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SÉMINAIRE - Le gouverneur de la BDL défend la politique de la stabilité monétaire Salamé : « La dévaluation de la livre constituerait le plus grand danger pour les banques » (photo)

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a délimité hier sans ambages les contours de l’intervention de la Banque centrale dans le secteur bancaire, tout en soulignant l’importance de la préservation d’une automie de son action. Il a saisi l’occasion de la tenue d’un séminaire sur la gestion des risques dans le cadre des banques arabes, organisé par la revue La banque et l’investisseur, pour rappeler que la BDL veillera à l’application par les établissements de crédits de la circulaire concernant le règlement des créances douteuses. Il a souligné que la Banque centrale est « sérieuse » dans sa détermination à mettre en œuvre cette circulaire. Le président de la Commission de contrôle bancaire, Walid Alameddine, avait, rappelle-t-on, il y a un peu plus d’un mois donné de la voix à ce sujet, dénonçant la léthargie des banques commerciales à réagir aux instructions de la circulaire. Celle-ci préconise le règlement des créances douteuses des banques à travers leur rééchelonnement sur une période pouvant s’étendre jusqu’à dix ans ou à travers l’acquisition de biens-fonds immobiliers. Elle exige par ailleurs que les banques constituent des liquidités équivalentes aux créances non réglées avant 2008. « Les banques ont un intérêt à assainir leur bilan », a dit Riad Salamé lors de l’ouverture du séminaire. « L’action de la BDL vise à établir la confiance dans le régime financier et bancaire en place. Ses décisions visent à éviter au secteur bancaire une crise qui puisse mettre en péril le fondement de ce secteur. Aucune Banque centrale ne peut empêcher une crise d’avoir lieu dans une banque quelconque. Elle est cependant à même d ’aider l’établissement de crédit à la contrôler pour que cette crise ne dégénère pas et n’affecte l’ensemble du système bancaire », a-t-il dit. Selon Riad Salamé, ce sont les prérogatives que lui confère le législateur qui habilitent la Banque centrale à préserver le système bancaire. « Plus l’autonomie de la Banque centrale est grande, plus son pouvoir est grand pour préserver les banques. » Les risques dans le secteur bancaire sont liés à la notation de risque du pays, à sa monnaie et à sa stabilité. « Les crises en Asie, en Russie et ailleurs nous ont appris qu’un État solvable, un secteur bancaire sain et une monnaie stable représentent trois éléments qui empêchent de telles crises de survenir», a-t-il relevé. Dévaluation de la monnaie Riad Salamé a estimé que « tout retard dans l’application des normes internationales, d’une part, et la de transparence, d’autre part, fait planer sur le système bancaire en place la menace d’un isolement qui entraînerait une fuite des capitaux et une difficulté pour les banques résidentes de trouver des banques correspondantes à l’étranger. D’où l’importance pour une Banque centrale de suivre les risques du pays en toute objectivité et sérieux ». Bâle II lie la notation du risque pays aux risques du secteur bancaire. « Il ne suffit donc pas que les banques s’éloignent du financement de l’État pour se protéger contre les répercussions négatives des finances publiques qui engendrent un déficit et une croissance de la dette. La dévaluation de la monnaie demeure le plus grand danger qui menace les banques. La dévaluation de la monnaie ébranle la confiance, entraîne une fuite des capitaux, une baisse du pouvoir d’achat et un relèvement des taux d’intérêt. Tous ces facteurs ont une répercussion négative sur les liquidités des banques. Ils justifient l’intervention de la Banque centrale dans les affaires des finances publiques, l’une de ses fonctions principales étant la défense du système bancaire », a-t-il souligné. Riad Salamé a mis l’accent sur la flexibilité d’une Banque centrale qui doit pouvoir agir rapidement et promulguer les décisions préventives nécessaires . Le gouverneur de la BDL est revenu à la charge, en soulignant que « les crises dans les banques internationales ont montré que les actionnaires et la direction des établissements de crédits sont les meilleurs contrôleurs de la banque. La BDL et la commission de contrôle ne peuvent pas empêcher l’effondrement d’une banque si les ayants droit ne se sentent pas concernés ». Solvabilité Prenant la parole à son tour, le président de la Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture au Liban, Adnane Kassar, a estimé que l’application des recommandations de Bâle II par les banques libanaises va créer une certaine pression sur les opérateurs. Lesquels devraient entre autres se recapitaliser pour faire face à de nouveaux risques, en l’occurrence les risques opérationnels. Il a cependant souligné que les établissements de crédit libanais bénéficient d’un ratio de solvabilité au moins deux fois plus grand que celui exigé par Bâle II. Liliane MOKBEL

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a délimité hier sans ambages les contours de l’intervention de la Banque centrale dans le secteur bancaire, tout en soulignant l’importance de la préservation d’une automie de son action. Il a saisi l’occasion de la tenue d’un séminaire sur la gestion des risques dans le cadre des banques arabes, organisé par la revue...