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Actualités - OPINION

Soulagement relatif après l’atténuation de la 1559 craintes résiduelles au sujet de l’implantation

Les modifications apportées au texte initial, franco-américain, de la 1559 en ont émoussé le tranchant, soulignent des loyalistes du cru. Qui attribuent plus de mérite aux contacts entrepris par la diplomatie jumelée libano-syrienne qu’aux concessions faites par les auteurs. Par souci d’assurer la majorité de neuf sur quinze en Conseil de sécurité. Détail à relever : selon les sources locales, nombre de pôles libanais ont mis leur entregent extérieur, les amitiés qu’ils ont dans diverses capitales, au service du pouvoir, dans cette épreuve. Dont l’issue produit, toujours selon les loyalistes, un simple duplicata expurgé de la 520. Car, à leur avis, les altérations sont de taille et, à la limite, vident la décision onusienne de tout contenu menaçant. Ces cadres affirment ensuite que les États-Unis n’ont à aucun moment cessé d’exercer des pressions sur la Syrie. Pour la porter sinon à des concessions immédiates, du moins à accepter d’entrer dans de nouveaux pourparlers en position de faiblesse. Sans succès apparent. En effet, à en croire ces sources, la 1559 n’apporte rien de nouveau. Et se trouve largement en retrait par rapport aux exigences américaines connues. Cependant, les loyalistes avouent que la 1559 les inquiète parce que au fond elle sert de paravent au complot de l’implantation. Qui reste l’obsession numéro un du Liban. La résolution ne mentionne en réalité ni ce problème ni l’occupation israélienne d’une partie du territoire libanais. Cette double omission justifie par elle-même les appréhensions des sources citées. Pourquoi ? Parce que, répondent-elles, quand on exige le départ du Syrien, on permet au Palestinien de rester, en débordant des camps. Et quand on réclame le désarmement des milices, entendre du Hezbollah, on autorise de même l’Israélien à garder son butin. En fait, ces craintes sont partagées par des professionnels locaux de tous bords. Ils ont tous pris note de la récente déferlante de visiteurs importants, des sénateurs, des congressmen ou des ministres, américains ou européens, venus aussi bien défendre l’implantation que demander le retrait syrien. L’accent est manifestement mis sur ce volet. Dans le cadre d’un débat général orchestré par Washington, qui en a parlé à plus d’une partie régionale, Syrie comprise. Retour à la 1559. Un point est clair : la mouture finale est élastique. Elle laisse la porte ouverte devant toute nouvelle tractation portant sur les mécanismes d’application. En effet, les parties internationales ne se sont pas emmurées dans des engagements fermes concernant les mesures à prendre en cas de non-exécution du verdict rendu. De plus, et la nuance a été soulignée partout, les forces syriennes ne sont pas nommément pointées du doigt. Une entente de compromis reste donc facilement envisageable. Levier Mais, il faut également le rappeler, la 1559 constitue un support légal, comme la 520 (jamais appliquée), pour toute prise de position, toute pression ou toute initiative éventuellement dirigées contre les parties visées par le texte. Certains opposants de tendance plutôt radicale en sont conscients. Et souhaitent s’aider de l’internationalisation pour contester la prorogation. Qu’ils jugent non seulement anticonstitutionnelle, mais aussi contraire à la légalité internationale exprimée dans la 1559. Ces opposants s’indignent surtout du fait que l’on puisse fouler aux pieds la volonté et la dignité même du peuple libanais, en manipulant sa Constitution. Ils redoutent d’autre part qu’à cause de ce qu’ils appellent la dérive des échéances, le Liban ne redevienne une lice, une soupape de confrontation pour les conflits extérieurs. En relevant une évidence : à travers notre présidentielle, c’est à un bras de fer syro-américain que l’on assiste. Pour la plupart de ces opposants, la Syrie aurait commis une erreur en se mettant la communauté internationale à dos. Mais certains observent qu’il y a là de sa part, sans doute, un risque calculé. Elle aurait voulu, estiment-ils, faire clairement comprendre qu’à aucun prix elle n’accepterait de se dessaisir de la carte libanaise. Allant plus loin dans ce sens, un cadre local traduit le message syrien comme suit : la paix globale régionale, nous n’y croyons pas, nous n’y croyons plus. Alors, dans ces conditions, à défaut du Golan, nous gardons le Liban. En parfaite exclusivité. Est-il vrai, comme l’émissaire libanais Mohammed Issa l’a déclaré devant le Conseil de sécurité, que la 1559 constitue une ingérence sans précédent de l’Onu dans les affaires intérieures d’un pays membre ? Les opposants indiquent à cet égard que les références sont, effectivement, rarissimes. Mais que l’on en trouve quand même quelques-unes, même dans le proche passé. Comme lorsque le Conseil de sécurité a promulgué une résolution concernant Haïti, pour rétablir à Port-au-Prince le président alors déchu (Aristide) et refuser de reconnaître le pouvoir issu du putsch. Sur la scène locale, les responsables tiennent avant tout à rappeler que la sécurité, la paix civile, l’unité interne et la stabilité restent des lignes rouges que nul ne doit tenter d’outrepasser. Ils affirment que dans cet esprit ils ne laisseront personne s’agiter pour lancer des messages déterminés dans telle ou telle direction. En d’autres termes, tout recours à la rue est prohibé. D’une main de fer. Au niveau politique, un ministre souhaite que l’on dépasse les convulsions de l’heure pour s’atteler au traitement de la seule vraie priorité nationale, la récession. Ce qui implique la dynamisation des institutions et la correction de trajectoire de la machine étatique. Pour ce dirigeant, il est nécessaire de bien capter le cri d’alarme lancé par les évêques maronites. Dont le manifeste doit inspirer tout plan de redressement sérieux, à son avis. De son côté, un membre de Kornet Chehwane constate que la Syrie a précipité les choses, pour clore le dossier de la présidentielle avant que nulle autre partie extérieure ne le brouille. Reconnaissant à demi-mot ce fait, le ministre cité soutient qu’en tout cas, l’intérêt des Libanais veut qu’ils mettent tout de suite la crise derrière eux. Afin d’empêcher que le pays ne serve de nouveau de ring pour des conflits extérieurs. Philippe ABI-AKL
Les modifications apportées au texte initial, franco-américain, de la 1559 en ont émoussé le tranchant, soulignent des loyalistes du cru. Qui attribuent plus de mérite aux contacts entrepris par la diplomatie jumelée libano-syrienne qu’aux concessions faites par les auteurs. Par souci d’assurer la majorité de neuf sur quinze en Conseil de sécurité. Détail à relever :...