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Actualités - CHRONOLOGIE

« L’adoption du plan directeur des carrières est une victoire », affirme Boueiz

Un nouveau plan directeur des carrières, préparé en l’occurrence par le ministère de l’Environnement et prévoyant trois ou quatre sites par mohafazat (davantage dans la Békaa), a été soumis hier au Conseil des ministres et approuvé le même jour. À l’issue de la réunion du Conseil, le ministre Farès Boueiz a assuré que « les grandes lignes et les critères sur lesquels repose le plan directeur ont été respectés, avec l’introduction de modifications mineures ». Des sources ministérielles ont par ailleurs constaté que ce projet a bénéficié d’un consensus au niveau des présidents de la République, de la Chambre des députés et du Conseil des ministres. Le président Émile Lahoud a émis plusieurs remarques sur le texte, notamment sur le fait que les mohafazats du Sud, du Nord et du Mont-Liban ne devraient pas comporter plus de trois ou quatre sites. Il a insisté sur la nécessité, pour les exploitants, de respecter la nature environnante, et pour les responsables d’effectuer le contrôle nécessaire. La réhabilitation des sites après leur exploitation et l’exigence d’une garantie bancaire sont également indispensables à ses yeux. À la lumière de ces remarques, l’équipe du ministère de l’Environnement s’est retirée pour introduire les modifications conséquentes au texte, avant de le soumettre une seconde fois aux ministres. À L’Orient-Le Jour, le ministre Boueiz assure que « l’adoption de ce plan directeur est une victoire, alors que depuis un an et demi, le Conseil des ministres a fui cette mesure, tout en accordant des permis de manière anarchique ». Il précise que « ce plan directeur est basé sur la décentralisation, ce qui évite une pollution accentuée dans certaines zones et une détérioration d’axes routiers bien particuliers ». Rappelons que le premier plan directeur, mis en place au lendemain de l’interdiction des carrières en octobre 2002, limitait les sites exploitables à la chaîne de l’Anti-Liban. Le ministre de l’Environnement insiste sur le fait que ce plan, élaboré par l’équipe du ministère sur base de descentes sur le terrain, d’informations obtenues par des photos aériennes, d’instruments GPS, de rapports géologiques..., n’a tenu compte que de considérations techniques et géologiques, visant à assurer l’approvisionnement du marché en matières premières propres à être utilisées dans le bâtiment. « Par ailleurs, les sites choisis ne sont à proximité ni de zones agricoles, ni de ressources hydrauliques, ni de régions urbaines, ni de vestiges archéologiques, ni de bois et forêts d’arbres rares et âgés, ni de lieux de culte », précise également M. Boueiz. Interrogé sur les régions évoquées dans le plan, il cite quatre positions au Liban-Nord, trois dans le Mont-Liban, quatre au Liban-Sud et une douzaine dans la Békaa (une « position » pouvant accueillir plusieurs carrières). Les exploitations illégales Comment et par quelle instance ce plan sera-t-il appliqué ? M. Boueiz explique : « Posséder une parcelle de terrain dans la zone concernée est une condition nécessaire pour obtenir le permis, mais non suffisante. Pour présenter une demande au Conseil national des carrières, l’instance concernée, il faudra satisfaire plusieurs conditions techniques, mais aussi présenter une garantie bancaire qui peut atteindre de 200 à 300 000 dollars. Cette garantie sera utilisée par le Conseil pour la réhabilitation et le reboisement du site, au cas où l’exploitant ne le fait pas lui-même. » M. Boueiz souligne que ce sera également le Conseil national des carrières qui effectuera le contrôle sur les sites. Il répond par l’affirmative quand on lui demande si cette instance en a les moyens. Par ailleurs, le ministre met l’accent sur le fait que « ce plan directeur a été entouré du secret le plus total, et n’a été distribué que ce matin aux ministres et adopté en une séance ». « Cela est très important, estime-t-il, parce qu’on a ainsi pu éviter des ventes et des achats de terrains dans le seul objectif d’une exploitation ultérieure de carrières. » La discussion de ce plan directeur a fait l’objet, selon M. Boueiz, de débats en Conseil des ministres. « Certains ministres ont fait remarquer que le plan directeur pouvait soulever des problèmes d’ordre politique dans les régions où il y a une concentration de secteurs exploitables », raconte-t-il. Justement, l’entrée en vigueur de ce plan directeur ne risque-t-elle pas de soulever des protestations dans l’avenir ? « L’adoption de ce texte est en soi une victoire, dans la mesure où on ne peut pas travailler sans plan directeur, et où, d’un autre côté, on ne peut pas contenter tout le monde », répond-il. « Pour ma part, j’ai la conscience tranquille, parce que le plan obéit à des considérations purement scientifiques. » Qu’adviendra-t-il des carrières fonctionnant illégalement ? « Une fois le plan directeur entré en vigueur, c’est-à-dire dans les six prochains jours, le ministère de l’Intérieur est censé fermer toutes les carrières illégales, en d’autres termes toutes celles qui fonctionnent actuellement, explique M. Boueiz. Avant, l’élaboration du plan, il m’était difficile de revendiquer cela. Mais dorénavant, le ministère de l’Intérieur n’a plus aucune raison de ne pas agir. » Que pensent les entrepreneurs de l’adoption de ce plan, eux qui souhaitaient une réouverture des carrières dans les normes ? Interrogé sur cette affaire, Fouad el-Khazen, président du syndicat des entrepreneurs, a qualifié cette mesure de « pas positif », mais a déclaré attendre la mise en application du texte pour juger du sérieux de l’affaire. « Cela fait quelque temps que le gouvernement ne s’en tient pas à un texte donné, mais prend des décisions inopinées et contradictoires », souligne-t-il. « Tout ce que nous demandons, c’est une stabilité au niveau des textes et des prix du gravier et du sable », ajoute-t-il.
Un nouveau plan directeur des carrières, préparé en l’occurrence par le ministère de l’Environnement et prévoyant trois ou quatre sites par mohafazat (davantage dans la Békaa), a été soumis hier au Conseil des ministres et approuvé le même jour. À l’issue de la réunion du Conseil, le ministre Farès Boueiz a assuré que « les grandes lignes et les critères sur...