre par Ogero. Ce que j’ai fait est donc tout à fait légal et je ne m’en cache pas. » Walid Chamas, ingénieur Q : Que pensez-vous de la campagne contre Jean-Louis Cardahi et souhaiteriez-vous le voir dans le gouvernement en gestation ? R : « Pour une fois qu’il y a un ministre qui fait bien son boulot, on veut le changer ! Pour moi, ce serait très significatif si Jean-Louis Cardahi ne faisait pas partie de la nouvelle équipe gouvernementale. Cela voudrait dire que les honnêtes gens sont punis et les autres gardent des portefeuilles à vie. Tout le monde sait qui est derrière les campagnes contre l’actuel ministre des Télécommunications et les raisons sont tout aussi connues. Si vraiment on veut un gouvernement crédible, c’est pourtant des hommes pareils qu’il doit regrouper. Mais le veut-on vraiment ? » Scarlett HADDAD
Comme chaque fois à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement, la cacophonie est quasi totale et le large camp des ministrables vit une excitation sans limites. Cette fois, les cartes sont pourtant moins brouillées que d’habitude puisqu’on sait qui ne participera pas au futur gouvernement, pour des raisons de principes, d’intérêts ou de simples questions de...