Bourj Hammoud Nouveaux heurts entre Kurdes syriens et FSI

Des mandats d’arrêt contre les meurtriers du jeune Pierre Affara assassiné à Bourj Hammoud jeudi dernier, Adnan Farouk Aibo et Mohammed Hmeid Omar, tous deux kurdes syriens, ont été émis hier par le juge d’instruction du Mont-Liban Sakr Sakr. Rappelons que les deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils participaient à une manifestation subversive dans le quartier, qui avait dégénéré en affrontements avec les agents de l’ordre. À ce propos, le délégué du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Jean Fahed, a engagé hier des poursuites contre cinq nouveaux ouvriers syriens de la société Sukleen, accusés d’avoir brutalisé des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI), et de s’être rendu coupables d’actes de vandalisme contre des installations publiques dans la région de La Quarantaine, le jour de la fameuse manifestation. Le juge Fahed a déféré les cinq hommes devant le tribunal militaire. Il a également arrêté huit autres personnes dans la région de Nabaa, pour les mêmes motifs. Par ailleurs, le calme qui règne dans les régions de Nabaa et de Bourj Hammoud reste très précaire. Ainsi, un nouveau groupe de Kurdes syriens s’est heurté hier aux forces de l’ordre dans le quartier de Nabaa, lançant des pierres contre une patrouille des FSI et blessant plusieurs agents. Les FSI ont arrêté huit d’entre eux. Ceux-ci ont reconnu les faits et ont prétendu que leur action était une réponse aux événements de Bourj Hammoud. D’autre part, un Kurde syrien a été frappé à coups de couteau à Nabaa à minuit, dans la nuit de lundi à mardi. Il a été hospitalisé aux frais du gouvernement libanais. Pour sa part, le juge Adnane Addoum, procureur général près la Cour de cassation, a réagi aux récents événements de Bourj Hammoud, considérant qu’« une cinquième colonne est à l’origine de rumeurs dont l’objet est de créer une atmosphère de chaos et d’insécurité » dans le pays. « La dimension de l’affaire est bien connue, a-t-il poursuivi, mais certains travaillent à répandre ces rumeurs. » Pour lui, « l’affaire est terminée et les accusés ont été déférés devant le parquet militaire ».