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Actualités - OPINION

La pétition de la société civile pour la défense de la République gagne en ampleur Contacts intensifs pour un congrès national contre l’amendement constitutionnel

La dynamique multicommunautaire contre l’amendement constitutionnel, initiée par un groupe de membres actifs de la société civile le 8 août dernier à travers une pétition en faveur de « la défense de la République et la protection de la Constitution », a gagné en ampleur durant ces derniers jours. À la lumière des derniers événements sur la scène locale et de l’intensité du bras de fer qui se déroule actuellement à l’intérieur du pays entre pro et anti-amendement, la pétition a acquis une tout autre dimension. Et le mouvement de contestation est appelé à faire tache d’huile dans les jours qui viennent, dans la mesure où cette opposition à caractère civique prépare un congrès national pour le respect de la Constitution qui se tiendra incessamment. Une initiative qui rappelle à bien des égards le Congrès des libertés du Carlton à la suite des événements d’août 2001, qui avait regroupé des représentants de toutes les communautés, unis par la nécessité de préserver les libertés publiques. Sauf qu’il s’agit cette fois de démontrer l’illégitimité d’un acte jugé « anticonstitutionnel » et « antidémocratique », à travers la mise en relief du consensus interlibanais, et plus précisément islamo-chrétien, contre l’amendement de la Constitution. L’objectif à long terme étant la mise en place d’un projet de salut national et de changement démocratique, dans l’optique consensuelle de l’Appel de Beyrouth. « Les parrains de la pétition nationale pour la protection de la Constitution et la défense de la République préparent un congrès national. C’est ce congrès qui décidera comment affronter les événements. Tout le monde est conscient de la gravité de la situation et de l’importance du consensus islamo-chrétien actuel. Il existe un climat d’unité nationale, jamais vu depuis l’avant-guerre, et de responsabilité. Personne ne cherche à créer des problèmes. Nous aurions voulu éviter de choisir entre la défaite syrienne ou la défaite libanaise. Nous aurions pu dialoguer sans ouvrir la voie à un problème libano-syrien et à une internationalisation de l’échéance présidentielle », a affirmé hier l’un des initiateurs et signataire de la pétition, M. Samir Frangié. C’est dans le cadre de cette nouvelle dynamique consensuelle et unitaire qu’il faut inclure le large spectre de concertations entreprises ces derniers jours par certains des piliers du Rassemblement de Kornet Chehwane et du Forum démocratique, notamment lors de la rencontre hier du député Farès Souhaid avec l’uléma Mohammed Hussein Fadlallah. La pétition, qui a déjà recueilli près de 400 signatures, se distingue d’ailleurs par la polyvalence de ses signataires (des deux sexes) à tous les niveaux. Quasiment tous les corps professionnels sont représentés : anciens présidents d’ordres, médecins, ingénieurs, commerçants, professeurs d’université, éducateurs, avocats, chercheurs, architectes, dentistes, journalistes, hommes politiques et députés, artistes, hommes d’affaires, parents de détenus et anciens détenus en Israël (notamment le frère de Samir Kantar). Toutes les communautés et toutes les régions du Liban sont également représentées, ainsi que la quasi-totalité des sensibilités politiques présentes sur la scène interne. Elle est donc représentative d’une vaste palette de la société civile qui rejette toute atteinte à la Constitution et au régime démocratique libanais. Un site Internet a été créé pour inviter ceux qui le désirent à apposer leur signature à ce document. Il suffit d’envoyer un e-mail à l’adresse suivante : destour@beirutletter.com La pétition « Toute volonté d’amender la Constitution pour faciliter la prorogation ou la reconduction du mandat actuel ou la réélection du président de la République constitue une prorogation de la situation actuelle, avec ce que cela suppose comme suivisme, comme absence d’édification de l’État et comme poursuite du viol des institutions et du pillage des finances publiques », stipule le texte de la pétition. « La situation interne au Liban est désastreuse à tous les niveaux, notamment politique, économique et social. Elle est le résultat de la gestion du pouvoir, toutes catégories confondues, et de ses protecteurs, depuis les années 90. Cela nécessite, et au plus vite, une entreprise de salut national global dont le but sera de concrétiser les éléments d’immunité interne face aux défis en provenance de l’extérieur », indique-t-il. « Seul le changement démocratique en vertu des dispositions et des principes constitutionnels et de la volonté populaire peut être porteur d’espoir, aujourd’hui, au niveau de l’échéance présidentielle, et demain, au niveau du remaniement ministériel et des législatives », poursuit-il, plaidant en faveur d’une « loi électorale saine et démocratique et représentant les aspirations des Libanais ». La pétition appelle enfin les Libanaises et les Libanais, toutes catégories confondues, à « se rallier à la dynamique du changement et à participer de toutes les manières possibles aux différentes initiatives politiques et concrètes, en vue d’organiser un congrès général auquel participeront toutes les personnes attachées à la nation, pour élaborer un projet de salut national et de changement démocratique ». Michel HAJJI GEORGIOU
La dynamique multicommunautaire contre l’amendement constitutionnel, initiée par un groupe de membres actifs de la société civile le 8 août dernier à travers une pétition en faveur de « la défense de la République et la protection de la Constitution », a gagné en ampleur durant ces derniers jours.
À la lumière des derniers événements sur la scène locale et de...