Fléchettes L’Anschluss et l’Angélus

Une rumeur qui enfle, qui enfle. Comme la petite bête qui monte, qui monte. Cela chatouille, cela fait rire un peu. Mais finit par agacer. Comme toutes les puérilités. On va, dit ce ragot de rue ou de salon, c’est selon, à brides abattues vers une fusion Syrie-Liban. Pour perfusionner, contusionner, vider de son contenu la 1559. Les redoutables promesses de Chareh confortent ces présomptions. Et les anciens se souviennent de la formule chère à feu Hafez el-Assad : un seul peuple en deux États. En oubliant que le même avait officiellement reconnu, à la face du monde et de l’Onu, pour mettre un terme à un flou qui durait depuis 46, l’existence d’un pays de plein droit, soi-disant indépendant et souverain, nommé Liban. En oubliant aussi que depuis la malheureuse expérience avec Nasser et la Libye, le Baas se méfie de l’unionisme phagocyteur. En oubliant surtout qu’aux yeux de la légalité internationale (cf. le boa Saddam avalant le Koweït), le tout premier des péchés mortels, c’est l’Anschluss. Que le monde civilisé, dont nous faisons benoîtement partie, conjure à coups. D’Angélus... J. I.