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Actualités - OPINION

Lettre ouverte à M. Rafic Hariri

Monsieur le Président du Conseil des ministres, Pardonnez-moi de ne pas vous pardonner l’humiliation que vous avez infligée aux Libanais, à travers celle qui vous a été infligée. Votre convocation nocturne auprès du gradé syrien est en effet une gifle pour la nation et pour tous les citoyens. Mais cette atteinte à notre dignité, vous en êtes en grande partie responsable. On ne met pas la Syrie au défi lorsqu’on n’a pas le courage ou le moyen de lui dire non… Vous avez orchestré depuis des mois la plus grosse campagne de presse contre le président Lahoud, poussant la Syrie à se retrancher dans ses positions, à un moment où d’autres perspectives étaient encore ouvertes… Insulter le président Lahoud, par politiques et journalistes interposés, c’était défier bien naïvement le régime syrien. Celui-ci ne pouvait tolérer, sans y perdre sa crédibilité, une telle atteinte à son plus fidèle allié. N’avons-nous pas appris, hélas à nos dépens, que c’est par l’intelligence constructive, non par l’affront inutile, qu’il faut appréhender nos relations avec la Syrie? Du moins aurait-on compris votre attitude si vous étiez disposé à aller jusqu’au bout de vos convictions, mais vous avez fourni la preuve éclatante du contraire. Ironie du sort, aussi, que d’avoir encouragé M. Joumblatt dans son choix, pour finir par vous rétracter vous-même. Et ce n’est pas en appelant à la rescousse votre présidentiel ami français que vous avez pu sauver les meubles. Deuxième erreur qui s’est encore retournée contre vous. Même manque de vision politique dont ont fait preuve, par ailleurs, les leaders de l’opposition. Au lieu de canaliser toutes leurs énergies à attaquer le président Lahoud (pouvait-il espérer plus beau cadeau ?), ceux-ci auraient été mieux inspirés de s’unir autour d’un candidat intègre et intelligent, muni d’un programme politique clair et exhaustif, capable de rallier les forces vives de la nation sans s’aliéner pour autant la Syrie... Mais sont-ils capables de dépasser leurs divisions internes pour faire ce choix ? À moins qu’il ne soit difficile, tout simplement, de trouver un tel personnage au sein de la classe politique libanaise… Monsieur le Président du Conseil, Je suis opposée à l’amendement de l’article 49, donc à la prorogation du mandat présidentiel. Mais je suis également opposée à la prorogation qui ne dit pas son nom : la vôtre et celle de M. Berry, au pouvoir depuis une éternité. Je m’insurge contre toutes ces prorogations qui, reconduisant les échecs, les mensonges et les corruptions, défient le bon sens et insultent l’intelligence. Mais cela, notre presse libre et notre courageuse opposition ont préféré, bien avant et tout au long de cette « présidentielle » tourmentée, ne jamais en parler. Et je n’ai aucun mal à deviner pourquoi. Marie-Claude NAJM Paris
Monsieur le Président du Conseil des
ministres,
Pardonnez-moi de ne pas vous pardonner l’humiliation que vous avez infligée aux Libanais, à travers celle qui vous a été infligée. Votre convocation nocturne auprès du gradé syrien est en effet une gifle pour la nation et pour tous les citoyens.
Mais cette atteinte à notre dignité, vous en êtes en grande partie responsable. On ne...