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Actualités - ANALYSE

Les critiques libanaises ricochent sur Annan

C’est Kofi Annan qui catalyse désormais l’amertume suscitée parmi les officiels du cru par la 1559. On sait que les autorités de Beyrouth pensent qu’en réprouvant l’ingérence syrienne présumée, qu’ils nient pour leur part, le Conseil de sécurité a lui-même commis une ingérence flagrante. Et débordé de son rôle qui est de veiller à la sécurité du monde. Or le secrétaire général de l’Onu a donné raison au Conseil en affirmant à New York, il y a deux jours, que nulle Constitution ne doit être altérée au profit d’une seule personne. À Beyrouth, des responsables remettent cette déclaration dans son cadre d’actualité. En rappelant qu’Annan n’a pas ciblé uniquement le Liban. Et qu’il traitait d’une question de large éventail évoquant les Français en Afrique, les Américains en Irak comme les Syriens dans ce pays. Il a donc réitéré une position qu’il avait adressée récemment à l’Union africaine dont il avait suivi les travaux. Il a souligné qu’une Constitution est un texte de longue durée, qu’on ne doit pas manipuler à tout bout de champ, surtout à des fins personnelles. Quoi qu’il en soit, à Beyrouth, on relève des divergences de vues, des nuances entre les responsables au sujet de l’affaire Annan. Certains pensent qu’il faut y voir une précopie du rapport que le secrétaire général doit remettre au Conseil de sécurité le 3 octobre. Dans lequel il signale que ni les Syriens ne se sont retirés militairement de ce pays, ni les milices n’y ont été désarmées, comme le commande la 1559. Certains répètent qu’Annan n’avait pas le droit de critiquer l’amendement de l’article 49 C, car cette retouche n’enfreint pas la Charte de l’Onu. Qu’il n’y a pas non plus un quelconque danger régional causé par la présence des milices. Ajoutant que, conformément au chapitre six de la Charte, le Conseil n’aurait pas dû bouger du moment que le Liban n’a porté aucune plainte au sujet de la présence des forces syriennes. Au contraire, c’est le Liban lui-même qui requiert cette présence, en base de Taëf comme de protocoles bilatéraux. Cependant, certains reconnaissent qu’il y a de la confusion (du « flou créatif » selon le mot de Henry Kissinger) dans les textes institutionnels du Conseil de sécurité. Il peut en effet intervenir au cas où l’indépendance politique d’un pays serait menacée au point que les institutions n’y fonctionneraient plus normalement. Mais comment définir une pareille situation quand il n’y a ni plainte ni preuves tangibles de dysfonctionnement ? À Beyrouth, on répète que le but de la 1559 est bien plus politique qu’exécutoire. Ajoutant que ce sont les USA qui décident d’une manière discrétionnaire, en persuadant ou en contraignant les États du Conseil, les permanents comme les autres. Ces sources signalent avoir communiqué à Annan des rapports sur les positions des blocs parlementaires (entendre de la majorité loyaliste) concernant la 1559. Mais qu’il a préféré se ranger aux côtés de l’opposition. Selon ces sources, l’Égypte a promis de parler en faveur du Liban avec l’Amérique et avec la France. Pour les mettre en garde sur les retombées négatives de la 1559. Mais ces cadres reconnaissent qu’il y a des pays arabes qui sont avec Washington et Paris dans cette affaire. Des contacts sont établis pour les amener à changer d’avis. À l’occasion de la session de la Ligue qui s’ouvre lundi prochain au Caire. Et qui sera saisie d’une motion de solidarité avec le Liban. Khalil FLEYHANE

C’est Kofi Annan qui catalyse désormais l’amertume suscitée parmi les officiels du cru par la 1559. On sait que les autorités de Beyrouth pensent qu’en réprouvant l’ingérence syrienne présumée, qu’ils nient pour leur part, le Conseil de sécurité a lui-même commis une ingérence flagrante. Et débordé de son rôle qui est de veiller à la sécurité du monde. Or...