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Actualités - OPINION

AMAL-HEZBOLLAH Une mésentente qui porte sur des points de détail

Se considérant comme un ami commun, Walid Joumblatt déploie une initiative de dernière minute pour raccommoder Amal et le Hezbollah. Qui se sont affrontés au Mont-Liban, à Beyrouth et surtout dans la Békaa. Et s’apprêtent à en découdre au Sud, deuxième région du pays à prédominance chiite. Damas de son côté est entré en ligne, il y a quelque temps, pour tenter d’inciter les deux formations à reformer leur alliance électorale de 1998. Cette intervention a entraîné une série de réunions entre Nabih Berry et Hassan Nasrallah. Qui ont formé des commissions de coordination. Dont les cadres ne sont cependant pas parvenus à s’entendre. Amal et le Hezbollah soutiennent donc au Sud, comme ailleurs, des listes rivales. Les cercles politiques s’en inquiètent, car l’affrontement risque d’être rude. Et se trouve stimulé par une coïncidence de date : c’est en effet le 23 mai que l’élection a lieu, deux jours à peine avant la quatrième célébration de la libération survenue le 25 mai de l’an 2000. Bien entendu, cette commémoration est exploitée par le Hezbollah, noyau de la Résistance. Et Amal, pour en contrer les effets, redouble de zèle militant comme de mobilisation pugnace. Ainsi, Berry a programmé trois mégameetings populaires, pour y monter personnellement en première ligne. En rappelant aux Sudistes tous les services rendus en matière de développement, sous-entendu grâce au Conseil du Sud qui lui est pratiquement acquis. La tension est donc forte dans la région et les risques de dérapages sécuritaires ne sont pas à écarter. Ce qui est un peu étrange, c’est qu’il n’y a pas mésentente entre les protagonistes sur les principes ou sur les objectifs. Mais sur des détails spécifiques. Qui, il est vrai, deviennent d’une importance capitale dans une microéchéance localisée comme les municipales. Qui va finalement l’emporter ? On ne sait pas encore trop. Cependant sur un plan politique global, les résultats précédents du Mont-Liban, de la capitale ou de la Békaa montrent une volonté sous-jacente de réduire le volume de toutes les forces politiques, de tous les pôles. Pour que personne ne puisse prétendre à un triomphe total. Partout en effet les listes dites principales ont été soit composées par amalgame, soit percées. Personne, nulle part, n’a pu rafler toute la mise tout seul. On peut dès lors raisonnablement penser qu’au Sud cela sera pareil. Mais il n’en reste pas moins que Berry se voit reprocher par beaucoup, et pas nécessairement par les seuls lahoudistes, d’avoir penché pour Hariri ces derniers temps. Or ce dernier, on le sait, n’est pas particulièrement en grâce auprès du Hezbollah. Dès lors, un professionnel estime qu’une entente entre Amal et le parti de Dieu n’en est que plus difficile. Il en veut d’ailleurs pour preuve que même la médiation conciliatrice des Syriens n’a pas réussi à rabibocher les deux formations. Sur le plan opérationnel tactique, le Hezbollah cherche à combattre l’implantation villageoise d’Amal en s’alliant au coup par coup avec des familles plutôt qu’avec des courants politiques. Dans un cadre national, le Hezbollah veut s’affirmer comme un parti non sectaire, favorable à une saine coexistence, en se rapprochant électoralement des franges chrétiennes dans plusieurs régions. Cependant, pour désamorcer des bombes qu’il ne souhaite pas voir exploser, le Hezb s’efforce de parvenir avec Amal à un gentleman’s agreement sinon d’alliance du moins de fair-play. Notamment à Tyr et à Nabatiyeh. Philippe ABI-AKL
Se considérant comme un ami commun, Walid Joumblatt déploie une initiative de dernière minute pour raccommoder Amal et le Hezbollah. Qui se sont affrontés au Mont-Liban, à Beyrouth et surtout dans la Békaa. Et s’apprêtent à en découdre au Sud, deuxième région du pays à prédominance chiite.
Damas de son côté est entré en ligne, il y a quelque temps, pour tenter...