Le congressman américain a été reçu hier par Farouk el-Chareh Tom Lantos appelle Damas à retirer ses troupes du Liban(photo)

Le congressman américain, Tom Lantos, en visite à Damas, a affirmé hier qu’il avait demandé à la Syrie de retirer ses troupes du Liban et de couper les ponts avec le terrorisme, lors d’un entretien avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh. « J’ai demandé à M. Chareh de placer son pays du bon côté du XXIe siècle, je lui ai demandé de faire cesser définitivement (les relations) de la Syrie avec le terrorisme et les armes de destruction massive » (ADM), a affirmé M. Lantos, représentant démocrate de Californie, lors d’une conférence de presse à Damas. « Je lui ai demandé de retirer les troupes syriennes du Liban et de permettre à ce pays voisin de déterminer son avenir », a poursuivi M. Lantos, arrivé mardi soir à Damas dans le cadre d’une tournée dans la région. Il convient de rappeler que Tom Lantos est l’un des parrains du Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act (SALSRA), adopté par le Congrès américain puis promulgué le 11 mai 2003 par le président américain George W. Bush. Peu après le lancement de la guerre américaine en Irak, M. Lantos avait également effectué en avril 2003 une visite à Damas, au cours de laquelle il avait formulé de virulentes critiques contre la politique de la Syrie. Le représentant américain avait demandé alors à Damas de cesser son soutien aux organisations palestiniennes et au Hezbollah, considérés comme des mouvements terroristes par Washington. Si la Syrie poursuit son aide à ces organisations, « j’œuvrerai personnellement pour (promulguer) une loi prévoyant des sanctions » contre la Syrie, avait-il alors assuré. M. Lantos, qui a tenu une nouvelle fois des propos tranchant nettement avec le langage diplomatique habituel, a répété devant les journalistes les demandes qu’il avait formulées lors de sa précédente visite à Damas. Selon lui, « la politique des États-Unis n’a pas changé, mais elle pourrait changer si le gouvernement syrien adopte les mesures appropriées ». « Je serais très heureux d’introduire un projet de loi pour annuler toutes les mesures négatives prises » à l’encontre de la Syrie, a-t-il poursuivi en invitant ce pays à suivre l’exemple de la Libye qui avait pris des mesures pour se débarrasser des ADM et renoncer à tout programme qui y serait lié. Le parlementaire américain a reconnu cependant que le gouvernement syrien a pris « de petites mesures pour empêcher le passage de terroristes et (le transit) d’armes par la frontière avec l’Irak ». « Il y a actuellement quelque 4 500 gardes-frontières syriens à la frontière syro-irakienne. Mais ce n’est pas suffisant », a indiqué M. Lantos. Selon lui, le nombre de ces gardes-frontières « doit être beaucoup plus important, ils doivent être mieux qualifiés et des rotations doivent être effectuées régulièrement ». En outre, il a invité Damas à « rendre les 200 millions de dollars de fonds irakiens déposés dans les banques syriennes ». Il a demandé à la Syrie de « soutenir et de coopérer avec le gouvernement irakien » d’Iyad Allaoui. « C’est dans l’intérêt de la Syrie », a-t-il estimé. M. Lantos est attendu aujourd’hui en Jordanie et ensuite en Israël. Il s’était auparavant rendu en Libye et en Égypte.