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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Au Musée national de l’histoire américaine Le vote, cette infernale machinerie de la démocratie(PHOTOS)

WASHINGTON – Irène MOSALLI Un scanner optique, des cartes perforées, des urnes électroniques, des urnes à levier, des ordinateurs-scrutins, de simples bulletins en papier, ou une combinaison de tout cela…Voilà ce à quoi vont être soumis les Américains en allant choisir leur nouveau président, en novembre prochain. Certes, chaque citoyen aura un nom en tête mais tous devront utiliser l’une ou l’autre des différentes techniques de vote, citées plus haut, pour désigner son candidat. En effet, la Constitution des États-Unis confie à chacun de ses États le soin d’organiser les élections présidentielles. Chacune des autorités locales choisit ainsi à sa guise sa manière de procéder. Ce manque de standardisation peut ne pas être indéfectible, comme cela fut le cas en Floride, en 2000, où le décompte des voix a été si controversé que la Cour suprême a dû intervenir et donner son verdict. Verdict qui a porté Georges W. Bush à la présidence et non Al Gore. Parce que l’on n’est pas prêt d’oublier ce litige devenu historique et que les nouvelles élections sont proches, le Musée national de l’histoire américaine vient d’inaugurer une exposition intitulée «Le vote: la machinerie de la démocratie». Les visiteurs sont invités à découvrir comment les choses se déroulaient dans le passé au niveau de ce simple geste consistant à déposer un bulletin secret dans l’urne et combien il est devenu difficile de comptabiliser l’ensemble avec justesse. On n’a pas non plus craint de dévoiler au public certaines tactiques servant à trafiquer les résultats, la triche ne datant pas d’aujourd’hui. Ainsi, cette urne à double fond que l’on pouvait truffer de bulletins de son choix. Son contraire est la loupe que l’on a utilisée pour compter et recompter en Floride les bulletins dits «papillons», parce que leur lecture était aléatoire. Appel à la mécanisation dès le XIXe siècle Au XIXe siècle, on avait essayé de clarifier les choses tout en les embellissant: le bulletin était agrémenté de l’effigie du candidat. L’exposition démontre que bien avant le XXIe siècle, on avait fait appel à la technologie pour tenter de bien délimiter le scrutin. En 1880, on avait mis au point l’urne «Acmé» en l’équipant d’un tabulateur qui faisait tomber mécaniquement le bulletin, au lieu de le faire glisser à la main. Quant au précurseur du «Votmatic» actuel, il date de l’année 1959. À noter que les objets exposés font partie de la «collection politique» du Musée national de l’histoire américaine. Cette collection, qui rassemble 90000 spécimens, comporte, entre autres, toutes les robes arborées par les First Ladies le soir de l’investiture de leurs illustres époux, ainsi que des documents et des témoignages de toutes sortes ayant trait aux droits civils, aux mouvements de réforme et à l’accession des femmes au droit de voter. Les conservateurs de ce musée ne cessent d’enrichir leurs différents acquis. Et pour rester toujours «up to date», ils ne ratent aucune convention, démocratique soit-elle ou républicaine. L’un des responsables s’explique à ce sujet: «En amassant un matériel nouveau, lors de ces conventions, le musée sera plus en mesure d’avoir des documents sur le processus des campagnes politiques. Et ainsi, il pourra mieux communiquer au public l’esprit de ces campagnes.» Et comme le calcul des voix a pris une tournure exhaustive et dramatique ces dernières années, une galerie d’art de Washington, la Banning and Low, a joué en contrepoint la légèreté préélectorale en exposant les caricatures politiques du célèbre dessinateur Charlie Mendez. Pour dire peut-être, à la manière de Sartre: «Un élu, c’est un homme que le doigt de Dieu a coincé contre un mur.» Et, généralement, tous les élus ont de la peine à vouloir se décoincer.

WASHINGTON – Irène MOSALLI

Un scanner optique, des cartes perforées, des urnes électroniques, des urnes à levier, des ordinateurs-scrutins, de simples bulletins en papier, ou une combinaison de tout cela…Voilà ce à quoi vont être soumis les Américains en allant choisir leur nouveau président, en novembre prochain. Certes, chaque citoyen aura un nom en tête mais tous...