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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Onu - Des sources gouvernementales s’attendent à une résolution « dure » Les États-Unis et la France déterminés à trancher dans les tout prochains jours

Les tractations se poursuivaient hier de manière informelle aux Nations unies concernant les suites à donner à la non-application de la résolution 1559, constatée dans le rapport publié à la fin septembre par le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Une réunion d’experts des pays membres du Conseil de sécurité doit être tenue aujourd’hui mardi, la journée d’hier étant fériée partout aux États-Unis pour la célébration de la fête de Christophe Colomb. Ces experts doivent se pencher une nouvelle fois sur un projet de déclaration présidentielle présenté par la France la semaine dernière, désignant expressément la Syrie comme étant l’unique force étrangère au Liban et prévoyant un rapport régulier sur l’application de la 1559 par le secrétaire général. Des difficultés ont jusqu’ici entravé l’adoption de cette déclaration, celle-ci exigeant l’unanimité des quinze membres du Conseil. Les six pays qui s’étaient abstenus lors du vote sur la 1559, le 2 septembre, hésitent en effet à donner leur aval à un texte plus explicite. Selon certaines sources, ces pays (Russie, Chine, Brésil, Algérie, Pakistan et Philippines) préféreraient pousser le Conseil de sécurité à adopter une deuxième résolution, car ils pourraient ainsi de nouveau s’abstenir et, donc, ne pas engager leur responsabilité vis-à-vis de la Syrie et du Liban. Déclaration ou résolution, il semble que les États-Unis et la France soient très pressés d’en finir, à en croire le représentant de la Ligue arabe à l’Onu, Yéhya Mahmassani. Interrogé hier par la LBCI, ce dernier a indiqué que les deux pays souhaitaient parvenir mercredi ou, au maximum, jeudi, à un texte définitif, quelle que soit la forme qu’il prendra. À Beyrouth, des sources gouvernementales ont indiqué s’attendre à une résolution « dure », que le Liban et la Syrie devront affronter. Sur un autre plan, des sources responsables citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, ont exprimé hier leur crainte de voir des membres du Congrès américain, proches du lobby pro-israélien, mettre au point une sorte de « Lebanon Accountability Act », à l’instar de ce qui a été fait l’année dernière contre la Syrie. L’apport de l’opposition libanaise Ces sources indiquent qu’une telle initiative serait motivée par la nécessité de sanctionner le Liban pour son refus de se conformer aux exigences de la résolution 1559. Elles précisent qu’au sein des deux Chambres du Congrès (Chambre des représentants et Sénat), tout autant que dans l’Administration Bush, il existe actuellement un courant représenté par des personnes qui suivent de très près la situation au Liban et s’opposent fermement à ses orientations (officielles). Des membres influents du Conseil national de sécurité, de la Maison-Blanche et du Congrès écoutent attentivement ce que leur disent des représentants de l’opposition libanaise à Washington, poursuivent ces sources, selon lesquelles il est consacré à ces derniers bien plus de temps qu’à entendre le point de vue officiel. C’est dans ce contexte qu’il faut placer la lettre adressée dernièrement par trois congressistes, Rick Santorum, Ileana Ros-Lehtinen et Eliot Engel, au président George W. Bush, l’appelant à décréter des sanctions contre certains officiels libanais qui soutiennent « l’occupation syrienne », comme par exemple le gel de leurs avoirs aux États-Unis. Selon les sources responsables citées plus haut, la lettre adressée à M. Bush est venue à la suite d’une étude mise au point par des membres du Congrès en collaboration avec les représentants de l’opposition libanaise. Cette étude comprend une liste des noms de responsables libanais possédant des fonds aux États-Unis. Les trois congressistes se fondent dans leur demande sur le Syria Accountability Act qui, selon eux, permet au président américain de décréter de telles mesures. Le plus grave, ajoute-t-on de mêmes sources, c’est que le soutien à cette lettre au sein de la Chambre des représentants dépasse le cadre partisan. Même les congressmen d’origine libanaise n’ont pas cru bon de protester ou du moins d’essayer d’entraver cette orientation. Pour le moment, les sources responsables espèrent que le président américain s’abstiendra de donner suite à la lettre, ne serait-ce qu’au titre du respect de l’investissement libre aux États-Unis.
Les tractations se poursuivaient hier de manière informelle aux Nations unies concernant les suites à donner à la non-application de la résolution 1559, constatée dans le rapport publié à la fin septembre par le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.
Une réunion d’experts des pays membres du Conseil de sécurité doit être tenue aujourd’hui mardi, la journée...