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Branle-bas de combat diplomatique : les représentants des Cinq grands au palais Bustros

Parallèlement à la machine onusienne en marche, aux justificatifs reconductionnistes des hommes politiques libanais prosyriens, ainsi qu’aux efforts continus des Syriens visant à assurer un maximum de « oui » demain, vendredi, place de l’Étoile, en faveur de l’amendement de l’article 49 de la Constitution, le branle-bas de combat diplomatique était hier, selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, à son comble. Le ministre des Afffaires étrangères, Jean Obeid, a ainsi convoqué – il ne devait le faire qu’aujourd’hui – les représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que les ambassadeurs d’Espagne (dont le pays préside depuis hier le Conseil) et d’Algérie (dont le pays représente le bloc arabe au sein de l’instance onusienne). Pour leur expliquer de nouveau la position libanaise à l’égard du projet de résolution à l’Onu condamnant le rôle de la Syrie au Liban et soulignant la nécessité que l’élection présidentielle soit « libre et équitable, selon les règles constitutionnelles établies sans interférence étrangère ». L’Espagnol Miguel Angel Monpin a estimé que tout ce que son pays pouvait faire, « c’est jouer un rôle de médiateur persuasif entre les parties en conflit, si celles-ci le souhaitent ». Le Français Philippe Lecourtier a ensuite lu une partie du discours adressé par Jacques Chirac la semaine dernière aux ambassadeurs de France : « La France, vous le savez, est profondément attachée au respect de l’indépendance et de la pleine souveraineté du Liban. La prochaine élection, pour un mandat de six ans, d’un nouveau président, et ceci conformément à la Constitution actuelle, doit permettre d’assurer le libre exercice de la démocratie. Cette élection doit marquer un nouveau départ pour la mise en œuvre des indispensables réformes structurelles, économiques et administratives, prévues lors de la conférence de Paris II. La consolidation de l’entente nationale et la restauration de la confiance en dépendent. Confiance des Libanais eux-mêmes, dans leurs institutions démocratiques et dans leur avenir. Mais confiance également de l’Union européenne et de la communauté internationale dans un Liban en mesure de mener souverainement son entreprise de renouveau et de modernisation. » Quant à l’ambassadeur Lecourtier, il a rappelé l’importance que revêt le Liban aux yeux de la France, à quelque niveau que ce soit, et rappelé tout ce que Paris a fait pour Beyrouth (et notamment les 2,5 milliards de dollars récoltés lors de la dernière conférence des donateurs à Paris), soulignant que ce que « veut » la France, « c’est un Liban démocratique, ouvert dans ses traditions, le Liban du commerce, de l’émigration, de la jeunesse ». Un « pays base au Proche-Orient, et non un pays refermé sur lui-même », a-t-il conclu, démentant toute réserve française à l’égard du projet de résolution en discussion à l’Onu. Le chargé d’affaires britannique, Chris Pool, a été le troisième a être reçu par Jean Obeid, après qu’il se fut entretenu à Baabda avec le chef de l’État. « J’ai montré de la compréhension à l’égard des propos du président et du ministre, et je transmettrai la position libanaise à mes collègues à Londres et à New York », a-t-il dit. C’était ensuite au tour du tout nouvel ambassadeur américain, Jeffrey Feltman, qui s’est contenté de rappeler, à l’issue de son entretien, que la position de son pays « a été claire depuis le début ». Le Russe Serguei Boukine a estimé que ce qui se passe actuellement au palais de Verre est « une première dans le cadre de la politique internationale à l’Onu ». Il a indiqué avoir pris connaissance du projet de résolution, assurant qu’aucune information sur la position de son pays à ce sujet ne lui était parvenue, et que le délégué russe à l’Onu est en train de multiplier les discussions à New York avec son homologue libanais. Quant au chargé d’affaires chinois, Wang Shu Ping, il a indiqué avoir « entendu les craintes libanaises, et je pense que l’amendement de la Constitution libanaise est une question purement intérieure ; c’est aux Libanais d’y trouver une solution. Quant à la présence armée syrienne au Liban, elle est reconnue par l’accord de Taëf et par un accord bilatéral ; seules les négociations pourront régler ce problème », a-t-il poursuivi, refusant de lever le voile sur un éventuel – mais assez improbable – veto chinois. Enfin, le chargé d’affaires algérien s’est refusé à tout commentaire. Le ministre des AE a ensuite tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a réaffirmé les positions du Liban, qu’il avait déjà précisées il y a deux jours.
Parallèlement à la machine onusienne en marche, aux justificatifs reconductionnistes des hommes politiques libanais prosyriens, ainsi qu’aux efforts continus des Syriens visant à assurer un maximum de « oui » demain, vendredi, place de l’Étoile, en faveur de l’amendement de l’article 49 de la Constitution, le branle-bas de combat diplomatique était hier, selon notre...