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Actualités - CHRONOLOGIE

Près de 10 000 personnes ont manifesté leur attachement aux Forces libanaises et réclamé la libération de Samir Geagea Appel à l’unité de l’opposition lors de la commémoration de l’assassinat de Béchir Gemayel(photos)

Un appel à l’unité de l’opposition. C’est ce que devait être la messe commémorant le 22e anniversaire de l’assassinat du président martyr Béchir Gemayel et de ses compagnons, mais les jeunes militants FL, les nerfs chauffés à blanc par les chants partisans et les extraits de discours du président défunt, ont tenu à clamer haut et fort leur singularité. La messe célébrée à 16 heures en l’église de la Médaille miraculeuse au couvent des pères lazaristes s’est tenue en l’absence de représentants officiels. Elle a regroupé tous les pôles de l’opposition chrétienne, notamment le Rassemblement de Kornet Chehwane et le mouvement aouniste, dont les quelques jeunes militants présents sur le parvis de l’église brandissaient une immense banderole où il était inscrit en chiffres gigantesques : 1559. Le rassemblement a mobilisé cette année environ 10 000 personnes. Des fidèles de Béchir Gemayel certes, mais aussi, comme d’habitude, beaucoup de jeunes militants appartenant aux FL et à la Base kataëb. Des jeunes qui n’ont pas véritablement connu la guerre et qui ont répété – comme un credo – des slogans sortis tout droit des « frigos » des années soixante-dix. Ils ont scandé aussi des slogans plus récents : « La liberté pour Samir Geagea », « La Syrie dehors », et un tout dernier-né : « Lahoud dehors », le tout entrecoupé de chants partisans, clamés à pleins poumons. Sur le parvis de l’église hier, des centaines de drapeaux des FL, des banderoles de toutes les dimensions frappées de la croix du mouvement dissous, des calicots blancs portant la signature de la base kataëb où l’on a inscrit « Résistants jusqu’à la liberté », des photos de Béchir Gemayel et de Samir Geagea, quelques portraits du patriarche maronite et une gigantesque image de la Passion du Christ. Comme chaque année, à la place Sassine, les fidèles étaient au rendez-vous. Dès 14 heures, les haut-parleurs diffusaient des chants partisans. À partir de 15 heures, les groupes de militants commençaient à arriver à Achrafieh, sillonnant la place et ses environs. À 15 heures 30, quelques centaines de militants de la Base kataëb, menés par Sami Gemayel, remontent à pied vers la place Sassine avec leurs calicots blancs et leurs t-shirts kaki frappés de la même inscription : « Résistants jusqu’à la libération », pour arriver à l’église de la Médaille miraculeuse. Nadim Gemayel, fils du président martyr, arrive à pied. Il est acclamé par la foule. Sethrida Geagea descend difficilement de sa voiture, entourée par de jeunes militants. Puis arrivent Amine Gemayel et son épouse, ainsi que Solange et Youmna Béchir Gemayel. Ils sont accueillis par des applaudissements. Après l’appel des évêques, la prorogation du mandat du président de la République, Émile Lahoud, et la messe célébrée à la demande du chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, en mémoire du président martyr vendredi dernier, il fallait que l’opposition réagisse. Alors que l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, célébrait la messe, un rassemblement militant se tenait sur le parvis de l’église. Donnant lecture de l’homélie du patriarche maronite Nasrallah Sfeir, Mgr Matar a déclaré qu’un « véritable consensus ne peut être que le fruit d’un dialogue entre toutes les parties, sans exception aucune ». L’office religieux terminé, place aux discours. Nadim Béchir Gemayel apparaît à la tribune. Il lui faut plus de dix minutes pour pouvoir prendre la parole : applaudissements, cris de joie et chants partisans. Nadim Gemayel indique que « le changement n’aura pas lieu sans l’unité de l’opposition. Béchir a versé son sang pour une cause et non pour que le Liban arrive à cet état d’humiliation et d’aplatissement ». « Nous allons écouter ensemble des messages de Béchir », relève le jeune homme avant de quitter la tribune. Les haut-parleurs diffusent des extraits de discours de Béchir Gemayel, datés du début des années quatre-vingt, peu avant son élection. Cheikh Béchir parle du président idéal, « qui ne sera ni syrien ni américain, mais libanais avant tout. Un président visionnaire qui a rendu hommage au moins une fois à la mémoire d’un martyr. Un président qui gouverne et non un président qui sera gouverné ». Dans les extraits choisis, le président martyr appelle « au retrait de toutes les troupes étrangères du Liban, à l’égalité entre tous les citoyens, à l’unité, à l’indépendance et à la souveraineté du pays, et refuse l’implantation des Palestiniens ». Il a suffi de ces quelques phrases pour que les jeunes militants, qui avaient déjà les nerfs chauffés à blanc, explosent. Les applaudissements, les chants et les slogans partisans fusent de partout. La foule est en transe. L’atmosphère est tendue. L’ancien président Amine Gemayel ne prononcera pas donc le discours qu’il avait préparé. Il choisit de rester quelques minutes seulement à la tribune, appelant à plusieurs reprises les jeunes à l’unité. Représentant le CPL, Antoine Zoghby, hué à plusieurs reprises quand il prononce le nom du général Michel Aoun, tient quand même à lire son long discours jusqu’au bout. C’est avec un sourire satisfait que Farid Habib donne lecture du discours des FL, entrecoupé par des applaudissements. Ovationnée et entourée de ses enfants, Youmna et Nadim, Solange Béchir Gemayel a donné lecture du message de la fondation qui porte le nom du président martyr. La procession traditionnelle a ensuite lieu de l’église de la Médaille miraculeuse à l’ancien siège du parti Kataëb à Achrafieh, où avaient péri le président élu et ses compagnons. Une vague de militants déferle ensuite vers la place Sassine, où, chaque année à la même date, les magasins ferment leurs portes à 16 heures, dès le début de la messe et jusqu’à la fin de la procession, et les habitants jettent, dans une tradition immuable, des pétales de roses et du riz au passage de la procession. Patricia KHODER

Un appel à l’unité de l’opposition. C’est ce que devait être la messe commémorant le 22e anniversaire de l’assassinat du président martyr Béchir Gemayel et de ses compagnons, mais les jeunes militants FL, les nerfs chauffés à blanc par les chants partisans et les extraits de discours du président défunt, ont tenu à clamer haut et fort leur singularité.
La messe...